Dormition de la neige
II
extrait 2
Comme un jardin de neige et tous ses fruits
Est cette femme allégée par la flamme
Donnant de ses deux mains le don de neige
A la douleur de ce qu’elle est, au froid
Qui brille aigu comme acuité d’étoile
À peine traversée par le nuage
De la pensée à peine réfléchie
Par cette femme endolorie de monde
Elle est sous la nuée d’inconnaissance
Femme et blessure et blessée qui gémit
Comme colombe éblouie par la lenteur
De la brûlure de son être inextinguible
Qui n’est personne et seulement il est
Un peu de mort contre la femme vive
Qui est dormante incendiée d’images
Elle est dormante et seulement elle est
Rapatriée en ce pays de neige
Avec ses longs violons de transparence
Obscurcis par la traversée des nuages
Et ses raisins sont raisins absolus
Son cœur de femme étant colombe faite
Et son visage un peu d’ardente neige
Offert à toute nuit par toute nuit