Après une lecture calamiteuse qui m'a passablement énervée, j'ai ressenti un besoin pressant de légèreté et de fantaisie pour me calmer. J'ai été bien inspirée en choisissant ce polar qui a l'avantage de se passer dans ma belle ville de Lille et dont l'intrigue, malgré quelques longueurs et une fin décevante, s'avère suffisamment originale pour donner l'envie d'en connaître le dénouement.
Un crime sordide vient d'être commis et l'affaire est confiée l'inspecteur Penan, un type très particulier dont les méthodes d'investigations désastreuses ne risquent pas de faire progresser l'enquête dans le bon sens. Arrivera-t-il malgré tout à mettre la main sur le coupable ?
A vous de le découvrir avec ce roman sans prétention autre que celle de nous distraire.... S'il ne me laissera pas un souvenir impérissable, sauf peut-être une légère nausée quand je sortirai mon économe, il a été un excellent remède (homéopathique) pour vaincre ma mauvaise humeur.
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« L’objectif de cet ouvrage est de porter au jour les logiques à l’œuvre dans ce segment particulier des emplois domestiques, pour les articuler avec les autres dimensions du ménage, et notamment avec toutes les formes d’exploitation et de discrimination que subissent les femmes par le biais du travail domestique »
Les auteur-e-s, en introduction, soulignent que le ménage renvoie « aux rapports de genre, à la définition du travail et à sa division ». Ce fondement matérialiste (les auteur-e-s n’utilisent pas le terme) est important. La domination des hommes sur les femmes n’est pas un fait de nature ou d’essence, mais une construction sociale. On ne naît pas un balai dans les mains !
Les auteur-e- ajoutent que les emplois domestiques sont largement occupés par des personnes immigrées.
François-Xavier Devetter et Sandrine Rousseau précisent que « L’accomplissement régulier du ménage renvoie d’abord à la question de l’inégalité entre les hommes et les femmes ». Alors que les pouvoirs publics promeuvent les « services à la personne », il convient de comprendre pourquoi ces « emplois » n’en sont pas.
Dans une première partie « D’une activité invisible à un travail sans valeur », les auteur-e-s vont analyser ce « nettoyer, balayer, astiquer », assigné aux femmes (y compris dans sa dimension double journée de travail), ces tâches invisibles, mais dont l’absence est mal perçue, ce sale boulot par excellence et ses conditions d’externalisation « le recours à des services marchands ».
Il et elle attirent l’attention sur les significations et les modifications induites dans les relations inégales entre sexes « Surtout, cette moindre inégalité au sein des couples aisés se fait par le recours aux tierces personnes, le plus souvent des femmes qui, elles, ont toutes les chances de connaître une vie entière vouée aux taches ménagères » ou « Pour le dire autrement : l’existence d’une personne rémunérée réduit fortement la proportion des ménages partageant équitablement les tâches domestiques, et il semblerait même que l’économie en temps faite par l’homme soit proportionnellement plus importante que celle des femmes. »
Il et elle traitent aussi de l’impact de la transformation des tâches ménagères : « L’externalisation, loin de revaloriser ces tâches, tend à renforcer leurs aspects les plus ingrats (on relègue le pire du ”sale boulot”) tandis que, en les intégrant dans un rapport marchand contractualisé, on prive ces activités des dimensions qui peuvent les rendre acceptables dans la sphère domestique (quand elles ne sont pas déléguées à un tiers) : l’engagement affectif, l’appropriation de l’espace privé, la mise en valeur esthétique, etc. »
Dans une seconde partie les auteur-e-s interrogent « La délégations des tâches domestiques comme symbole d’un modèle de société ? »
En partant d’un ”constat” « Désormais, le recours à une femme de ménage serait plus un luxe mais une dépense souhaitable, car favorable à la croissance », il et elle montreront que la domesticité n’a jamais disparu, que derrières le fourre-tout des services à la personne se cachent des activités fort différentes (« la seule existence des services à la personne est de nature fiscale »).
François-Xavier Devetter et Sandrine Rousseau ajoutent, après avoir analysé et chiffré les coûts de la création d’emplois dans les services à la personne « Ces évaluations conduisent alors à un coût par emploi (équivalent temps plein) créé de l’ordre de 50.000 € (soit un coût budgétaire supérieur à bien des emplois de la fonction publique…) », les auteur-e-s, outre le caractère coûteux pour la collectivité, soulignent leur médiocre utilité sociale. Sans oublier que « Désormais le mode ultra-dominant est celui de la femme de ménage intervenant un nombre limité d’heures par semaine chez plusieurs employeurs différents ».
Après avoir souligné « L’inégalité fondamentale de la relation dans l’emploi domestique fait l’objet d’une dénonciation récurrente dans de nombreux pays. Les questions sociale, raciale et de genre s’entremêlent ici pour souligner les dérives possibles et la dureté de certaines conditions d’exploitation », je ne fais que citer trois phrases de la partie « De ”sales boulots”» :
« des salaires faibles, conjugués à des temps de travail réduits, ne permettant pas toujours de dépasser le seuil de pauvreté ; la sécurité de l’emploi demeure limitée ; les conditions de travail cumulent pénibilité et mépris social. »
« le coût du travail est abaissé par le refus de prendre en compte les temps nécessaires au travail mais exclus du calcul du temps de travail effectif »
« le rapport salarial dégradé apparaît alors comme le reflet d’un rapport social peu compatible avec une démocratie sociale. »
Puis les auteur-e-s analysent en détail « Des logiques de demande fondamentalement inégalitaires » en soulignant entre autres que « une demande forte et durable de services domestiques dépend bien de l’existence d’une main-d’œuvre bon marché » et que « la spécificité des emplois domestiques tient dans l’ajout d’une dimension symbolique parfois très violente. » Il et elle en déduisent « L’impossible ”modernisation” des services domestiques ».
François-Xavier Devetter et Sandrine Rousseau ouvrent la dernière partie de l’ouvrage par une question très ”symbolique” : « Que faire ? » Les réponses sont articulées et commencent par un très nécessaire et actuel « d’abord par la remise en cause des pratiques masculines et, au-delà du foyer, par la réduction du temps de travail. »
Il et nous rappellent aussi que « ’‘Solvabiliser la demande” est un euphémisme pour désigner des transfert monétaires massifs organisés par les pouvoirs publics » et nous convient à réfléchir sur « La morale de cette histoire » : « l’acceptation du désordre et la limitation des consommations coûteuses en temps sont également des moyens de réduire le ”besoin” d’une femme de ménage. »
Sans suivre totalement les auteur-e-s dans leurs appréciations sur les services à la personnes, je souligne une de leurs conclusions « Pour que le domestique recule et que le professionnel progresse, pour que le modèle de l’aide à domicile s’impose contre celui de la domesticité, pour que les emplois de services à la personne ne se confondent pas avec les pratiques rappelant la servitude, il faut impérativement rappeler que c’est moins la pratique concrète des gestes réalisés que leur signification et leur utilité sociale qui les distinguent fondamentalement. »
Un livre bien nommé et bienvenu dans le nouveau paysage néolibéral, ses utilisations à contresens de vocables usuels et le renforcement des inégalités au nom de l’équité ou de la liberté.
Reste, cependant, à analyser la construction sociale genrée des « besoins » se traduisant par des tâches ménagères.
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Une enquête avec des personnages loufoques.
On penserait à un début de Fred Vargas. Mais je suis tombé de haut pour ma part. Trop de coïncidences fortuites. On sait lire jusqu'à la fin ce livre mais sans plus d'où une étoile.
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Au delà de son cas personnel, par ce récit, Sandrine Rousseau, lance un appel aux femmes victimes de violences sexuelles, de rompre la loi du silence.
Elle dénonce le comportement ignoble, de certains hommes, notamment ceux qui détiennent un pouvoir, quel qu'il soit, qui profitent de ce pouvoir, où ne se rendent plus compte, des limites à ne pas franchir pour respecter les femmes. Des hommes ignobles dans leurs actes et odieux dans leurs défenses, lorsqu'ils sont mis en cause. L'agresseur de Sandrine Rousseau, n'hésite à utiliser le suicide de sa mère pour affirmer que c'est pour cette raison qu'elle n'a révélé que plusieurs années après, les actes de harcèlement. Des hommes inconscients de la gravité de leurs actes, qui parfois se revendiquent défenseur de la cause des femmes, en répondant par exemple à la campagne " Mettez du rouge ". On est outré de lire qu'un jury pseudo-littéraire " Prix du Marquis de Sade " a voulu remettre en 2012 sa récompense à une femme victime d'inceste, Christine Angot , qui l'a refusé, et plus outré encore d'apprendre que celui qui présidait ce jury est l'avocat du harceleur de Sandrine Rousseau.
Au delà de la blessure que représente les agressions, elle montre les difficultés de parler, les conséquences sur la vie sociale des victimes, sur leur vie familiale, sur leur équilibre, sur leur moral. Elle prouve que les femmes doivent révéler ces actes, car les hommes qui les commettent, sont convaincus que celles qui les subissent, les garderont pour elle, pour ne pas faire de remous, ne pas troubler l'ordre établi. C'est d'ailleurs le cas de Sandrine Rousseau, pendant plusieurs années, car elle ne voulait pas compromettre des enjeux politiques importants, pour le parti dont elle était une des négociatrices.
C'est une militante, et c'est tant mieux, cette affaire et plusieurs autres ont fait changer la loi et doubler le délai de prescription. La recrudescence actuelle de révélations dans les domaines, politique, médiatique, cinématographique, va dans le bon sens pour faire cesser ses attitudes machistes.
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Une galerie de personnages loufoques ou comment un inspecteur particulièrement maladroit réussit malgré tout (et surtout grâce à ceux qui gravitent autour de lui) à résoudre une énigme familiale. On se laisse prendre par ces personnages et cette ambiance du Nord.
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Un grand séducteur a été retrouvé assassiner avec un couteau dans le dos et un dans le cœur, et chose plus impensable, la peau du bras épluchée. L'inspecteur Jean Penan est alors mis sur l'enquête.
Tout le long de cette enquête criminelle, on arrive à se demander comment cet homme est passé inspecteur. Mais au bout d'un suspense de fin et de multiples pistes, on saura la triste réalité des choses. J'ai apprécié ce roman policier un peu décalé qui lui donne un attrait intéressant.
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