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Critiques de Sandro Penna (3)
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Une ardente solitude

Je ne connaissais pas ce poète à la vie "sans relief, sans carrière et presque sans mystère à force de lumière panique" dit la 4ème de couverture. Je savais seulement que Sandro Penna était pour Pasolini un des sommets du lyrisme italien, et que, comme le cinéaste-poète, il avait un faible pour les ragazzi, les fanciulli aux yeux de braise qui déambulent lascivement dans les ruelles romaines..



Lire la courte anthologie bilingue - une excellente traduction et une préface éclairante de Bernard Simeone- intitulée "Une ardente solitude" a été pour moi une vraie découverte: ni faux-semblants, ni détours, ni déguisements, ni vaines pruderies, dans une époque où on ne badinait pas, pourtant, avec la morale et la sexualité -Penna est né en 1906 et mort en 1977 - mais au contraire une sensualité libre, une homosexualité assumée, une joie sereine, une empathie qui le fait être immédiatement au cœur des choses et en même temps une mélancolie, une lucidité qui lui font ressentir à quel point il en est exclu:



"Amour de la terre, joie pleine

incomprise. Oh comme tu portes

loin! Un jour

les pins solitaires ne verront pas

-la pluie les lèche, le soleil les endort-

avec l'amour danser ma mort."



Il perçoit jusqu'au malaise ce qui s'attarde à la surface solaire du monde:



"Amour, jeunesse, mots joyeux,

quoi donc brille sur vous et vous dessèche?

Reste une odeur comme de la merde sèche

le long des haies lourdes de soleil."



Bref, rien de tranquillement innocent, mais pas de sombre fébrilité non plus. Une façon étonnante d'être dedans et dehors à la fois. De jouir et de désespérer en même temps.



Une pépite: je comprends que Pasolini ait aimé...
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Un peu de fièvre

Postface de Pier Paolo Pasolini.

Traduction de Jean-Paul Manganaro.



Editions Ypsilon 978‑2‑35654‑113‑0 | 152 PAGES | 15 × 22,5 CM | 20 €



Un peu de fièvre — Un po’ di febbre publié chez Garzanti à Milan en 1973 — rassemble « les quelques feuilles éparses » écrites entre 1939 et 1941 et parues dans des magazines et des journaux ainsi que des textes inédits spécialement choisis par l’auteur, qui voulait ainsi donner vie à son seul livre en prose. Un exploit pour le grand poète Sandro Penna, toujours subtilement indécis et savamment maladroit dans la composition de ses recueils. Ce sont des pages marquées par la grâce et la clarté propres à la voix de Penna, où l’on retrouve les lieux et les impressions caractéristiques de son œuvre, dans une exploration curieuse des détails et des nuances d’une réalité qui restait seulement évoquée dans ses vers rapides et fugaces. Penna propose là une variation sur ses motifs les plus connus (l’amour, la mort, la peur, les jeunes gens, les villes italiennes comme Rome, Venise, sa Pérouse natale…), recréant un monde à la fois ordinaire et magique, transparent et mystérieux.

La nouvelle traduction de Jean-Paul Manganaro restitue merveilleusement la grâce du « plus grand et plus radieux des poètes italiens » comme le considérait Pier Paolo Pasolini.
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Poésies

"Voici les poèmes auxquels, en dehors de tout jugement des critiques, va ma préférence. Ce seraient eux en somme que j'aimerais laisser à la postérité, si postérité il y aura"

Recueil publié en 1973, de Poésies, Sandro Penna souhaita qu'il soit comme une anthologie de toute son oeuvre poétique.

Dans ce recueil, l'auteur se livre sans détour sur son homosexualité (omosessualità). Dans des poèmes courts, il décrit son amour des jeunes hommes dans une quête assumée, comme contemplative, sublimée, toujours chaste. L'émoi soudain suscité à la vue d'un homme rencontré dans les gares, dans les transports en commun ou ailleurs à l'abris des regards, la réminiscence de la promesse d'une rencontre, du bonheur incomparable d'être aimé, l'affliction qui suit la séparation, de l'absence sont dans ces poèmes de Sandro Penna toutes les variations de possibles, sans cesse réinventés.



Découvert par hasard, Poésies de Sandro Penna m'a permis de découvrir ce grand poète italien des années 50 à 70. Si de très beaux textes composent ce recueil, j'ai, je le concède, été assez vite freiné dans mon enthousiasme par ce qui s'apparente, Dominique Fernandez le décrit ainsi dans la préface, à un journal de drague comme autant d'amours impersonnels.



Je recommande cependant la lecture de ce livre qui ne manque pas d'un intérêt au niveau du style de l'auteur et d'un reflet d'une époque, celui du conformisme bourgeois et catholique des années 50.
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