Trois, de Sarah Lotz chez Fleuve Éditions
Quatre avions de quatre compagnies différentes s'écrasent simultanément sur quatre continents (Asie, Amérique, Afrique, Europe). Difficile de croire à une coïncidence, surtout lorsqu'un seul survivant, un enfant, indemne, est retrouvé sur trois des sites. La presse s'empare de ces survivants, qui deviennent le centre de toutes les attentions. Tandis que les enquêteurs subissent une pression politique et médiatique terrible pour faire la lumière sur ces événements, une journaliste décide de mener l'enquête sur les accidents et ses rescapés. À travers des témoignages des enquêteurs, des familles des victimes, ou d'anonymes, elle reconstitue avec minutie le déroulement des faits. Déjà, des groupes religieux fanatiques présentent les enfants comme les cavaliers de l'apocalypse, et cherchent par tous les moyens à mettre la main sur un quatrième survivant, celui du crash africain. Parallèlement, les familles de victimes qui ont recueilli les enfants sont confrontées à des événements étranges... Qui sont ces enfants ? Que cache leur miraculeuse survie ?
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L'agent de sécurité poussa un cri aigu et sursauta. Les doigts tremblants, Devi revint en arrière. Il se prépara à visionner de nouveau le passage. Ce qu'il avait vu - ou cru voir - était impossible.
Pourtant cela apparut encore : une main, une paume, couvrant l'objectif de la caméra.
Quoi qu’il en soit, même avant le Jeudi Noir, Len faisait partie de ces gens qui croient que la Fin du Monde est proche. Vous savez, ceux qui voient des signes de l’Apocalypse dans tout : le 11 Septembre, les tremblements de terre, l’Holocauste, la globalisation, le terrorisme, tout ça. Il croyait vraiment que, d’un moment à l’autre, Jésus allait embarquer toutes les âmes sauvées au ciel et laisser le reste du monde souffrir sous le joug de l’Antéchrist. D’autres croyaient même qu’il était déjà sur Terre, l’Antéchrist.
Pour parodier Forrest Gump, les coups d'un soir, c'est comme une boîte de chocolats. La plupart du temps, tu as ceux qui ne font pas de mal. De temps en temps, un à la crème d'orange, ceux que personne n'aime mais qu'on mange en désespoir de cause. Parfois, mais rarement, un chocolat fourré caramel.
Je n’accorde aucun crédit non plus aux autres fables qui courent sur la tragédie : on dit que le pilote était suicidaire, que la forêt l’a appelé à elle, sinon pourquoi s’écraser dans la Jukai ? De telles histoires ajoutent souffrance et angoisse là où il n’y en a déjà que trop. Pour moi, il est clair que le commandant de bord a fait tout ce qui était en son pouvoir pour s’écraser dans une région peu peuplée. Il n’avait que quelques minutes pour réagir et il s’est conduit avec noblesse.
On voyait la vie comme une sorte de corvée dont on doit se débarrasser, pas comme quelque chose qui doit être...je ne sais pas...vécu.
L’histoire se répandit comme un feu de broussailles, et il ne fallut pas longtemps aux autres tabloïdes pour se procurer des photos de moi tout aussi compromettantes – sans aucun doute grâce à mes amis, ou ex-amis. Je ne devrais probablement pas leur en vouloir d’avoir cherché à se faire un peu d’argent. La plupart étaient eux-mêmes des artistes sans le sou.
Comme le 11 Septembre. À moins de s’être trouvé là et de l’avoir carrément vécu. Mais je crois qu’on s’habitue à tout, au bout du compte, vous savez. Tenez : les coupures de courant qu’on a dans mon quartier, depuis un moment. Eh bien, après avoir râlé et pesté comme des veaux, c’est dingue comme on s’y est vite habitués.
On ne peut pas s’en empêcher. On se met à prier que celui qu’on attend ait raté l’avion, qu’on se soit trompé en notant le numéro du vol ou la date d’arrivée, que tout cela ne soit qu’un rêve, un scénario de cauchemar dément.
Nous devrions remercier la providence qu’ils aient été sauvés, au lieu de perdre notre temps à bâtir autour d’eux des théories du complot alambiquées ou d’étaler leurs noms sur des unes bavardes.
Ce ne sont pas des phénomènes de foire. Ce sont des enfants. Je vous en prie : ce qu’il leur faut, c’est de l’air et du temps pour guérir, pour assimiler tout ce qu’ils ont vécu.