Je mets à l'abri du froid les mots,
je veille sur l'ombre de l'herbe, la cultive
à la lumière nocturne des parterres,
je prends soin de la maison où je vis,
je dis doucement ton nom, le garde
pour l'hiver à venir, comme une lampe.
SIXIÈME PRÉLUDE
Comme discrète et intouchée
par la quiétude d’un mois
vers elle m’a attiré
l’heure de l’après-midi
de pierres et de voies infinies
et un souffle d’air
au bord de mouillage
où le temps finit,
dans l’éternelle saison
d’aube figée,
immobile sur les branches
et sur les choses.
/Traduction de l’italien par Danièle Faugeras & Pascale Janot.
TU SERAS DE MOI L’UNIQUE LUMIÈRE
Comme hier, tu seras de moi l’unique lumière,
les pas qui m’acheminent sans perdre haleine,
un sentier qui choisit le vert et le Mont,
la pluie égarée, ses torrents
qui frôlent le blé, les hauts chardons,
une lune gracieuse qui s’attarde
dans l’angle le plus effacé du ciel.
/Traduction de l’italien par Angèle Paoli