Sébastien Laurier

Pitcairn est surnommé souvent l'île des révoltés du Bounty. Il est vrai que ce sont les descendants des mutins qui ont peuplé cette île devenue une dépendance de la couronne britannique dans l'océan Pacifique. Une cinquantaine d'habitants y vivent encore. C'est le territoire politiquement autonome le moins peuplé au monde.



Ce second tome aborde enfin l'île en question qui doit servir de refuge à des hommes en fuite qui ont commis le crime de mutinerie. On découvre la géographie des lieux qui rendent la pêche dangereuse par l'absence de lagon avec des falaises et des rochers.



Comme à chaque fois, l'homme s'invente des ennemis et des ennuis alors qu'il pourrait tout simplement vivre en paix dans la joie et l'harmonie. Ces rescapés vont s'entre-déchirés comme jamais. En effet, il y a trop d'hommes pour pas assez de femmes ce qui entraînent des jalousies et bien des convoitises. On prend d'abord aux tahitiens restés fidèles aux mutins pour préserver la paix de l'ensemble.



On sait que Christian Flechter va mourir à seulement 28 ans aux îles Pitcairn en 1793 après avoir voulu sauver les siens. La moralité, c'est que quand on trahit un pays, on peut également trahir ses amis et finalement tout perdre.



Ce second tome est bien triste dans le déroulement des faits après tant d'espoir lié à la découverte de ce bout de terre non hostile. L'homme est son propre ennemi.

Il est de ces ouvrages qui vous touchent, car ils parlent directement à votre coeur. Pour ma part, j'y ai trouvé de nombreux échos à ma propre expérience, c'est pourquoi il m'a beaucoup plu. Mais autant vous avertir d'emblée, cette lecture ne sera sans doute pas facile à apprécier pour tous, même si chacun pourra y trouver des ressources intéressantes. Et c'est bien le cas de le dire, puisque ce récit parle de sources et de guérison : l'auteur souffre d'une maladie chronique auto-immune. Il décide de partir pour une itinérance à vélo dans les Landes, l'esprit plein de questions, dans l'idée de visiter les nombreuses sources d'eau aux vertus thérapeutiques qui y coulent un peu partout.

C'est donc un récit autobiographique assez confidentiel, un pèlerinage qui nous plonge au coeur d'un territoire où hommes et femmes conservent leurs traditions, certaines croyances et un art de la conversation qui leur est bien propre ! Lors de ses rencontres, l'auteur nous livre réflexions et paroles emplies de sagesse sur ce que peut nous enseigner ce type de maladie, et comment apprendre à vivre avec, le tout avec humour et humanisme.

Il est clair qu'il faut aborder cet ouvrage avec une certaine ouverture d'esprit, car les idées recueillies autour de la maladie peuvent s'éloigner des voies de la médecine conventionnelle, sans nous emmener cependant dans des délires de thérapies mystiques. Récit d'un voyage aussi bien intérieur que géographique, guidé par une écriture souple et lisible.

Après la mutinerie du Bounty, l'équipage restant et quelques indigènes tahitiens trouvent refuge sur une île, Pitcairn.



Après l'avoir explorée, elle s'avère être déserte, difficile d'accès, mais pourvue du tout ce dont le groupe a besoin pour pouvoir s'y installer, durablement, et ainsi échapper à la Navy britannique, assurément lancée à leurs trousses.



Il y a de l'eau, des arbres fruitiers, et une fois le Bounty déchargé, il auront aussi quelques animaux et de quoi construire des abris à l'abri des regards d'éventuels navires croisant au large.



La communauté va cependant rapidement connaître des moments de tension, quand le feu sera mis au Bounty pour prévenir toute envie de reprendre la mer par exemple. Mais aussi la ségrégation entre les blancs et les indigènes, une réplique de ce que certains voulaient fuir et éviter de revivre à nouveau.



Très rapidement aussi, l'équilibre précaire des "couples" va se rompre et mener à d'autres frictions, avec cette fois des issues plus tragiques.



Une très belle adaptation des suites de la révolte du Bounty, qui n'épargne pas les bons penseurs, et la remise à zéro d'une société. Les injustices, la violence reviennent trop vite en ligne de mire, et même dans un scénario aussi radical que celui-ci, le rêve laisse très vite la part belle aux zones d'ombres pour finalement s'écrouler totalement dans le chef de certains.

Très bel album en tout cas !

Aperçu par hasard dans les rayons d'une grande librairie de Bruxelles, ce "carnet de voyage" m'a tout de suite accompagné à la caisse du magasin, tant il m'a intrigué et rendue captivée, curieuse!



Certes, par ce "carnet de voyage" le but premier de l'auteur semble être de nous conter sa quête des coins-coins au Groenland, ce qui paraît au premier abord, assez drôle et déjanté, mais en réalité, cette quête va bien au-delà... Ce journal/passeport est un témoin du calme, de la beauté et de la sérénité que peut nous offrir notre terre, au point même de nous mener aux larmes... mais c'est aussi un témoin attristé du réchauffement climatique, thème bien d'actualité et bien inquiétant. Cet ouvrage nous permet également de faire connaissance avec le peuple groenlandais, à la fois danois et inuit, avec aussi ses tabous, sa gentillesse, sa manière de vivre. Un peuple bien différent, qui pourtant tente de plus en plus à se rapprocher de nous...



J'ai adoré ce "Passeport pour le Groenland". Je le conseille à tout ceux qui ont à la fois envie, de rire, de pleurer et de trouver la sérénité, dans un monde qui va de plus en plus vers sa perte.
Lien : http://meslectures-emmanuell..

Tragique utopie



Une nouvelle vie commence pour les mutins rescapés et les tahitiens : ils ont enfin trouvé le havre de paix dont il rêvait pour établir leur société utopiques… Mais le rêve va rapidement virer au cauchemar alors que le Bounty a brûlé, anéantissant toute possibilité de quitter l’île.



Solidement charpenté, ce récit d’aventure historique adapté du roman de Sébastien Laurier avec la complicité de Mark Eacersall, s’avère superbement mis en image par le trait épuré et puissant de Gyula Németh qui joue avec art avec la lumière et les contrastes pour servir cette histoire sombre et tourmentée…



Superbe et inquiétante, la dernière planche de l’album laisse augurer une fin on ne peut plus tragique…
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Ce deuxième tome bénéficie de la belle expression graphique Gyula Nemeth qui, une fois de plus, nous offre un souffle épique à cet univers. A la faveur de beaux espaces luxuriants, il joue à fonds la carte de l’exotisme océanique. Mais il parvient, dans cette beauté extérieure ambiante, à nous plonger dans des moments intenses de réflexions, de douleurs inavouées à partir d’un superbe travail sur ses personnages et sur leurs expressions. Il suffit déjà d’admirer le premier de couverture pour en saisir tout le tourment.
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Ce thriller exotique au bout du monde nous gratifie de décors magnifiques mais tarde un peu à nous emballer avec une gestion politique de la situation qui manque parfois de tension. Il est encore temps de redresser la barre, moussaillons !
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