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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Eternel hiver
Le blanc le dispute au bleu
Dans les éclats de givre sur les branches.
Un brouillard hautain et paresseux
Enferme ce jour comme entre quatre planches.
Nul ne se risquera en ville :
Le froid croquerait les os des inconscients.
Tout ce blanc souligne le noir des cils
Qui viennent d’emporter deux brumeux diamants.
« Nous » s’est éteint avec l’automne,
Faute de vigueur face aux frimas.
Un instant, j’envie presque les nonnes :
Elles aiment pour de bon, et une fois.
Bientôt une autre saison
Fera fondre la neige sur ces vers :
Peut-être une moins fugace liaison
Pour quitter enfin l’éternel hiver.
Penser à demain, c’est exister encore.
Ne pas quitter la scène, dévorer l’univers :
Mon unique remède contre le mauvais sort.
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Les mots

Les mots n’ont ni cœur ni parfum
Rien que la valeur qu’on leur accorde.
Mais aucun trait de plume ni tournemain
Ne peut rayer la haine, ni créer la miséricorde.
Ils nous pardonnent de les laisser à l’écart,
Un soir où on l’a trop bu.
Toujours, ils nous viennent à la nuit noire,
Habillent nos vérités toutes nues.
Jamais ils n’aiment ni ne méprisent
Celui qui les courtise pour mieux les utiliser.
Pourtant eux aussi font ou détruisent
Les châteaux de cartes de nos bonheurs fantasmés.
Les mots n’ont ni chair ni sang,
Cheveux en cascade ni lèvres rosées :
Ils consolent les cœurs négligents
Qui toujours se lassent, avant d’avoir su aimer
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La voyageuse
J’ai cueilli une larme sincère
Au bord du lac émeraude de ses mensonges,
Mille fois j’ai coulé comme une pierre
Dans l’abîme de ses bras pour y perdre mes songes.
Une marque rouge, l’impression d’une fragrance :
Frêles souvenirs sur un carré de tissu.
Désormais rien ne bouge, douleur ni espérance :
Elle en a consommé d’autres, et mon terme est échu.
Un jour ou un mois et se lèvera la brume
Qui étreint doucement les espoirs froissés.
Ces quelques mots ont déjà fendu l’enclume,
Lâchée sur mon âme pour la belle envolée.
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Quart d’heure de gloire

Les plus vertueux se sont faits impurs
Pour un quart d’heure de notoriété :
Peut-on prétendre vivre, si l’on n’abat les murs
De la cellule d’oubli qu’on appelle « Eternité » ?
Mais trop perdent décence et valeurs
Dans leur course vers un trône fantasmé.
A trop quérir la gloire, on rattrape l’erreur
Quand bien même la quête se mue en succès.
Laisse-leur donc parjure et compromis,
Et fais désirer tes révérences :
Le pouvoir viens moins vite qu’il ne s’enfuit,
Les rappelant au vide d’une morne existence.
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Mère
Ton visage est mon univers
Depuis l’instant de mon premier cri.
Dans les sombres bois, tu étais la clairière
Où jamais ne tombait la nuit.
Je ne fus pas fils modèle,
Explorant les abysses de ta patience.
Ta présence au monde, cette grâce immortelle,
Reste le phare de mon existence…
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Combustible au comptoir

A trop chercher l’ivresse, on oublie le flacon,
Préférant le titrage à la robe et au nez.
Trop souvent, s’efface la distinction
Quand il faut agir pour vite oublier.
Avant que les sens ne chancellent,
Que ne se brouillent les limites,
Le breuvage rend tendrement irréel
Ce tourment qui se refuse à la fuite.
D’autres préfèrent pourtant les cachets,
Coupable rituel qui isole.
Il n’est de tracas qui ne puisse se diluer
Dans un verre bien chargé en éthanol.
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Parenthèse aux yeux verts

Son regard eut posé bien des guerres,
Eut-elle été reine dans l’Antiquité.
Fine est la nuque, brûlante la paupière :
Elle serait à peindre d’une palette d’éternité.
Demain est déjà écrit,
Mais ce soir reste à faire :
Bien rares sont devenues les nuits
Offrant à mes regrets un cimetière.
Un collier de mots pour cette autre passante,
Elle a juste un prénom, c’est déjà assez.
Je ne veux pas sentir battre sous ma main errante
Que des cœurs par d’autres déjà brisés.
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La poupée et le pantin

Les trainées d’or du jour qui se meurt,
Le vide qui naît sur sa joue quand elle rit :
Mes mots ne peuvent toucher les cœurs ?
Ses silences offrent le confort de l’oubli.
Combien de jours avant la fracture ?
Elle devine l’abîme sous ma lisse surface
Etre né sans cœur, ce n’est pas l’avoir pur :
Et je sais qu’elle doute, je sens qu’elle se lasse.
Poupée de porcelaine tombée du précipice
Dans les bras émaciés d’un pantin malheureux,
Tandis que les draps se plissent,
J’invite l’illusion à durer encore un peu.
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Seul en scène

On peut me compter les côtes,
Emplir un fleuve de mes larmes.
D’enfant à homme, la marche est haute :
Je l’ai franchie seul et sans arme.
Je me rappelle le goût du sang,
L’aimer comme celle qu’on a perdue.
J’ai l’inerte pupille du chien errant :
Plutôt mourir de faim que vivre battu.
Que d’heures prises pour la dernière !
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