AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

5/5 (sur 2 notes)

Biographie :

Serge Boisse est ingénieur de l'aviation civile, enseignant à l'ENAC, mais il se définit avant tout comme un autodidacte, passionné, curieux de tout, une sorte de philosophe qui serait en même temps informaticien, mathématicien, écologiste... et amoureux de la vie !

Ajouter des informations
Bibliographie de Serge Boisse   (6)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Serge Boisse
Les livres que j'ai écrits
Ecrire, c’est susciter l’éclosion d’une fleur de sens. C’est faire jaillir de quelques traces d’encre une corolle d’émotion pure. Un miracle sémiotique qui ne doit rien au hasard pourtant car il se répète depuis trois millions d’années. Car le premier livre des hommes n’était ni un papyrus, ni une tablette d’agile séchée. Le premier livre humain était fait de boue, et le premier signe écrit fut la trace de nos pas. Savoir reconnaître sa propre trace de celle d’une proie, d’un prédateur, d’un ami ou d’un ennemi fut le premier devoir de lecture de l’être humain.
Commenter  J’apprécie          160
Remontant la rue Lapeyrousse, ils se dirigèrent vers la place Wilson.
– Vous vous appelez comment ? Demanda Léa.
– Brice.
Léa faillit lui demander « Ça vous embête, si on se tutoie ? », mais elle s’abstint. Le « vous » avait tellement plus de charme !
– Brice, dit-elle au lieu de cela. Vous n’avez pas une tête à vous appeler Brice.
– Ah oui ? Et j’aurais une tête à m’appeler comment, selon vous ?
– Euh… Guillaume, ou Thibault, ou Henri, Ou Arthur ?
– Des prénoms qui datent du moyen-âge ! Mais c’est amusant que vous disiez cela, parce que je suis d’une vieille famille très aristocratique.
– Ah !
– Quoi, Ah ?
– Et à part l’hypnose, vous faites quoi dans la vie ?
– Rien.
– Rien ?
– Disons que je passe le plus clair de mon temps à l’obscurcir !
– Non, mais quoi ?
– Je vous l’ai dit, je ne fais rien. J’ai assez d’argent pour vivre sans travailler. Mais j’ai des loisirs, l’hypnotisme, le cinéma, je lis beaucoup aussi.
– Moi, aussi, j’aime lire !
– En dehors du chien, le livre est le meilleur ami de l’homme. En dedans d’un chien, il fait trop noir pour lire !
Elle rit, et soudain, elle devint belle comme un automne encore resplendissant du soleil de l’été.
– C’est de vous ?
– Non, Hélas ! C’est de Groucho Marx. J’aurais bien aimé écrire, mais je suis un auteur maudit.
– Maudit ?
– Je n’ai jamais écrit une ligne ! N’est-ce pas terrible, pour un romancier ?
– L’angoisse de la page blanche ?
– Probablement. Et puis, je préfère vivre ma vie plutôt que de raconter celle des autres. Cela changera, un jour.
Ils s’installèrent à une table en terrasse de la Brasserie Capoul, un des hauts lieux de la ville, fondée en mille neuf cent vingt-sept, très sélect et raffinée, très années trente. Léa nota comment le langage de Brice avait changé. Il s’exprimait d’une manière recherchée, élégante, à cent lieues du langage familier qu’il avait utilisé lors de la séance d’hypnose de rue. Etait-ce une stratégie de séduction ? C’était visiblement quelqu’un de très intelligent. Petite fille, pensa-t-elle, tu es en train de te faire prendre dans sa toile. Fais attention !
– Mais, répondit-elle, entrant dans son jeu, un romancier ne raconte pas la vie des autres, il la rêve !
– Très juste ! Shakespeare a écrit : « Nous sommes faits de la même matière que les rêves ». Mais savez-vous qui a dit : « La vie ne vaut d'être vécue, si on ne la vit comme un rêve. » ?
– Un écrivain ? Un poète ?
Il secoua la tête, commanda deux coupes de champagne rosé au garçon qui venait s’enquérir de leur commande. Léa s’étonna.
– Du Champagne ? On fête quoi ?
– Notre rencontre ! Alors, qui a dit cette phrase ?
– Un artiste ?
– James Bond !
– C’est vrai ?
– C’est vrai ! C’est dans « Le monde ne suffit pas ».
– Je ne suis pas trop fan de James Bond.
– Moi, si ! Ce que je préfère, ce sont les personnages de méchants. Ils sont tellement…
– Psychopathes ?
– Tout dépend du point de vue qu’on adopte. La méchanceté, c’est complètement relatif ! Regardez l’évolution des mœurs. Ce qui offusquait nos grands-parents passe maintenant pour de la liberté d’expression. Il n’y a plus un bon film sans une scène de sexe. Les perversions d’autrefois sont devenues des modes de vie. Vous savez ce que c’est la perversion ? Ce n’est qu’une affaire de goût, c’est comme la bouffe chinoise, on aime ou on n’aime pas. N’empêche que quand on est chinois, on n’a pas le choix.
Il changea brusquement de sujet.
– Et vous, demanda-il. C’est quoi, votre vie ?
– Oh, moi ! C’est tellement banal !
– Je suis sûr que cela n’a rien de banal. C’est votre vie, après tout, et vous n’êtes pas du tout banale.
Léa rougit légèrement. Il sait s’y prendre, pas de doute, pensa-t-elle en portant sa coupe à ses lèvres.
– A nous, dit-il en levant sa coupe.
– Comme vous y allez ! Il n’y a pas encore de « nous ».
– J’aime bien ce que vous venez de dire.
– Quoi ?
– Vous avez-dit « pas encore ». J’aime cela. Parce que vous me plaisez…
Oh, non, quel dommage ! Tu vas trop vite, regretta-t-elle. Si tu avais pris le temps de bien me draguer, je serai peut-être tombée dans tes filets. Mais là, il va falloir que tu rames sec pour compenser.
Brice réalisa qu’il avait trop avancés ses pions.
– … Ce qui ne veut pas dire que je vous prends pour une future conquête. Je ne suis pas comme cela. Je voulais simplement dire que je vous trouve très séduisante, et j’ose seulement espérer que vous ne me trouvez pas trop mal non plus.
Beau rétablissement. Un peu acrobatique, mais c’est bien tenté. Allons, donne lui un peu l’illusion de la victoire. Mais quelque chose en elle avait été brisé. L’élan de sympathie spontanée qu’elle avait ressenti pour lui avait disparu. Il était trop calculateur, trop sûr de lui.
– J’avoue que je vous trouve sympa, et plutôt beau garçon, dit, elle.
Brice sourit.
– Mais, ça ne suffit pas pour que je tombe amoureuse de vous. Ajouta-t-elle.
– Oh, l’amour ! L’amour coup-de-foudre-au-premier-regard, c’est rare et ça ne dure pas forcément très longtemps. L’amour, ça peut venir progressivement aussi, et c’est bien plus solide.
– Mais pourquoi parlons-nous d’amour ? Dit-elle tout à trac. C’est mon cul que vous voulez.
Il eut un sursaut.
– Quoi ? Mais non, je vous assure !
Elle se leva.
– Allez, sans rancune. J’ai bien apprécié cette conversation, et merci pour la coupe. Mais maintenant, je m’en vais. A un de ces jours, peut-être ?
Il accusa le coup, l’air vraiment dépité. Elle eut presque pitié.
– Puis-je au moins vous demander votre zéro-six ? Supplia-t-il.
– Vous pouvez demander, dit-elle en s’éloignant.
Le jeune homme n’essaya pas de la suivre. « La partie n’est pas finie », se dit-il, en finissant sa coupe de champagne. « Je te retrouverai un jour, peut-être. Et puis, j’ai implanté un trigger dans ton subconscient. Tu crois avoir toutes les cartes en main, mais ça, c’est mon Joker. On verra bien qui rira le dernier. »
Commenter  J’apprécie          00
Le jeu se poursuivit, et je parvins à garder une part suffisante de self-contrôle pour répondre au hasard, malgré la torture auquel mon pauvre corps était soumis, le plaisir incroyable de ces caresses alternées, suite de sensations délicieuses et différentes à chaque fois, jusqu’à ce que je n’en puisse plus, qu’une énorme boule de plaisir se forme dans mon ventre et qu’elle menace à tout instant d’éclater. La dernière caresse fut si sensuelle que mon corps céda brusquement face à tout ce désir accumulé, comme un barrage qui se lézarderait puis se briserait d’un seul coup, déversant un nirvana de plaisir extrême dans tout mon être. Je me raidis, mes yeux se fermèrent, ma tête se releva, ma poitrine gonflée de désir se tendit plus encore, ma petite chatte se serra, et je m’abandonnai, incapable de penser, totalement envahie par ce torrent d’émotions si longtemps contenues. « Oh, Marie ! » Parvins-je à articuler enfin, incapable de mentir, car naturellement cette dernière caresse avait été celle de mon amante.
Commenter  J’apprécie          00
Aujourd’hui, nous sommes à la veille de la singularité, un événement qui sera pour notre civilisation d’une importance comparable à celle de l’invention du langage ou de l’écriture. Peut-être même plus important que cela encore. Peut-être aussi important que l’apparition de l’espèce humaine sur Terre. Cette événement singulier, c’est l’apparition de la superintelligence.
Commenter  J’apprécie          10
Depuis huit ans, elle aimait deux hommes et cela s’était gravé en elle au burin, ou plutôt au fer rouge. Elle ne voyait aucun mal à cela. L’amour d’un être unique, l’amour exclusif, s’était-elle dit, c’est une fadaise forgée de toute pièce par des phallocrates et autre bigots cherchant avant tout à protéger la monogamie d’apparence, même s’ils savaient que le penchant naturel de l’homme et de la femme est de se mélanger et de forniquer joyeusement. Mais voila, Jésus avait dit aimez vous les uns les autres, il n’avait pas dit aimez vous les uns sur les autres, à moins que ce ne soit une erreur de traduction, ou une falsification, il y en avait eu tant dans l’histoire judéo-chrétienne ! Peu importe.
Commenter  J’apprécie          00
Cathy et Jeanne voulaient toutes les deux devenir photographes, de mode ou de presse, peu leur importait. Mais elles savaient aussi qu’elles avaient peu de chance d’y parvenir. Qu’importe, les deux filles croquaient la vie à pleines dents et se fichaient de l’avenir comme d’une guigne.
La vie était belle, elle coulait comme une source. Avec leurs quatre bourses d’étudiants, la question du logement étant résolue gratuitement, ils avaient juste assez d’argent pour se nourrir, boire et s’amuser.
Question cœur, bien sûr, ils avaient des préférences. Daniel aimait Cathy. Ethan aimait Jeanne. Cathy aimait les deux garçons, sans pouvoir choisir, et surtout sans vouloir choisir.
Commenter  J’apprécie          00
C’était celui de Mozart qu’il venait de jouer. Sa dernière page. Le Lacrimosa. Ce morceau qui lui arrachait toujours le cœur et dont Mozart n’avait pu écrire que huit mesures avant de mourir. La suite avait été écrite en secret par l’un de ses élèves, Süssmayr, à la demande de la veuve de Mozart, Constance, pour des raison bien terre à terre, mais que l’on peut comprendre, puisque si le Requiem n’avait pas été terminé elle aurait dû rendre l’avance de paiement qu’elle avait déjà reçu et n’aurait pas touché le solde. Et ainsi l’œuvre la plus émouvante, la plus triste et peut-être la plus belle de Mozart avait été achevée par un autre.
Commenter  J’apprécie          00
Alors l' IA pense comme un planète entière, à chacune paris les galaxies son IA !?
Commenter  J’apprécie          20
Quand on n’est pas sur le bateau, on passe d’un hôtel quatre étoiles à l’autre aux quatre coins du monde, ou même d’un hôtel cinq étoiles à l’autre aux cinq coins du monde. Mais est-ce que c’est la vraie vie ça ? Est-ce que tu ne crois pas qu’on devrait arrêter tout ça ? Devenir pauvres, ou au moins normaux, et s’occuper d’Hélène ? J’ai l’impression que Daniel ne s’occupe pas bien d’elle. Il ne pense qu’à son travail. Ça fait déjà deux mois que je ne l’ai pas vue. Elle me manque. Dire qu’elle a déjà huit ans. C’est pas croyable ce que le temps passe vite.
Commenter  J’apprécie          00
Elle est nue comme Eve au premier jour, elle est belle comme Aphrodite.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Serge Boisse (4)Voir plus

Quiz Voir plus

Les Chefs-d'oeuvre de la littérature

Quel écrivain est l'auteur de Madame Bovary ?

Honoré de Balzac
Stendhal
Gustave Flaubert
Guy de Maupassant

8 questions
11161 lecteurs ont répondu
Thèmes : chef d'oeuvre intemporels , classiqueCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}