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Citation de AuroraeLibri


L’Amiral, c’est ainsi qu’on avait toujours surnommé le grand-père Charles dans la famille. (...)
C’était un homme puissamment bâti, la face rougeaude disparaissant derrière une immense barbe blanche à la Victor Hugo. D’ailleurs il ressemblait assez à Victor Hugo, mais un Victor Hugo irrité, habité par le courroux, les sourcils accolés en une mimique hargneuse. Lorsqu’il sortait de la propriété pour arpenter les champs, drapé dans sa pelisse noire à capuchon, il avait quelque chose d’un père Noël funèbre ayant jeté sa hotte aux orties. Ses mains étaient énormes, sillonnées de cicatrices. Il avait eu deux doigts arrachés dans sa jeunesse, sur une coupe de bois, et les moignons (l’index et le majeur de la main gauche amputés à la hauteur de la première phalange) éveillaient en Julien une secrète répugnance. Cette main mutilée lui semblait jouir d’une puissance étrange et à coup sûr malfaisante. C’était une main (...) méchante, pleine de ressentiment. À cause du préjudice subi, elle ne pensait qu’à se venger. Elle ne pouvait s’empêcher de pincer, de griffer. D’ailleurs l’Amiral ne distribuait-il pas toujours ses gifles de la main gauche ?

Chapitre 1
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