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4.31/5 (sur 16 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 12/10/1955
Biographie :

Serge Venturini est un poète français, né le 12 octobre 1955 à Paris. Sa poétique est traversée par de nombreuses métamorphoses: Poétique du devenir humain (2000), Poétique du posthumain (2007), Poétique du transhumain (2009), au Journal du transvisible (2010), de la Poétique de l'inaccompli (2012) à la Poétique de l'approche de l'inconnaissable, (2013). Le 25 octobre 2011, il prononce en Arménie, à l'Université d'État d'Erevan, un discours en trois langues, dans le cadre de « L’Arche littéraire 2011 ».

La poésie philosophique de ce poète libertaire est en lutte contre les conformismes, elle cherche l'éclatement des genres et n'éclaire que par renversements. Serge Venturini dirige depuis 2009, la collection « Lettres arméniennes » aux Éditions L'Harmattan. Son œuvre se définit comme la poésie engagée d'un « itinérant avec la brûlante et dense vérité de sa parole en actes. »





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Source : Wikipédia
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Hommage de Serge Venturini à Rainer Maria Rilke. Travail du donneur de voix Gilles-Claude Thériault.


Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Sans Cesse, L’Inaccompli
          
L’inaccompli peut devenir l’insupportable. Certains jours en ce monde de ténèbres organisées, être un éternel recommencement s’avère être un acte d’immense courage. ... Ce n’est qu’au fond de soi-même que l’on retrouve le vrai rire, — celui de l’inaliénable joie de vivre, celui qui ne fait pas désespérer l’homme de l’homme.
...
Beauté souveraine de l’inaccompli ; tu n’es qu’une promesse. De celles qui font vivre en nous l’obscur et mourir de lumière les papillons que nous sommes dans l’accompli des jours. Et, quand à la fin, le livre de notre vie se referme, tu demeures là, assoiffée d’exigence, — résistante à l’épuisement des sources.
J’aime, dans l’inaccompli, son bruit de source obscure.
      
Paris, le 18 avril 2009
      
(Article 15 / p. 33)
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No siempre se puede tocar el alma profunda.
— Robarte de tus labios un beso abrasador. *
S.V.

Nous avons traversé des orages, des tempêtes, les hautes solitudes, les profondes douleurs.
Ne fût-ce que cela la vie ? La mort, n'était-ce que cela. — Vers l'haut-delà ?
Des joies, — l'éclair, du bonheur, — l'éblouissement. — Or, j'avance somnambule, entre rêve et réel.

Et j'ai outrepassé le visible, — le cap vers l'inconnu, — l'invisible. Nous serions donc passés, comme des fantômes pressés. Pourquoi ce brouillard, ce perpétuel brouillard ?

— Mais quoi, folie, pourquoi ce doute ? dit l'Éveilleur. Vois ! l'homme qui disparaît au seuil de l'embrasure. Que la nuit tombe enfin, pour que renaisse le jour ! Et le soleil victorieux, avec le mot amour réécrit, avec ces lèvres tremblantes, — avec ces lettres tremblées, avec ces corps lents de musique, de frais parfums, avec dans la bouche ce goût de fruit d'été.

Nos corps tournant, dans le torrent du lit, roulant, parmi les draps d'aube d'or, le grand soleil, le vent.
Les cigales écrasées par le silence énorme. Dans l'obscur du soleil, les champs noirs de midi.
Une porte a été fracturée. — Une autre sera entr'ouverte.

Et ainsi tu vois l'homme dans son inachevé. J'outrepasse l'humain.
J'écoute les colombes et les rires s'envoler. Une promesse.
Oui, rien qu'une promesse. — Juste une promesse !

* Toujours l'on ne peut atteindre l'âme profonde.
— Arracher de tes lèvres un baiser ardent.
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Dle Yaman ou Le Deuil Inaccompli

Il est des mélodies qui traversent le temps, de lèvres en lèvres, portées par les oiseaux d’une flûte, d’un ney ou d’un doudouk venus des ténèbres des âges. Dle Yaman est l’un de ces airs intemporels et universels ; cette mélodie populaire fait partie des trésors de l’humanité. Le texte est une histoire d’amour. Un homme aima une femme, ou une femme aima un homme. Leur maison était l’une en face de l’autre. — Le reste tient du mystère. L’aimé a sans doute disparu, l’amoureux chante donc la perte de sa bien-aimée. Ou bien est-ce le contraire, car on ne sait s’il s’agit d’un homme ou d’une femme… Et le jour se leva sur la montagne, comme un glas qui sonne, qui résonne dans le ciel. « Tout est limpide, tout est fini. » Cette histoire si transparente dans sa simplicité, si cristalline, a été recueillie par un révérend, — le père Komitas ; un musicien arménien, musicologue et anthropologue, qui est à l’Arménie, ce que Bela Bartók fut à la Hongrie, quelques années plus tard, dans son immense et patient travail de recueil des musiques populaires de son pays. Une traduction littérale de ce chant le dévoile :
      
Dle Yaman, notre maison, votre maison, face à face,
Dle Yaman, cela suffit avec tes clins d’œil,
Yaman Yaman Bien-aimé.e
Dle Yaman, cela suffit avec tes clins d’œil,
Yaman Yaman Bien-aimé.e
Dle Yaman, le soleil se leva sur le Massis
Dle Yaman, nostalgique je suis de mon ami.e,
Yaman Yaman Bien-aimé.e
Dle Yaman, nostalgique je suis de mon ami.e,
Yaman Yaman Bien-aimé.e
      
Certes, douloureuse est cette mélodie, elle transmet au cœur une couleur de deuil, une tristesse profonde où se mêlent des images de paysages, des parfums d’une terre, des souvenirs d’un autre temps. Des larmes, celles d’une perte irréparable. Elle glace les sangs quand on l’entend la première fois, puis elle revient, tournoyant dans l’esprit comme une catastrophe, un désastre sans fin, un naufrage corps et biens. Mais elle apporte aussi, un courage lucide, une grande force qui permet ainsi d’avancer, de franchir le pas, — pour continuer. Somme toute, en cela, elle symbolise, le peuple d’Arménie. « Nous sommes nos montagnes », comme l’affirmait le prosateur de la région du Lori, Hrant Matevossian.

Ce poème des lèvres absentes coule avec la limpidité tragique d’une source. L’équilibre entre le texte et la musique est un vrai miracle, — d’où son universelle présence. Le doudouk perpétue, avec ses volutes colorées sur l’ostinato du bourdon, la gravité de la mélodie dans toute sa haute profondeur. On y respire les soleils envolés sur l’abrupt de la montagne : le Massis, — le dépeuplement de l’être cher, perdu à jamais. — L’aube est là, les chants d’oiseaux refleurissent, la perte, l’irréparable départ, et le deuil s’inaccomplit. Or la blessure demeure ouverte. C’est un chant de lamentation qui s’élève, — le glacial moment d’une lucidité, le discernement d’une solitude, le cri étouffé dans les larmes, quand la douleur s’exhale. — Rien n’empêchera le soleil de se lever.
     
Dle Yaman, mer dun, tser dun, timats timats
Dle Yaman, herik anes atchkov imats
Yaman, Yaman Yar…
     
Paris, le 4 mars 2010
     
(Article 107 / pp. 156-7)
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Serge Venturini
Nous naissons de l’écrit

et les cris nous écrivent.

La voix transcrit l’obscur

en son vacillement.

Sens-cri pour toi-même

tu es trouble pour l’autre.

Tu perds la voix,

la voix te hèle,

--- le renaissant.

L’obscurité défend

la blancheur de la page.

Voyance est ton chemin

dans le chaos des mots.

Soleil noir,

des rives désertiques,

--- brûle d’essentiel !

Sur l’eau bleue de la mer,

l’oiseau. --- Sale ta langue !
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Entre le visible et l'invisible, le réel et le rêve, le transvisible se situe à l'intersection de ces mondes, des mondes, où il joue l'interface. Insistons sur la perméabilité de ces mondes, car certains esprits trop cartésiens sont étrangers à ce dialogue.
Les poètes mythographes, vecteurs de transvisibilité, passeurs de lumière, porteurs du feu de la parole, sont des êtres à mi-chemin entre ces deux mondes. Dans le passage du visible à l'invisible, du monde des vivants au monde des morts, le transvisible transfigure le temps.
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"Dans l'obscur du soleil, les champs noirs de midi. "
(Non, pas qu'un songe tourbillonnant)
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Serge Venturini
Epilogue — Danse ! Parole de vie incarnée ! Ni noire, ni blanche, mais vivante, passe de main en main, roule sur cinq continents, — force qui bouleverse les consciences.

Joyeuse parole tragique, sors du livre, deviens pensée, acte, poème ! Va, mon livre, vole en éclats, — beauté dans les coeurs, gaîté des esprits ! Tu ne m'appartiens plus.

Dans le silence, vague de feu, — déferle !

(Eclats d'une poétique du devenir humain, 1976-1999, Livre 1, p. 226.)
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Je dédie ce livre ― aux vrais esprits libres, à tous les humains qui n'ont pas craint d'affronter ― le grand, le fol et flamboyant désir amoureux.
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Aux camarades lointains, proches, --- aux mondes, --- aux soleils,
Aux âmes fulminantes semblables au feu,
A tous ceux dont l'âme-incendie brûle fort ! ---
A toutes leurs âmes-soleils, ardents soleils! ---
Dans ce fauve crépuscule de vie, de mort,
Aux âmes sacrificielles --- salut ! salut ! ---

Yéghiché Tcharents, Foules affolées, I (1919)
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Le fleuve est au profond du cœur des hommes, dit l'Outrepassant, cet enraciné d'exil...
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