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4.17/5 (sur 3 notes)

Nationalité : Inde
Né(e) à : Srinagar
Biographie :

Shahnaz Bashir, écrivain et journaliste de l’État indien du Cachemire.
Son premier roman "The Half Mother" a remporté le prix "Muse India Young Writer Award" en 2015.
C'est le premier roman qui a été traduit du cachemiri vers une langue étrangère européenne. En effet, après avoir été traduit en marathi, ce roman a été traduit en français en 2020.
Il a écrit deux autres romans : "Scattered Souls" en 2016 et "The Disease" en 2020.


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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Tout a changé, sauf le destin des victimes de l'oppression. Les gouvernements se sont succédé. Les jeunes ont remplacé les vieux. Un bataillon a gagné sur un autre.
Toujours, une fille attend que son père revienne la marier. Une femme recherche son époux. Et une mère se languit de son fils et l'espère encore pour qu'il porte son cercueil au jour de sa mort.

L'espoir a diminué et l'incertitude a doublé.
Chaque jour cela me remplit de rage. Je me sens capable de faire des portraits de gosse de dix-sept ans passés à tabac par la police pour les accrocher au mur des politiciens ou dans leurs galeries d'art. Je voudrais inonder New-Delhi des récits de la caserne de Badami Bhag. Je voudrais recueillir les larmes des demi mère, des mères orphelines, en asperger le visage des journalistes indiens. Je veux rincer le cerveau des élites indiennes à oeillères avec le sang de soixante-dix mille Cachemiris. Je veux donner les couvertures de prison infestées de poux à la jeunesse des KFC, McDonald's, Barista et des cafés Coffee Days. Je veux afficher les photos d'un vieux père fragile s'effondrant sur le cadavre de son fils (tué par la police dans une rafle) étendu sur une civière pour illustrer les derniers mots de Gandhi ("Hey Ram" - ceux qui sont gravés sur son mémorial de Raj Ghat).
Jamais je ne m'habituerai à toutes ses souffrances.
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Je peux passer des week-ends entiers scotché à Tom et Jerry sans broncher. Vous allez rire, je regarde ça. Mais que faire d'autre ici que de chérir une petite créature impuissante, malicieusement coriace tenant en échec, avec ténacité, le gros et le puissant ? Le combat entre les deux va et vient. L'important est que ni l'un ni l'autre ne meure. Ce qui compte et que le combat ne cesse pas.
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-"Comme nous ne pouvons nous prononcer sur la situation familiale des parents de ceux qui ont disparu, puisque nous ne savons s'ils sont morts ou vivants...nous ne sommes pas en mesure de vous définir comme veuve ou tout autre cas. Ici, nous devons employer le langage juridique et la situation familiale importe dans ce cadre. Alors, concernant les cas incertains de femmes dont les époux ont disparu, nous utiliserons le préfixe "demi" devant le mot veuve, exposa Me Farooq.

Demi. Le mot résonna dans la tête de Haleema. Tel un pincement de froid.
- Et pour les mères, Farooq Sahib? interrogea-t-elle. Sont-elles des demi-mères par convention ?

Chacun se tourna vers elle. Silence. Me Farooq arrêta d'écrire et la regarda par-dessus son pince-nez. Que les enfants soit morts ou vivant ou disparus, les mères restait des mères - quoique Me Farooq n'en fut pas si certain. Il ne savait comment répondre à Haleema. Il ne savait pas qu'elle pouvait être son statut en tant que victime.
- Alors, je suis une demi- mère ? répétait Haleema.
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- Ceux que nous aimons ont été arrêtés devant nous, Monsieur. Nos voisins les ont vu être enlevés, répondit doucement Haleema. Et aucun membre de la famille _ aucun père, mère, épouse ou autre_ n'aurait pris la peine de solliciter les médias, les tribunaux, la police, les militaires dans leur camp, ni de visiter les prisons et les morgues depuis si longtemps pour leurs disparus s'ils avaient fait cela, passer la frontière. Personne parmi nous ne serait devenu fou si cela avait été le cas. Nous nous sommes transformés en mendiant, vous voyez. S'ils avaient été tués par les soldats sous nos yeux, nous serions demeurés immobiles et silencieux pour le reste de nos vies, sans rien à attendre ni à espérer, et pourtant sans ce désespoir qui est le nôtre. Car notre désir de savoir la vérité et une douleur. Une torture sans fin. Pas une seconde elle ne se calme. Elle nous tue chaque jour et nous ressuscite chaque matin pour nous tuer à nouveau.
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L'eau jaillissait du tuyau et un garçon du bidonville prenait une douche matinale sous le jet parabolique de la fuite. Une mare d'eau boueuse et savonneuse s'était formée autour de lui. Sa mère, d'aspect misérable, s'était installée en haut de la buse en ciment, à l'intérieur de laquelle tous deux vivaient, et elle contemplait avec ferveur son fils, sa joue reposant dans sa main, son coude sur son genou, comme si elle était en transe. Bizarrement Halleema se surprit à envier cette femme malgré son évidente misère - elle était juste une mère comme une autre observant on enfant comme un autre. "Il est préférable d'habiter un conduit d'évacuation avec votre enfant que de vivre seule au monde."
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Les saisons étaient allées et revenues. Les gens continuaient à mourir, les maisons à s'écrouler, les bunkers et les camps militaires à se multiplier. La vallée courbait la tête.
Haleema était inconsciente de tout. Rechercher Imran était devenu une habitude, une habitude sans laquelle elle ne pourrait vivre. Les prisons et les tribunaux lui étaient des lieux familiers, comme l'école l'avait été autrefois.
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L'espoir brisé en elle n'était pas mort.

Une part d'Haleema croyait encore au retour d'Imran, alors qu'elle demeurait immobile dans sa cuisine, essuyant constamment de ses mains noueuses la vapeur recouvrant les fenêtres, fixant le portail en bois, gémissant très bas, aiguisant son regard encore et encore.
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