Citations de Shea Ernshaw (133)
Elle s’appelle Nora Walker. Je ne sais rien d’elle, et pourtant, je me rappelle la courbe de son sourire. La douce rivière de ses cheveux. La façon dont ses yeux papillonnent quand elle me regarde. Le parfum de sa peau, jasmin et vanille. Et quand elle fredonne tout bas une chanson des souvenirs que je ne peux avoir m’envahissent. Elle est un nom, une pulsation qui vit en moi. D’une façon qui me dépasse.
Peut-être que c'est plus simple : rester seule. Construire des murs. Une vie solitaire où l'on n'a personne à perdre. Personne qui vous brise le cœur.
Je n'ai jamais voulu être le méchant, jamais voulu me réveiller dans les bois, avec le froid qui s'infiltre dans mes os et la certitude qu'il s'est produit quelque chose de terrible qui clique, clique, cliquette à mes oreilles. Quelque chose que je ne peux pas annuler.
Mais devenir le méchant n'est pas toujours un choix que l'on fait. On peut aussi le devenir à cause de ce qui nous arrive.
" Elle envoûtait la lune, lui confiant ce qu'elle désirait - un véritable amour pour effacer tous les autres. "
Mais la vérité a un goût de liberté, comme l'éclat un jour de printemps, et les battements de mon cœur résonnent dans ma tête.
Nous partageons des gorgées de vin plutôt que de partager la vérité. Comme un jeu à boire que nous aurions inventé (...).
L’amour est une enchanteresse – sauvage et sournoise.
Elle se glisse derrière vous, douce, tendre et tranquille, juste avant de vous trancher la gorge.
« Et à cet endroit précis, des bulles étaient montées à la surface. Elles étaient d'habitude causées par des crabes qui se déplacent accrochés les uns aux autres sur le fond limoneux. Mais pas cette fois. Pas ce matin-là.
Ce que le pêcheur distingua n'avait rien à voir.
Trois corps de femmes, vêtus de très légères robes blanches collant à leur peau blême, dérivaient ensemble avec le courant. Il les hissa sur son bateau, sans avoir ce qu'il venait de découvrir. Ce n'étaient pas des squelettes, elles n'avaient pas non plus été rongées par les poissons et l'eau salée ; c'était comme si elles s'étaient noyées le matin même.
Les corps des Swan Sisters avaient enfin été retrouvés. »
« L’amour est une enchanteresse sauvage sournoise. Elle se glisse derrière vous, douce, tendre et tranquille, juste avant de vous trancher la gorge. »
Trois sœurs arrivèrent à Sparrow, dans l’Oregon, en 1822, après avoir débarqué du Lady Astor, un navire qui faisait commerce de fourrure et qui coula dans le port cette même année, juste au-delà du cap.
Ces trois sœurs furent parmi les premières à s’installer dans la ville côtière tout juste fondée, dans ce nouveau territoire qu’elles parcouraient comme des oiseaux à fines pattes, cheveux caramel ondoyant au vent et peau pastel. Elles étaient belles – trop belles, diraient plus tard les gens de la ville. Marguerite, Aurora et Hazel tombaient souvent amoureuses, mais rarement des hommes qu’il fallait – plutôt de ceux dont le cœur appartenait déjà à quelqu’un. C’étaient des séductrices, des tentatrices auxquelles les hommes ne parvenaient pas à résister.
Depuis les eaux noires du port, leur chant infiltre les rêves, imprègne l'herbe cassante qui pousse le long de falaises escarpées et les maisons qui pourrissent. Il s'installe au coeur des rochers supportant le phare ; il flotte et tournoie dans l'air jusqu’à ce qu'on ne puisse plus goûter et respirer que lui.
Voilà ce qui tire les plus fragiles de leur sommeil, ce qui les pousse à sortir de leur lit et les appelle jusqu'à la rive...
La magie ne prend pas toujours la forme de mots, de chaudrons brassant des épices ou de chats noirs arpentant de sombres ruelles. Certaines malédictions prennent leur source dans le désir ou l'injustice...
"Nous attendons la mort. Nous retenons notre respiration. Nous savons qu'elle arrive et pourtant nous tressaillons quand ses griffes nous enserrent la gorge.
Et qu'elle nous entraîne dans les profondeurs."
- Plaque située sur un banc de pierre sur Ocean Avenue, face au port (commandée en 1925).
It will be a long delivery, several more hours until the baby finally wails into the night sky and feels the first drops of rain against her skin through the open window. And I wonder if she will love this place as I do. If she will feel rooted here at birth.
If she will look up at the stars and know, we're all just trying to find our way home.
I like the way her head looks resting on the pillow.
A hard, white shell with a cascade of auburn hair draped over her sun-kissed shoulders. When she sleeps, sometimes I don't recognize her: she is a stranger in the bed beside me, breathing softly, her chest expanding like a bird pressing against its cage. She is a curiosity, a woman who feels like an endangered creature -a thing I don't deserve.
There is no history in a place until we make it, until you live a life worth remembering.
- Je ne l’abandonnerais pas ça fais trop longtemps que je l’attend
Il me fixe comme on ne m’a jamais contemplée (…) Comme s’il avait à la fois peur et hâte de se rapprocher de moi, d’épier sous ma peau pour voir la lumière d’étoile graver sur mes os.
Maintenant, c'est mon histoire qui doit s'écrire, celle de la dernière Astronome, qui a quitté la vallée pour trouver l'Architecte.
- Les camelots comme moi, autrefois, on les appelait les vendeurs d'huile de serpent. Des vendeurs qui proposaient de l'huile de serpent et promettaient des merveilles qu'elle ne permettait pas d'obtenir.
- Et maintenant, comment on t'appelle?
- Un porteur d’espoir.