Citations de Shea Ernshaw (133)
La confiance est un mot qui n’a pas de sens de toute façon. C’est tout juste un mensonge qu’on se raconte les uns aux autres. J’ai appris à ne faire confiance à personne
La légende dit que si on laisse tomber une pièce aux pirates qui hantent toujours le navire, ils vous accordent un vœu.
- La plupart des gars d’ici ne sont pas aussi chevaleresques. La ville sera peut-être obligée d’organiser un défilé en ton honneur.
- Les critères pour devenir un héros ne doivent pas être bien élevés dans cette ville.
- C’est juste qu’on adore les défilés.
Je sais que l’amour peut être une blessure profonde, en dents de scie, remplie de sel. Mais parfois, ça en vaut la peine.
Je sais bien ce que les gens disent de moi, de ma famille, mais leurs mots tombent sur ma peau comme des gouttes de pluie fades, sans jamais s’infiltrer. Je sais ce que je suis – et ce que je ne suis pas. Je ne leur en veux pas de se montrer curieux. Des fois, je me dis que c’est juste parce qu’ils sont jaloux – qu’ils aimeraient être différents. Échapper à la banalité de leurs vies insipides.
Je t'avais dit qu'aimer, c'était comme de tomber, comme de se noyer. Ce sera pareil. Il faut juste que je me laisse aller.
Mes lèvres tremblent.
- Ne m'oublie pas.
- Jamais, promet-il
Cette forêt est dure et sauvage et cruelle.
Il ne faut pas s'y fier.
Pourtant, c'est là que je vais, au coeur des montagnes. Où personne d'autre ne se risque.
Parce que je suis plus ténèbres que femme. Plus ombres d'hiver que soleil d'août.
- Nous sommes des filles de la forêt, chuchoterait ma grand-mère.
– Alors tu penses que c’est vrai ? me demande-t-il en s’arrêtant face au lac.
Sa voix semble plus forte, plus profonde que cette nuit. Peut-être que les herbes font leur effet.
– Il suffit de vivre ici assez longtemps pour commencer à croire des choses auxquelles on ne croirait pas ailleurs.
On a toujours des raisons de rester. Il suffit de trouver une raison de partir.
Trois corps de femmes, vêtus de très légères robes blanches collant à leur peau blême, dérivaient ensemble avec le courant. Il les hissa sur son bateau, sans avoir ce qu'il venait de découvrir. Ce n'étaient pas des squelettes, elles n'avaient pas non plus été rongées par les poissons et l'eau salée ; c'était comme si elles s'étaient noyées le matin même.
Les corps des Swan Sisters avaient enfin été retrouvés.
Nous attendons la mort. Nous retenons notre respiration. Nous savons qu'elle arrive et pourtant nous tressaillons quand ses griffes nous enserrent la gorge
Et qu'elle nous entraîne dans les profondeurs
En une nuit, l’hiver s’était installé.
Le lendemain, Barrel Creek Road, la seule route qui descend la montagne, était entièrement recouverte de neige. Coupée par un impossible mur blanc.
Les rares personnes qui vivent comme nous en pleine forêt ou qui sont hébergées au camp Jackjaw pour jeunes difficiles à l’autre bout du lac se sont retrouvées prises au piège. Coincées au cœur de cette contrée sauvage.
Sans savoir combien de temps cela allait durer.
Sans savoir que tout le monde n’en sortirait pas vivant.
« La magie ne prend pas toujours la forme de mots, de chaudrons brassant des épices ou de chats noirs arpentant de sombres ruelles. Certaines malédictions prennent leur source dans le désir ou l'injustice. » p.267
Nous attendons la mort. Nous retenons notre respiration. Nous savons qu’elle arrive et pourtant nous tressaillons quand ses griffes nous enserrent la gorge, et qu’elle nous entraîne dans les profondeurs
- Si seulement il était aussi facile de faire naître l'amour par magie, il n'y aurait pas tant de cœurs brisés, avait un jour déclaré Marguerite, quand nous étions encore vivantes.
L'amour est une enchanteresse, sauvage et sournoise.
Elle se glisse derrière vous, douce, tendre et tranquille, juste avant de vous trancher la gorge.
-Je t'avais dit qu'aimer, c'était comme de tomber, comme de se noyer. Ce sera pareil. Il faut juste que je me laisse aller. Mes lèvres tremblent.
-Ne m'oublie pas.
-Jamais, promet-il.
Et son visage est la dernière image que je vois avant de sauter par-dessus bord et de tomber dans l'eau. Et que tout devienne noir.
Les arbres se souviennent de ceux qui ont gravé leurs noms et taillé des cœurs dans leur écorce, de ceux qui ont lâché une cigarette dans un tas de feuilles mortes et roussi leur tronc nu. Ils savent qui a cassé une branche et arraché des feuilles ou des aiguilles de pin par poignées, juste pour commencer un feu de joie.
Ils s'en souviennent. Et ils sont rancuniers. Des branches pointues peuvent faire couler le sang. Des ronces peuvent attraper un pied et faire tomber quelqu'un pour qu'il se fende le crâne.
Peut-être que seuls ceux qui portent des cicatrices semblables peuvent les reconnaître chez les autres.
I have lived a partial life, half in darkness. But now I feel something else: a strange calm, an ease I haven't known since childhood. A feeling I've missed.
The sky turns pewter, watery-gray, and a new certainty settles in my bones: I will raise my daughter within this forest, bright-eyed and wild-hearted. She will march unafraid beyond borders, and into dark feral lands. I will teach her how to swim in the pond beyond the farmhouse, just as I did, to harvest lemons and hazelnuts, and to sleep under the stars when the nights are warm and quiet.