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3.25/5 (sur 4 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Montréal , le 14/02/1946
Biographie :

Romancière, auteure dramatique, essayiste et journaliste, Simone Piuze a fait des études en pédagogie à l'Université de Montréal, puis en théâtre à l'École nationale de théâtre du Canada. Dès 1972, elle collabore comme journaliste à plusieurs journaux et périodiques, dont Le Devoir, L'Actualité, Capital Santé, Le Bel Âge et Madame, et comme auteure et animatrice à la télévision de Radio-Canada.... De 1978 à 1981, elle séjourne en Suisse, où elle collabore au magazine Fémina et au journal L'Impartial. Sa première pièce de théâtre, La Chambre à louer, jouée en Suisse en 1979, obtient d'excellentes critiques. Suivront, au fil des ans, neuf autres pièces de théâtre pour enfants. Depuis 1987, elle dirige à Joliette des ateliers de théâtre, tout en poursuivant sa carrière de journaliste et d'écrivaine.

Simone Piuze a obtenu le Prix Esso du Cercle du livre de France en 1977 pour son premier roman, Les Cercles concentriques. L'année suivante, le roman était réédité à Paris, sous le titre L'Empailleuse de chats. En 1985, le Prix Molson de journalisme en loisir lui est décerné pour l'une de ses chroniques « Plein Air » publiées dans La Presse. En 2001, elle est lauréate à nouveau du Prix Molson de journalisme en loisir (2ème prix). En 2006, elle est finaliste du prix France-Québec pour La femme-homme. Simone Piuze est membre de l'Union des écrivaines et des écrivains québécois.
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Source : http://www.litterature.org/recherche/ecrivains/piuze-simone-869/
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Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
On est souvent partagé entre deux désirs, deux vœux, deux espoirs, me dis-je, et on voudrait vivre les deux en même temps. Mais la vie étant ce qu’elle est, avec sa table remplie de possibilités, on doit opter. Certains êtres ont le don de faire le bon choix au bon moment ; on dit de ces personnes qu’elles sont sages, qu’elles ont l’esprit de discernement, cette disposition de l’esprit à juger clairement des choses, à se rendre compte de leur nature, de leur valeur. Le plus difficile est de faire la distinction entre deux choses parfois mêlées, confondues, et de laisser tomber ce qui est néfaste pour soi. L’image de Christophe et de son père s’installe alors en mon esprit, amalgamée à une autre image, celle de Sarah Beshner et de l’homme-de-sa-vie, sorte d’âme-sœur qui pourrait, me dis-je encore, permettre au bonheur de s’installer enfin en moi. Lorenzo, père biologique de Christophe, n’est pas mon âme-sœur, et voilà tout le drame : si je reste avec lui, je serai écartelée entre mon désir de vivre auprès d’un compagnon adéquat et celui de permettre à mon fils de vivre avec son père et sa mère de sang. Fixant toujours les montagnes, je commence à me sermonner : en juin, ma pauvre, tu as sauté sur le premier venu et tu t’es séparée de Lorenzo afin de commencer une nouvelle vie en compagnie de Pascal Nicolet, homme de tête et d’argent qui souhaitait ton épanouissement en tant qu’écrivain, mais qui ne faisait pas battre ton cœur. Terrible erreur. Te sentant coupable de priver Christophe de son père, tu as fait ensuite le choix de revenir avec Lorenzo au Québec. Ce qui n’était guère mieux. Pauvre papillon étourdi !
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Par le vagin. De l’urine sort quotidiennement de cet endroit de mon corps, du sang en a coulé aussi chaque mois depuis mes douze ans, et le pénis de l’homme s’y loge depuis une dizaine d’années. Dans quelques jours, un corps d’humain sortira de cet orifice. Mon premier enfant. J’ai beaucoup lu sur l’accouchement, beaucoup pratiqué mes exercices de respiration, de détente, de concentration. Je me dis que les femelles des animaux, elles, ne se préparent pas à l’accouchement, elles ne pratiquent aucun exercice de détente, elles n’apprennent pas comment respirer, comment pousser, elles font ça instinctivement : elles coupent le cordon avec leurs dents, elles nettoient le corps de leur nouveau-né, avant de s’étendre et de lui présenter leurs mamelles, quand elles ne dévorent pas immédiatement le rejeton qui semble faible, malade ou déjà mort. Moi, comme toutes les femmes qui accouchent pour la première fois, j’éprouve une certaine peur face à cet événement – si j’étais un animal, je n’aurais pas peur.
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Mon quotidien était émaillé de bonheurs simples. Parmi ceux-ci, je savourais de plus en plus Par 4 chemins, une émission de radio animée par le dramaturge et journaliste Jacques Languirand. Vulgarisateur charismatique, la vedette au grand rire y livrait ses découvertes et ses réflexions sur l’homme du vingtième siècle. En ondes depuis 1971, l’émission quotidienne traitait de psychologie, d’art de vivre et d’ésotérisme. Un soir, après avoir interviewé Carmen Pelletier, une médium qui disait communiquer avec ses guides spirituels, « des êtres purifiés, précisait-elle, qui ont cessé la ronde des incarnations terrestres, des esprits évolués dont le seul but est maintenant d’aider le maximum d’humains à mieux vivre », Jacques Languirand affirma d’une voix grave qu’il adhérait fortement à la théorie de la réincarnation et qu’il respectait ceux qui communiquent avec les morts.

— Vous rejoignez alors les deux tiers des humains de la planète qui adhèrent à la théorie des vies successives, a rétorqué Carmen Pelletier. De nos jours, un tiers de l’humanité seulement ne croit pas en la réincarnation. Et ce tiers englobe, bien sûr, une majorité occidentale. Pour étoffer ce que je dis, je citerai le philosophe Pascal Nicolet, actuellement l’un des chercheurs les plus en vue dans le domaine, et qui dirige à Paris, aux éditions Martinsart, la collection L’univers
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Tu es là, collé à moi, avec ton corps doux comme cette eau cristalline qui nous a reçus dans les montagnes du Valais, indélogeable substance mariée à la mienne, maison de chair que notre amour tout neuf habite par-delà les fuseaux horaires, par-delà nos accents réciproques, par-delà les politiques, les philosophies, les appartenances patriotiques, l’argent et les liens de parenté. Indissociablement liés, comme le lierre épouse à jamais le mur de pierre. Tu vis en moi, tout près de cet enfant que tu as pris si généreusement sous ton aile. Tu seras son père, au même titre que si tu l’avais créé avec ton sperme. Si c’est une fille, je l’appellerai Marie. Si c’est un garçon, Christophe. Marie ou Christophe Antonelli : c’est beau, c’est noble. Comme toi.

Je tremble. Comment trouver les mots qui vont le décider à quitter sa Suisse et sa sécurité financière maintenant ? Je me vois vivant avec Karl à mes côtés, d’abord au Québec, puis dans une maison blottie au bord de la mer. Je dois lui répéter ma demande afin qu’il la grave en lui, qu’elle lui devienne si obsessionnelle qu’il ne puisse y résister.
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L’argent ne donne pas le bonheur, mais contribue à l’apaisement. J’espère en tourner d’autres, dès que je serai mince de taille. Je commencerai demain, pour Perspectives de La Presse, la rédaction de mon article sur la préparation à l’accouchement à l’aide du yoga. Et, un mois après la naissance du petit, peut-être un article sur Arthur Dénommée et son groupe rock alternatif ? Sur le nouveau Musée d’art de Joliette ? Ou sur Serge Joyal, député au gouvernement fédéral ? Je dois gagner des sous pour nous deux. Si le bébé peut venir ! Et si ma machine à écrire peut arriver ! Ils m’ont dit, à la commune, qu’ils me l’enverraient cette semaine.

J’écoute actuellement, à la radio, un gars qui a vécu cinq ans au Japon – de ses vingt ans à ses vingt-cinq ans. Il a réalisé plein de reportages pour Radio-Canada. Et moi, qu’est-ce que je fais ? Presque rien. Mon roman avance lentement. Je ne crois pas qu’il sera terminé pour la naissance de l’enfant. Et cette boîte à images qui accapare mes soirées ! La télévision est une drogue.
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C’était l’une de ces journées où tout semble laid, repoussant. Où la seule vue de mon visage dans le miroir de la salle de bain me donnait envie de pleurer. Quoi, c’est moi cette face de guenon triste ? me disais-je, c’est moi, ce regard apeuré ? C’est ça, ta vie : habiter dans une commune, sans chum, avec, dans le ventre, un bébé qui ne connaîtra jamais son père ? J’ai enfilé une chemise indienne et mon éternel jean, dont je n’ai pu refermer la braguette à cause de mon ventre en expansion, et j’ai attaché la ceinture au dernier trou, avec l’intention de remplacer la braguette aujourd’hui même par une large bande élastique cousue au jean.
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Ne vous inquiétez pas, l’otite barotraumatique est un mal courant. Il s’agit d’une modification inflammatoire aiguë de l’oreille moyenne, due à l’incapacité de la trompe d’Eustache à équilibrer la différence de pression d’oxygène lors du décollage et de l’atterrissage. La plupart des gens peuvent équilibrer cette pression en bâillant, en avalant, en mâchant ou en pinçant le nez tout en soufflant. Les bébés et les jeunes enfants sont souvent incapables de faire ça délibérément. On peut les aider en les encourageant à boire ou à mâcher…
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J’aurais aimé l’admirer, le désirer, avoir envie de le serrer dans mes bras. J’aurais aimé faire des projets avec lui. Avoir besoin de lui. Mais on ne peut forcer notre nature, me soufflait de plus en plus souvent une voix intérieure que je tentais de faire taire. Cet après-midi-là, face à mon article et aux photos étalées sur la table, une idée m’est venue : aller porter le tout moi-même à Montréal, quitter la roulotte pour deux jours, aller respirer un autre air.
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Il faut planifier dans la vie, Sarah, se fixer des échéances, des limites de temps. Si on ne le fait pas, les choses traînent, s’effilochent, et on perd l’intérêt. Tu vois, moi, quand j’ai voulu que ma grand-mère publie les communications qu’elle avait eues avec l’invisible, je me suis retroussé les manches, j’ai rassemblé les communications des esprits et L’heure des révélations a enfin été publié en 1972.
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Tu es la partie qui manquait à ma structure intérieure, Sarah. Tu es mon complément. Mon étoile. Mon rêve d’amour, celui que je caresse depuis mes vingt ans. Si tu le veux, je serai ton berger, celui qui t’évitera les faux pas dans cette jungle du monde littéraire. Et je te soutiendrai dans l’éducation de ton fils. Je serai à tes côtés jusqu’à ma mort. Nous serons un modèle de couple moderne.
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