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Citation de Jcequejelis


... comme il (Arthur Miller) racontait bien comment elle (Marilyn Monroe) l'avait sorti des catacombes antimaccarthystes en 1955 ! Comment elle était venue incognito avec lui à Washington, alors qu'il allait passer devant la Commission des activités antiaméricaines. Comment elle s'était cachée chez son avocat. Comment la presse avait eu vent de la présence en ville de « la Blonde », au point d'assiéger l'immeuble de l'avocat. Comment elle avait pris son temps (il lui fallait trois heures : je le sais, je l'ai vécu), pour se transformer en « Marilyn », et finalement apparaître telle que ces trois cents requins l'attendaient, pareille à sa légende, minaudante et susurrante.

En minaudant et susurrant, devant la porte cochère de l'immeuble, sur le trottoir de cette rue de Washington, elle leur avait demandé de quel droit ils prenaient le droit de lui demander des comptes à propos de son amour pour un homme qu'elle aimait. Si elle l'aimait, c'était parce qu'il était respectable, bon, honnête – et par conséquent pourquoi et au nom de quoi était-il à ce moment même contraint de passer pour un accusé devant un tribunal de guignols fascisants ?

A ce moment-là, elle avait tout mis dans la balance. Deux choses pouvaient arriver : sa destruction totale, ou la réhabilitation dans l'opinion publique d'un homme qui, parmi d'autres, n'avait plus de passeport, dont les œuvres n'étaient plus jouées ni publiées. En fait, ce fut le début de la première mort de MacCarthy.

124 – [Points A 19, p. 283]
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