Slimane Benaïssa

C'est l'éducation qui protège et non l'habit.
Une vulgaire en hidjab n'en deviendrait pas pour autant une sainte ; une femme éduquée sans hidjab n'est pas forcément vulgaire. C'est l'éthique qui protège et non l'accoutrement.

Pour ma mère, le collège lui arrachait son fils et sauvait sa fille du voile. Pour mon père, il le débarassait de ses diables. Pour mon cheikh, le collège était une entorse au droit chemin. Pour mon grand-père, c'était de l'inconscience de la part de mon père. Quant à nous, nous étions livrés à la patience. Et je patientais, je ne faisais que ça. Je patientais en attendant les vacances, dans mon lit, au réfectoire, en classe, partout, et tout cela à cause de Malika. Elle me traitait de haut... Parce que j'étais bleuet elle était ancienne. Parce que j'étais interne et qu'elle préférait sortir avec un externe..."J'en profite plus", disait-elle. Elle me reprochait aussi de ne pas suivre la mode. Est-ce ma faute si mon père nous habillait des pieds à la tête en gris et bleu marine parce que ce n'est pas salissant?

Karim :
Sidi, pourquoi tous les Français partent-ils ?
Le cheihk :
Comme ils sont venus un jour, ils partiront un jour, c'est ça l'indépendance.
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Karim :
Maman, c'est vrai que l'indépendance, c'est quand tous les Français partiront ?
La mère :
La plus belle et la meilleure des indépendances, c'est celle qui ne fera partir personne.
(page 10)

Karim :
Sidi, pourquoi Âmmi Salah a-t-il épousé une deuxième femme?
Le cheihk :
Parce que en Islam, les hommes ont droit à quatre femmes
Karim :
Sid ! Les femmes, elles ont droit à qua hommes ?
Le cheihk :
... C'est déjà compliqué pour les hommes d'avoir quatre femmes...
............................................
Karima :
Maman, pourquoi Âmmi Salah a-t-il épousé une deuxième femme?
La mère :
Parce que nous, les femmes, selon le compte des hommes, nous valons un quart d'homme. C'est pour cela que les hommes peuvent épouser quatre femmes.
Karima :
Nous, les femmes, on a droit à quatre hommes ?
La mère :
Un homme, c'est déjà les emmerdements de quatre ! Donc, en épousant un homme, c'est comme si tu en avait épousé quatre.
Karima :
C'est Dieu qui le dit ou c'est toi ?
La mère :
Mais Dieu ne va pas nous autoriser à épouser seize emmerdements en même temps. Il est Dieu et sait ce qu'il fait... quand même !

Jésus :
Mahomet n'appartient qu'aux musulmans ?
L'auteur :
Il est à tout le monde : aux musulmans parce qu'ils sont musulmans, et aux non-musulmans en attendant qu'ils deviennent musulmans.

Karim :
Monsieur, en Islam on a une autre définition de l'oblique
....
Karim :
L'oblique c'est tout ce qui sort du droit chemin.
Le prof de géométrie :
Et le droit chemin c'est quoi ?
Karim :
C'est tout ce qui descend droit de chez le Bon Dieu.
Le prof :
Et ceux qui ne croient pas en votre Dieu ?
Karim :
C'est eux l'oblique, Monsieur.

Nous étions dix heures par jour en cours : 5 heures à l'école française, 5 heures à l'école arabe........Sous la pression des maîtres de l'école française qui prenaient plaisir à noter sur nos bulletins scolaires..........confond le Coran avec Les lettres de mon moulin.
(page 8)

Moïse à Jésus :
Au fait, tu es né en hiver ou au printemps ?
Jésus :
Je ne suis pas né en hiver
Moïse :
Je me disais bien. Dans une étable en plein hiver... ton père ne t'aurait pas gâté.
.......................
.........................
L'auteur enfant :
Lui aussi (Jésus) c'était pour des raisons politiques. Sinon les trois mages, pourquoi seraient-ils venus ?

Moïse :
Moi, j'essaie de comprendre pourquoi, étant tous trois fils d'Abraham, et en prêchant les mêmes fondements, les mêmes valeurs et les mêmes croyances, nos "croyants", eux, se font la guerre. Partout sur la planète, on s'entretue au nom de notre Dieu.
(p.10)

Karim :
Sidi ! Sidi ! Comment est-il Dieu ?
Le cheikh :
Quelle que soit l'image que tu t'en fais, il est toujours autre. Dès que tu as dans l'esprit une image de Dieu, ce n'est plus Dieu. Dieu est au dessus de toute imagination.
Les hommes imaginent, Dieu crée.
Les hommes pensent, Dieu dit.
Les hommes croient, Dieu sait.
Les hommes arbitrent, Dieu juge.
(p. 18)

« Ce n’est pas le port du hidjab qui m’indigne ; c’est la manière dont on me l’impose »

Nous ne sommes pas faites pour l'Histoire, nous sommes faites pour le quotidien et le ménage...
Trouve-moi un seul livre d'Histoire où l'on parle de femme de ménage historique.

Qu'importe d'où viennent les questions, l'eesentiel est d'où partent les réponses

L'auteur :
Vous les prophètes, vous racontez les histoires de Dieu aux hommes ; ça c'est la religion.
Nous, (les auteurs) on raconte les histoires des hommes aux hommes ; ça c'est du théâtre.
Même si les deux se ressemblent, au fond, ce n'est pas du tout la même chose.

Moïse
Quand ta mère t'abadonne et que Dieu t'accueille, cela ne s'appelle pas "abandon", cela s'appelle "investiture". Et la mère, par devoir, doit abandonner ce que Dieu a décidé d'investir. Alors ne cherchez plus ma mère. Trouvez Dieu en moi.
(p.5)

Karim :
Il y a, chez nous, une chanson qui dit "le malheur de la rose c'est dans ses épines", alors j'ai enlevé tout le malheur
(page 37)

La médersa, ou madrassa, est lune école, laïque ou religieuse, quelle que soit la confession.