Sonia Guillemet

Ç’aurait pu être l'histoire de ta vie, de toute la génération post 85 ayant été bercée par le rock alternatif des années 90 et de la culture qui va avec. Ç’aurait pu être un nouveau roman de Mathias Malzieu. Je m'étalerai pas plus niveau "ç’aurait été", ça fait trop solennel pour mon clavier.



J'ajouterais juste que cette histoire va au delà de tout ce que je viens d'écrire, avec pour le clin d’œil à Malzieu, une version dark donc bien meilleure que ses contes fantastiques.



Laisse moi t'graver dans la rétine le talent façon Sonia Guillemet.



Déjà elle a bien compris, elle qui écrit, que la musique s'écoute avec les yeux qu'une histoire ça se lit aussi avec les oreilles. Ça donne un livre chapitré par des titres phares, d'un répertoire rock et digne de ce nom (Iggy Pop, Noir Désir, Dionysos, ...).



Le prologue sauce conte de fées nous rend accroc direct avec pour dessert un petit prince qui raconte comment ça se passe pour lui depuis que maman s'est fait exploser la cervelle un soir de what the fuck ?



Vient ensuite une descente aux enfers pour le héros Léonard Baudry. Clochard céleste qui aurait pu niquer sa place au protagoniste de Mon vieux de Thierry Jonquet. Camarade sans avenir fixe qui fixe ses idées, ses peurs, le froid, le goût du sang sur le Moleskine noir offert par sa vieille alors qu'il aurait préféré un piano pour ses 10 ans.



Au hasard des rencontres toutes plus fantastiques les unes que les autres, Léon renaîtra de ses cendres à travers la France pour retrouver celle qui lui est apparu après être mort une première fois sur l'bitume sale de Paname-la-merveilleuse.



Aussi sombre que rose, tu peux y aller les yeux bandés. Te fais pas chier à demander à ce que quelqu'un te raconte l'histoire, c'est limite beaucoup plus intéressant. Limite album jeunesse version adulte, tu prends la morale que tu veux et malgré l'envie de baffer ce con de Léonard par moments on s'attachera à lui pour son entourage qui pète les records des meilleurs souvenirs à partager dans une vie.



Quant à Léon, m'est avis qu'on se croisera prochainement sur une nationale direction l'Sud, à un de ces cadres, Trouduc.
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Plus que l'histoire peut être, c'est le style d'écriture qui retient, à la fois rapide, parfois violent, comme une mélopée qui sonne le lecteur, par saccades, le met à mal, l'écorche presque puis le panse, le réconforte, l'emporte avec poésie, sensibilité et émotion, lui donne envie de sourire, de se raccrocher à la vie, d'aimer.
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