L'idée de la débrouille, l'idée de changer plusieurs fois de métiers, de faire des expériences de vie, etc. c'est quand même assez propre à cette génération [Y, les trentenaires d'aujourd'hui]
Cette idée n'existait pas il y a trente ans, on faisait des études et puis on obtenait un boulot.
J'ai poursuivi jusqu'en Master 2, mais je cherche toujours la corrélation entre avoir de bonnes notes et bien gagner sa vie. Alors parler de bonne période ...
« Ce n’est pas parce qu’il y a une prise qu’il y a de l’électricité, comme ce n’est pas parce qu’il y a un robinet, qu’il y a de l’eau ! »
Être journaliste indépendante n’est pas de tout repos. Activer tous les jours son réseau, liker les pages utiles sur Facebook, retweeter les articles de ses camarades, histoire de ne pas se faire oublier, et lancer des apéros à thèmes. Celui de « on ne s’est pas vu depuis deux ans, on ne pouvait pas tellement se piffer mais ça me ferait plaisir de te revoir », est un vrai défi. Être pigiste, c’est garder un réseau actif. Comme tu bosses seul, tu as besoin de contacts permanents. Viadeo, LinkedIn, Categorynet, Profilculture… mails, mails, mails. Je suis devenue un vrai produit à vendre. Une fiche dont on dresse les petits défauts de fabrication pour mieux en vanter les mérites. Service après-vente garanti.
La société ne tolère pas les moches. Je ne parle pas des gens insipides, ou ceux qui ont une légère disgrâce. Je parle des vrais moches sans charme, ceux qui sont gênants à regarder. Mais quand on a le physique de Jean-Paul Sartre et qu’on n’est pas Jean-Paul Sartre, comment s’en sort-on dans des soirées comme celles-là où la première impression est déterminante ? Comment fait-on lors d’entretiens d’embauche ou de speed dating ? C’est une vraie injustice. Le réseau est toujours difficile à entretenir dans un monde régi par l’Internet et l’identité visuelle, où avoir sa photo de profil est incontournable, où le zapping est devenu monnaie courante.
La culture, c’est ce qu’on apprend. Je trouve qu’aujourd’hui l’accès à la culture est compliqué, car il y a des codes qui nous enferment. S’intéresser à des univers qui ne sont pas les siens, c’est comme apprendre une nouvelle langue ou arriver dans un nouveau pays. Pour accéder aux savoirs, il faut un ordinateur, une connexion Internet, de la curiosité, et aller à la rencontre de gens qui peuvent nous enseigner des choses.
La culture, pour moi, c'est vital, comme manger.
Quand tu es asocial et que tu refuses la brimade, les personnes un peu fragiles viennent vers toi, se sentent plus rassurées, j’ai aimé les prendre sous mon aile.
Jennifer m'impressionne par sa façon de parler. En images.
Ses mots sont bourrés de dessins (desseins ?).
Une tapisserie. La vie, pour elle, c'est comme une tapisserie.
Au recto, tout est lisse et joli, et au verso, on voit tous les fils qui la composent. Ca part dans tous les sens, ça se mélange, ça se rencontre, ça s'emmêle et finalement c'est grâce à tout ce foutoir qu'on arrive à tisser un joli parcours.
La débrouille, c’est arriver à faire ce qu’on a envie ou besoin avec ce qu’on a sous la main, trouver toujours une solution.