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3.5/5 (sur 5 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Sophie Cheval est psychologue clinicienne, psychothérapeute, spécialisée dans les souffrances liées à l'apparence physique. Elle est l'auteure de Belle Autrement ! En finir avec la tyrannie de l'apparence, dans la collection Expériences de soi chez Armand Colin (2013).

Source : www.psychologies.com
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Manger parce qu'on se trouve gros(se) n'est pas paradoxal du tout : de par notre adhésion implicite aux stéréotypes, cela témoigne au contraire d'une logique implacable et d'une parfaite cohérence !
Est-ce que cette logique et cette cohérence nous aident à faire ce que nous souhaitons vraiment, ça, c'est une autre question ...
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Il ne s'agit pas de rejeter en bloc les invitations à la beauté, mais de choisir celles auxquelles nous souhaitons répondre et la manière dont nous souhaitons y répondre.
Se faire beau cesse ainsi d'être une injonction : c'est une proposition
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L'esthétisme contemporain nous convie "bel et bien" (ce pourrait être son slogan publicitaire) à adhérer à un mode de vie articulé au règne de l'apparence. Toutefois, ce qu'il poursuit est probablement moins à chercher du côté de l'art que du côté du dollar.

En 2008, les dépenses des ménages américains consacrées aux produits et services dédiés à l'apparence physique (vêtements compris) représentaient environ 400 milliards de dollars (soit 5% de la consommation annuelle totale).

Rien qu'en France, le chiffre d'affaires annuel de la beauté représente environ 17 milliards d'euros, ce qui en fait l'un des secteurs économiques les plus dynamiques.

Les pays dits émergents ne sont pas en reste : ils émergent en beauté !
Par exemple, au Brésil et en Inde, le taux de croissance économique élevé a entraîné ces dernières années la constitution d'une classe moyenne : dès à présent, les deux premiers postes de dépense de ces nouveaux consommateurs sont la cosmétique et les vêtements ...
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Le simple fait que la presse féminine propose des numéros "Spécial rondes" témoigne bien du ghetto esthétique dans lequel on enferme les femmes qui ne possèdent pas une morphologie filiforme.
Elles sont à part ; ce sont des beautés ... spéciales, comme l'indique le titre même de ce qu'on pourrait appeler un "hors-série" de ces revues.
Comment convoyer plus nettement l'idée implicite que ronde = différente, pas commune ... en un mot, pas comme les autres ?

D'autant que le contenu de ces numéros tient souvent du "elles sont belles ... "quand même", ce qui souligne, en creux, que cela ne va pas de soi !

De fait, si ces femmes sont tout aussi belles que les autres, alors pourquoi ne sont-elles pas, elles aussi, représentées en couverture et dans les articles mode ou beauté de ces magazines, durant les 51 autres semaines de l'année ?
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De fait, le temps moyen passé à se préparer le matin est, en moyenne, de trois quarts d'heure pour les femmes et d'une demi-heure pour les hommes.
Nous ne sommes pas si loin d'une heure par jour !
Or ces durées ne prennent pas en considération le temps consacré à accomplir l'ensemble des activités liées à l'entretien de notre apparence physique : shopping, exercice physique et toutes les autres démarches, des plus banales (coiffeur, soins à domicile ou en institut ...) aux plus extrêmes, comme les interventions chirurgicales.
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Lorsqu'on nous montre simultanément, sur un écran, un visage et cinq objets du quotidien, nous orientons préférentiellement notre attention vers le visage.

Par ailleurs, nous prêtons plus attention aux visages qui expriment une émotion négative (comme la colère ou la peur) qu'à ceux qui sont émotionnellement neutres.

Notre cerveau décrypte ces visages en priorité, et il le fait d'une manière rapide, non-consciente et automatique.
Cette compétence est très importante, parce qu'elle nous permet de détecter la présence d'un danger potentiel.
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Cette vision du corps-parure s'applique d'abord aux femmes. Depuis des siècles, les femmes sont valorisées pour leur beauté : leur corps possède ce statut d'objet des regards, notamment masculins. Elles ont donc intériorisé cette perspective sur leur corps. (...)

Pour les hommes, la diminution des besoins en force physique rend le décalage encore plus criant. Les dimensions fonctionnelles du corps masculin n'étant plus aussi utiles, il est réduit à un objet esthétique.
Autrefois synonyme de mouvement et d'action, leur corps aussi est devenu une décoration.

Les études montrent pourtant que l'insatisfaction corporelle, féminine ou masculine, est d'autant plus grande que le corps est envisagé comme cet objet esthétique, destiné à être observé et évalué, plutôt que comme un processus dynamique, appelé à accomplir différentes fonctions.
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Cette démocratisation de la beauté est désormais mondialisée : aujourd'hui, ce qui est tenu pour une belle apparence physique est adressé comme standard à l'ensemble des pays du monde.
Au-delà de l'idéal de minceur et de jeunesse, d'autres attributs désirables (la forme du nez et des yeux, la couleur de la peau, les caractéristiques des cheveux ...) sont désormais homogénéisés et uniformisés, au détriment des différences morphologiques et culturelles. (...)

Une enquête menée en 2004, dans cinq pays d'Asie, montre que les produits destinés à éclaircir la peau représentent 38% des ventes de cosmétiques de ces pays. Et environ 50% des jeunes filles coréennes effectuent une chirurgie des yeux, afin d'obtenir un regard plus conforme au modèle occidental.
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Alors, finalement, qu'est-ce qu'une belle femme ou un bel homme ?
A première vue, la réponse ressemble à un paradoxe.
D'un côté, nous identifions parfaitement les processus de traitement du beau effectués par notre cerveau. Parce que ces processus sont identiques d'un individu à l'autre, nos préférences esthétiques convergent fortement, au-delà de nos différences d'âge, de sexe ou de culture.

De l'autre côté, impossible de définir précisément les caractéristiques physiques que nous valorisons tous ! Même la psychologie évolutionniste, qui rapporte pourtant la beauté à une fonction commune à tous les Homo sapiens, conclut que nos préférences varient ... non pas d'un individu à l'autre, mais plus encore : chez un même individu, en fonction du contexte !
Les processus de traitement de la beauté sont clairs, parce qu'immuables, et les contenus esthétiques sont flous, parce que variables.

En réalité, ces deux perspectives se complètent. C'est parce que la beauté procède, pour les Homo sapiens, un rôle si important, que nous possédons ces deux caractéristiques : être tous équipés de la même manière pour détecter la beauté, et être en mesure de faire varier nos préférences esthétiques pour nous adapter à différentes situations.

Les processus de traitement communs du beau nous font préférer les visages les plus typiquement humains : cette tendance montre que nous sommes "câblés" pour aller vers les visages humains, c'est-à-dire vers les autres. La beauté serait ainsi au service de notre survie individuelle car, dans le monde des Homo sapiens, nous ne pouvons pas vivre sans les autres (ou alors moins longtemps !) ... Il y a 100 000 ans la survie individuelle impliquait le groupe.

La survie de l'espèce, pour sa part, a bénéficié de la variabilité de nos critères de beauté : pouvoir adapter ses critères de sélection d'un(e) partenaire, donc ses préférences, permet d'en choisir un(e) en toutes circonstances, et d'assurer ainsi l'objectif de la reproduction, quelles que soient les contraintes de l'environnement.

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La tyrannie des apparences nous propose une perspective unique et réductrice sur deux éléments qu'elle associe étroitement : notre corps, d'une part, et notre beauté, d'autre part. Assimiler notre corps à un objet esthétique revient ainsi à annihiler ce qui constitue, en réalité, sa fonction première : celui d'être l'endroit où nous vivons. (...)

Le dualisme cartésien présuppose que notre esprit habite notre corps, tel un contenu dans un contenant : nous habiterions notre corps comme une maison.
En réalité, pourtant, nous ne vivons pas dans cette maison : nous existons en tant que maison, car nous cessons de vivre quand elle est détruite.
Notre corps est le lieu où nous faisons l'expérience des choses vécues.
Il est notre interface avec le monde, l'outil par lequel nous interagissons avec lui, aussi bien que le substrat de nos événements intimes. Ce que nous ressentons, éprouvons et pensons, ne peut pas exister sans lui.

Mais la tyrannie de la beauté ne voit pas les choses de cette façon. Faisant fi de l'unicité de notre expérience, elle souscrit au dualisme corps/esprit. Avoir une jolie maison prime sur le fait de l'habiter (...) les travaux n'en finissent pas, et pendant ce temps, nous avons souvent le sentiment de vivre dans la cabane de chantier posée dans le jardin ...
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