Citations de Sophie Krebs (38)
(…). Prêt à donner et partager sans limites. Un homme qui croit certainement aux ailes… Et quand on y croit aux ailes… les vraies grandes… alors forcément elles finissent par vous pousser dans le dos… Et puis un jour, quand on en a besoin… on les déploie pour s’envoler au loin…
Bien vivre c'est apprendre à fermer les portes.
Si c'est jamais alors c'est aussi toujours.
La vie c'est quand ça vient c'est pas forcément quand ça doit.
Savoir s'envoler c'est aussi atterrir.
À l'époque du cahier maman avait retrouvé un peu de rose aux joues. Je crois que c'est à ce moment-là qu'elle a trouvé la phrase. Celle qu'on a fait si naturellement nôtre. Notre phrase. Ces mots magiques qu'elle mettait à toutes les sauces. Au début de beaucoup de phrases. Plus banales. Et même quelconques...
C'est heureux ce cahier...
C'est heureux ce beau temps...
C'est heureux...
J'aime traverser le Luxembourg. Seule. La vie est toujours au rendez-vous. Toutes les vies. Ou bien presque... Tout se dit et tout est là. Une force inouïe qui grouille au sein de ces jardins qui traversent les siècles comme d'autres traversent la Seine.
Quand le temps commence à m'échapper, quand je ne sais plus pourquoi, quand je n'arrive plus à accepter, alors j'y plonge et replonge. Je bois ces vies. Elles m'abreuvent. Me sauvent parfois.
Marquet a pratiqué le dessin sous ses diverses formes - crayon, pastel encre et aquarelle-, tout a long de sa vie. Si à ses début il se plie aux exigence du dessin académique, il se tourne très vite vers une forme plus elliptique de 1899 à 1910, entre la silhouette et la caricature. La rue est son terrain d'entrainement, et Paris "son terrain de chasse".
Marquet est tout à fait réaliste, il n'interprète pas une couleur et s'en tient au ton local dégradé selon la perspective des couleurs. pour lui, ce sont les valeurs lignes qui comptent. moi c'est par la couleur que je crée mon espace (Matisse)
toujours en quête d'un point de vue dominant, l'artiste organise sa composition de manière à tracer la diagonale dynamique de la plage. les effets de lumière et les marées sont l'occasion pour lui de créer des fromes décoratives et des couleurs inattendues. le recours à l'aquarelle lui permet de multiplier plages et bord de mer.
Le peintre Claude le Lorrain est connu pour ses vues de ports idéalisées ou vont et viennent de riches galions. Marquet, quant à lui, fait du port un paysage moderne, fébrile et vivant.
Marquet ne s'intéresse pas à la diffraction de la lumière sous l'effet du clapotis de l'eau. il préfère dédoubler l'image en atténuant les altérations de couleurs du reflet et en conservant la forme des arbres. Le vert envahit la toile et rend ces paysages énigmatiques à la limite de l'abstraction.
Marquet est le maitre d'oeuvre de l'extension de la méthode cézannienne vers le monde moderne et de l'intégration de celui ci dans la peinture même.
son projet esthétique et éthique se définit à ce moment: il ne cherche pas à construire un discours sur son oeuvre, il peint au motif, et par série. Il travaille à l'archéologie de l'image, à sa synthétisation. Cette méthode traverse tout son parcours.
trois éléments se distinguent, les quais eux mêmes, rive gauche ou rive droite, les ponts, la Seine. marquet garde toujours la même composition - la diagonale pour marquer le flux de la Seine, l'horizontale, le pont, pour barrer la composition et créer l'horizon.
les quais que représente Marquet de 1899 jusqu'à sa mort en 1947 sont d'une variété insoupçonnable.
la très grande liberté avec laquelle Marquet dessine à l'encre au roseau, selon une technique inspirée de l'orient, fit dire à Georges Duthuit qu'il était le plus chinois de tous les fauves.
en ce début du XXème siècle, l'oeuvre de Marquet procède effectivement de ces formes de langage populaire que sont l'affiche, le dessin de presse, la caricature ou la carte postale.
en tout cas chez marquet il s'agit bien de la force de la discrétion, de l'élégance de la rigueur. Ses toiles ne mentent pas, tout comme la photographie pure ne ment pas non plus: on est bien dans le réel, dans la forte simplicité du réel, cadré avec discrétion, sans faute de gout, sans exagération.
le visage du modèle est souvent caché ou rejeté dans l'ombre, comme dans le nu à contre jour de 1909-1910. peu à peu la charge érotique s'impose: ce n'est plus le modèle mais la femme désirée - sa compagne d'alors et son modèle favori, Yvonne - qui est représentée.