Korczak a pu assurer au milieu de la misère et de la mort qui régnaient dans le ghetto un minimum de nourriture et d’hygiène [aux enfants de son orphelinat]. Il leur a offert également des divertissements réservés d’habitude aux enfants de riches, comme par exemple le théâtre : une semaine avant la déportation à Treblinka, les enfants jouent une pièce de Rabindrana Tagore, rêve d’un enfant qui doit mourir et qui devient heureux après sa mort. Était-ce déjà une « action pédagogique » pour préparer les enfants aux chambres à gaz ?
Gratifications matérielles, mais aussi gratifications intellectuelles. Korczak refusait toute ségrégation dans l’éducation et ouvrait aux enfants l’accès à la culture : c’était là aussi une manifestation d’amour.
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• 'L'amour dans la rééducation : Janusz Korczak, Bettelheim, Joe Finder' - Stanislas Tomkiewicz, in 'Journal du droit des jeunes' 2011/4 (N° 304), pages 30 à 37.
>> https://www.cairn.info/revue-journal-du-droit-des-jeunes-2011-4-page-30.htm
Certes, les manifestations matérielles de l’amour varient selon l’époque et selon le pays : les photos des enfants confiés à Korczak montrent combien leur mise était modeste, et leur existence pauvre. Cependant, par rapport à l’existence des autres orphelins qui vivaient à ce moment là en Pologne, l’orphelinat juif de la rue Krochmalna à Varsovie et l’orphelinat catholique de Bielany dans la banlieue de Varsovie, où Korczak était conseiller pédagogique et médical, apparaissaient comme de véritables havres de bien-être. On disait d’un orphelin ou d’un « cas social », qui entrait dans un de ces orphelinats qu’il avait de la chance. Plus tard, en 1939-1942 dans l’enfer du ghetto, assurer le bien-être matériel aux enfants, c’était tout simplement leur donner à manger.
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• 'L'amour dans la rééducation : Janusz Korczak, Bettelheim, Joe Finder' - Stanislas Tomkiewicz, in 'Journal du droit des jeunes' 2011/4 (N° 304), pages 30 à 37.
>> https://www.cairn.info/revue-journal-du-droit-des-jeunes-2011-4-page-30.htm