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Citation de Chimere


Mon mari et moi ne pouvions plus ni l'un ni l'autre supporter les effronteries de ce tyran. Intelligent comme il l'était, Ponton ne tarda pas à remarquer notre attitude irrévérencieuse à son égard et il s'attacha désormais, de son côté, à nous faire sentir son mépris de la façon la plus grossière. Il avait du caractère, c'était indéniable ; du jour où notre bonne , comme il avait laissé une trace indubitable de son passage dans un parterre de roses, le chassa avec énergie de notre jardin, il cessa de se faufiler à travers la haie épaisse qui formait la frontière pacifique entre nos deux terrains et se refusa même, malgré les exhortations et les prières de Limpley, à fouler notre seuil.
Nous renonçâmes à ses visites sans déplaisir ; ce qui était plus pénible en revanche, c'est que lorsque nous rencontrions Limpley, en sa compagnie, dans la rue ou devant chez nous, et que cet homme débonnaire et bavard se mettait à nous parler, l'animal tyrannique empêchait par son comportement provocateur que la conversation entre amis ne se prolonge. Au bout de deux minutes, il commençait à glapir ou à grogner de colère et il fonçait la tête la première dans les jambes de Limpley, ce qui signifiait sans ambiguïtés : " Il est temps d'y aller ! Ne discute pas avec des gens aussi répugnants. " Et j'ai honte de le raconter, mais, chaque fois, Limpley devenait nerveux. Il essayait d'abord de calmer le malotru : " Tout de suite, toute de suite ! On y va ! ", mais le tyran ne s'en laissait pas conter, et son pauvre esclave prenait donc -un peu honteux et confus - congé de nous.
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