En fait la question de la liberté ne peut réellement être un “problème” que dans un contexte d’immortalité. Autrement dit, si en refoulant toutes ses passions, en s’interdisant toute conduite à risque, toute pensée déviante ou dangereuse, l’homme était assuré de pouvoir accéder à la vie éternelle – à une vie terne, peut-être, mais débarrassée de l’angoisse de la mort, – la question de la liberté aurait un sens : celui d’un choix, tragique, superbe, entre la vie éternelle et la mort éternelle. Là, la question du libre-arbitre aurait de la gueule. Et l’hypothèse de notre petit oiseau qui, dans sa cage, se demanderait s’il vaut mieux rester là à se faire engraisser ou, au contraire, voler où il veut, au risque de finir dans la gueule d’un chat, prendrait une autre dimension