La peur c’est ce que j’ai appris aujourd’hui. Des gars qui tombent comme des mouches. Comme ces hannetons foudroyés par la chaleur estivale qui s’écrase, grillés en plein vol. Des corps transpercés d’une balle de cuivre, des hurlements de douleur sous la blessure, des souffles coupés par l’abeille, des bouches qui s’ouvrent sans qu’aucun son n’en sorte et des corps qui s’affalent comme des poupées de chiffe. La peur était d’être l’un d’entre eux. De ceux qui mouraient aujourd’hui … (page 83)
Et mars viendrait, avec ses pluies et sa grêle, le bœuf, le soc et le labourage pour qu’en avril l’on sème le trèfle et les graines de printemps et plantions les pommes de ter pour l’hiver. (page 19)
La plus jolie petite pute du Limousin, m’a-t-il dit. Et il s’y connaissait le bougre. Facile, docile, pas froid aux yeux et pas cher avec ça, vu qu’elle avait un gosse dans l’appartement et un autre dans le ventre. Mais bon, on l’aimait bien, vu qu’elle rechignait pas à la besogne. (…) Pas encore majeure et déjà meilleure pute du pays. Elle te soufflait dans le cornet et t'offrait sa tranchée – avant comme arrière – sans rechigner, sans demander un sou de plus ! (pages 134-135)