J’apprécie grandement un retour significatif du social dans l’aventure et mesure, une fois de plus, l’importance des relations humaines. Nous avons tendance à l’oublier dans nos vies quotidiennes. Le Pacific Crest Trail offre, sur un plateau, cette possibilité de prendre du recul et de la hauteur. On perçoit clairement, au même titre, les maux qui rongent et gangrènent nos sociétés dites « modernes », tout comme les abérrations et les non-sens qu’on ne compte plus dans nos vies. (p.115)
Le PCT offre un autre type de connexion à soi-même, aux autres et à son environnement physique direct, sans réseaux cablés, sans fibres chargées d’informations ultra-rapides et sans ondes invisibles qui sollicitent nos attentions vides d’intention, mais qui nourrissent si bien nos certitudes et nos angoisses dans des schémas devenus stéréotypés et sclérosés. (…) Le tout tout de suite et le tout et n’importe quoi sont évincés par l’instant présent. (p.103)
Ici la magie de l’Oregon opère grâce à ses magnifiques prairies garnies de fleurs multicolores. Les ruisseaux coulent délicatement le long des pentes douces des prés verdoyants parsemés de touffus sapins. Les flancs gracieusement incurvés des montagnes, aux nuances de marron et dégradés de gris sous le niveau de la neige, chapeautent ce décor bucolique. (p.128)