Stéphane Lalut

La science a fait de nous des dieux, avant que nous soyons des hommes. Elle ne doit pas trop libérer les esprits avant d'avoir mâté les instincts.

Dans la douceur de la nuit, le ciel m'offre son abri,
Et je pense à Jésus Christ, celui qu'a dit :
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil !

"Gens qui de leur savoir paraissent toujours ivres ;
Riches, pour tout mérite, en babil importun ;
Inhabiles à tout, vides de sens commun."

"Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple et dont l’exécution n’aura point d’imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme ce sera moi.
Moi seul. Je sens mon cœur et je connais les hommes. Je ne suis fait comme aucun de ceux que j’ai vus ; j’ose croire être fait comme aucun de ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre. Si la nature a bien fait ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m’a jeté, c’est ce dont on ne peut juger qu’après m’avoir lu."
Incipit du livre I des Confessions de Jean-Jacques Rousseau

"Hélas ! est-ce une loi sur notre pauvre terre
Que toujours deux voisins auront entre eux la guerre ;
Que la soif d’envahir et d’étendre ses droits
Tourmentera toujours les meuniers et les rois ?"

"Femmes, talents, beautés, contemplez votre image;
Toujours un ennemi s'abreuve de vos fleurs,
Soit qu'il dévore, abject, la tige et le feuillage,
Soit qu'il pille, imprudent, le parfum de vos cœurs !"

Il n'y a qu'une manière de bien vieillir, c'est de mourir auparavant.

Quand on ne sait rien faire, il faut avoir de l'ambition.

"Car le temps, tu le sais, entraîne sur ses pas
Les illusions dissipées,
Et les feux refroidis, et les amis ingrats,
Et les espérances trompées!"

N'est-ce pas savoir beaucoup que de savoir qu'on ne sait rien ?
Quand vous aurez cessé de songer au bonheur, vous l'aurez trouvé.

Le vrai bonheur coûte peu ; s’il est cher, il n’est pas d’une bonne espèce.
François-René de Chateaubriand

Fontenelle était vaniteux, fier de son titre d’Académicien, sans ambition politique et complaisant de nature sachant ne pas se faire d’ennemis, il n’avait que des amis... ou presque. La Bruyère, trace l'esquisse de Fontenelle dont il déguise le nom :
« Cydias est bel esprit, c'est sa profession. En société, après avoir incliné le front, relevé sa manchette, étendu la main et ouvert les doigts, il débite gravement ses pensées quintessenciées et ses raisonnements sophistiques. Fade discoureur, il n'a pas mis plus tôt le pied dans une assemblée, qu'il cherche quelques femmes auprès de qui il puisse s'insinuer, se parer de son bel esprit ou de sa philosophie, car, soit qu'il parle ou qu'il écrive, il ne doit pas être soupçonné d'avoir en vue ni le vrai, ni le faux, ni le raisonnable, ni le ridicule; il évite uniquement de donner dans le sens des autres. Cydias s'égale à Lucien et à Sénèque, mais ce n'est qu'un composé du pédant et du précieux, fait pour être admiré de la bourgeoisie et de la province.

Mon passe-temps favori, c'est laisser passer le temps, avoir du temps, prendre mon temps, perdre mon temps, vivre à contretemps.
Françoise Sagan

"Gustave Flaubert encore inconnu, eut dans sa jeunesse pour maitresse Louise Colet poétesse de douze ans son ainée. Si la liaison ne dura guère car Flaubert avait l’inconstance de son âge, Louise lui conserva, malgré une vie amoureuse agité, un profond amour. Mais plus elle persistait au fil des années plus l’auteur de Madame Bovary s’en agaçait comme en témoigne ce billet :
« Madame, j’ai appris que vous vous étiez donné la peine de venir, hier, dans la soirée, trois fois, chez moi. Je n’y étais pas. Et dans la crainte des avanies qu’une telle persistance pourrait vous attirer de la mienne, le savoir-vivre m’engage à vous prévenir que je n’y serai jamais. J’ai l’honneur de vous saluer G.F »"

Dans son emblématique « Éthique à Nicomaque », Aristote (384-322 av. J.-C.) expose sa conception du bonheur, de la vertu et de la justice, en s’appuyant sur la raison et la pratique. À la fin du chapitre VII du livre I de son ouvrage, il écrit : « Tout ce que nous choisissons est choisi en vue d’une autre chose, à l’exception du bonheur, qui est une fin en soi ». Pour soutenir cette idée, il examine deux questions essentielles.
Premièrement, il questionne le désir ultime de l’homme. Si chaque aspiration est un marchepied vers une autre, cela signifierait une recherche sans fin. Mais si le summum de nos quêtes est la pure félicité, alors le bonheur émerge comme l’horizon absolu. Cette notion rejoint les réflexions actuelles qui font du bien-être individuel la finalité ultime.

Lorsque, dans le silence de l'abjection, l'on n'entend plus retentir que la chaîne de l'esclave et la voix du délateur ; lorsque tout tremble devant le tyran, et qu'il est aussi dangereux d'encourir sa faveur que de mériter sa disgrâce, l'historien parait chargé de la vengeance des peuples...
(François-René de Chateaubriand)

Dansant avec une jeune femme jolie mais sotte, celle-ci lui glissa à l’oreille : “Ah! maître, imaginez que nous faisions un enfant ensemble, il aura ma beauté et votre intelligence...”. Avec un fin sourire, Guitry répondra : “Ah! madame, imaginez que cela soit le contraire...”.
Sacha Guitry

Dans un pays civilisé, démocratique et libéral, les deux tiers de la population sont capables d’exécuter n’importe quel ordre émanant d’une autorité supérieure.
Henri Verneuil et Didier Decoin (I… comme Icare, d'Henri Verneuil)

Avec le temps, la monnaie a changé, passant d’objet d’échange à un vecteur de pouvoir, oscillant entre mesure et démesure, opposant chercheurs et profanes sur sa nature et son rôle profond. À l’époque du numérique et de la connectivité accrue, son avenir et sa durabilité semblent peu à peu s’écrire dans la virtualité de sa fonction première : une valeur arbitraire de la confiance collective. La monnaie plus qu’un support d’échange, est aussi un code social, qui traduit les rapports de force, les normes et les valeurs des sociétés. Si l’évolution des civilisations a vu la naissance de la monnaie comme intermédiaire universel des échanges, elle a donné à la liberté, qui n’a pas de prix, un coût qui dépasse souvent nos moyens, passant de la mesure à la démesure, du finalisme grec à l’hubris du marché.

Dans nos sociétés en mouvement, les retards donnent quelquefois de l’avance.
Jean-Paul Sartre

" L’art de s’avancer et de parvenir, c’est l’art d’offrir sa main à qui l’on voudrait donner son pied ". C’est avec l’ironie empreinte de l'amertume acquise au cœur des rivalités et des complots de la cour, que le Duc de Saint-Simon (1675-1755) nous livre en quelques mots l'essence des relations de la noblesse ou la brutalité des comportements a toujours l’apparence policée des bonnes manières. Il ne faut cependant pas se méprendre : les descriptions affûtées du mémorialiste ne critiquent pas tant le système que les individus qui l’animent. Pair de France, Grand d’Espagne, chevalier des ordres du roi, marquis de Ruffec, comte de la Ferté-Vidame, vicomte de Chartres, le Duc regardait le monde du haut de ses titres et soutenait fermement la primauté de la naissance sur l’existence…

Ce ne sont pas les perles qui font le collier, c’est le fil.
Voltaire

Comment trouver la paix intérieure dans un monde où tout est instable, incertain et soumis à la souffrance ? C’est la question que se posent de nombreux êtres humains, en quête de sens et de bonheur. Face à ce défi, il existe une philosophie qui propose une voie vers la sérénité : l’épicurisme.

Dans cette optique, le mandat représentatif implique une délégation de pouvoir à un intermédiaire, légitimé par le suffrage universel pour intervenir selon les principes et valeurs promus durant sa campagne. Toutefois, la Constitution française de 1958 stipule que « tout mandat impératif est nul » (article 27), signifiant que les élus ne sont pas obligés de suivre les souhaits ou directives de leurs électeurs. Ils doivent en conséquence agir selon leur conscience morale et subjective, en visant l’intérêt général imprécis et contestable. Ce qui peut être d’évidence source d’abus ou de trahison, si les élus ne respectent pas leurs engagements ou se laissent corrompre par des intérêts particuliers.

"Livresque", c’est un reproche que l’on me fait souvent ; j’y donne prise par cette habitude que j’ai de citer toujours ceux à qui ma pensée s’apparente. On croit que j’ai pris d’eux cette pensée ; c’est faux, cette pensée est venue à moi d’elle-même ; mais j’ai plaisir, et plus elle est hardie, à penser qu’elle habita déjà d’autres esprits.
- André Gide -

-25 000 - Le nombre, un pont entre abstraction et réalité : Au fil des âges, le nombre s'est érigé en narrateur silencieux de l'épopée humaine, racontant des histoires tissées dans la trame même de l'espace et du temps. Cette symphonie des chiffres, où chaque note résonne avec la précision d'une équation et la grâce d'un poème, nous invite dans un voyage à travers l'histoire, dévoilant les secrets cachés dans les plis de notre réalité. C'est dans cette harmonie entre la rigueur mathématique et l'élégance conceptuelle que le nombre révèle son vrai visage, celui d’une entité abstraite et universelle, qui transcende les réalités concrètes et les langages humains...