http://www.amazon.fr/Lorsque-j%C3%88tais-illumin%C3%A9-Stephane-Lumin/dp/1291136371
Tout à l’heure, sous l’euphorie, j’ai bien failli sortir sur la place d’armes en chaussettes, il n’y a que les Hommes qui s’habillent, moi je n’en ressens plus l’utilité.
Avec le temps, j’ai fini par comprendre que l’ego est une partie
importante de l’être. C’est lui qui transforme les décisions en actions. L’état d’illumination est un état qui s’affranchit de l’ego pour permettre à celui qui le vit d’entrer spontanément en contact
avec la Réalité, avec la Vérité, avec L’Être, avec Dieu…
Malheureusement, sans l’ego nous sommes incapables de réaliser
quoi que ce soit, de partager avec autrui l’amour sous toutes ses
formes.
Fondamentalement, la réalisation de l’illumination apporte avec elle la soudaine compréhension qu’il n’y a personne ni rien à illuminer. L’illumination est, tout simplement. Elle ne peut être possédée, pas plus qu’elle ne peut être atteinte ou gagnée comme une sorte de trophée. Tout et toute chose est unicité, et tout ce que nous faisons en essayant de la trouver se met en travers de sa survenue…
Les fous ont mangé toutes les pommes
Lorsque j'étais illuminé, une histoire d’amour toumentée entre un jeune homme et la Vérité.
Chaque fois que la raison humaine s’exprime, elle dit autant d’aberrations que de choses sensées. Prenez l’exemple du point en géométrie. Le point se définit comme un objet mathématique sans dimension ; comment un objet peut-il n’avoir aucune dimension ? À l’œil nu on observe pourtant une petite marque ronde, au microscope une surface composée d’une multitude d’autres points, d’autres marques, et si l’on regarde encore plus près on constatera qu’il y a autant de vide entre les points que de points ; en poursuivant l’expérience on finira par ne plus voir que du vide, c’est-à-dire rien.
J’avais honte de ce que j’étais devenu. Mon père, Marius, et mes
frères, pour ne parler que d’eux, ne comprenaient pas pourquoi
j’affichais une telle absence de volonté, de motivation. Ils pensaient que je me laissais aller délibérément. Ils ne savaient pas que l’apathie était l’une des principales conséquences de ma maladie.
Ma mère va penser que je suis fou . "
La pièce était éclairée par de grandes baies vitrées. Cela offrait une illusion de liberté sur les perspectives d'un parc sans âme. Le brouillard enveloppait des arbres presque entièrement dépourvus de feuillage, ce qui accentuait l'effet languissant du paysage.
(P33)
Le paysage défilait à toute allure, à cette vitesse nous aurions pu
avoir un grave accident. Je souhaitais le pire : un dérapage,
plusieurs tonneaux, la violence d’un choc qui me laisserait d’atroces
blessures physiques. De douloureux traumatismes corporels
obligeraient mon être à s’éveiller à la réalité humaine, forceraient
mon attention à se focaliser sur mon corps. La douleur de la chair
éclipserait pour un temps la douleur de l’esprit. Pour un temps ou
pour toujours… mais rien de cela n’arriva.