AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Myrtle


Comme les fois précédentes, je n'en tirai pas de réel plaisir physique, mais la compagnie de cet individu singulier m'apporta un apaisement moral digne d'un antidépresseur. Son effet fut toutefois de courte durée. Au beau milieu de la nuit, de retour au bercail, je compris que la parenthèse se refermait en même temps que la porte que je claquais derrière moi. Mon appartement, au milieu duquel trônait une table surmontée d’un ordinateur équipé d’une connexion haut débit, était le ventre dans lequel je me laissais digérer. Mais cette nuit-là, malgré des discussions en cours et des e-mails en attente de réponse, je n’allumai pas mon ordinateur. Je me contentai d’ouvrir le tiroir magique et d’en extraire un par un les objets qui constituaient mon petit musée de la rousseur. Je les posai sur la moquette et m’assis parmi eux comme un enfant au milieu de ses jouets. La comparaison n’est pas innocente : ma petite collection était la source d’un plaisir puéril, je la contemplais toujours saisi d’un sentiment qui touchait à l’émerveillement. Eparpillés sur le sol autour de moi, ces touffes de poils, mèches de cheveux, sous-vêtements parfumés et objets divers délimitaient une zone qui échappait à la réalité, un petit sanctuaire de fétichisme onirique dans lequel je me sentais sinon à l’aise, du moins apaisé.
Commenter  J’apprécie          10









{* *}