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Citations de Stéphane Rose (23)


Depuis cinquante ans, les femmes se sont "masculinisés" en s'appropriant de plus en plus de rôle tenus jusqu'alors par des hommes. (...) Leur imposer l'épilation permet aux hommes de conjurer la peur profonde qu'ils éprouvent face à la puissance de la femme et de sa nature sauvage, incarnés par ses poils. Comme s’ils avaient peur d'être castrés par ces femmes.
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Type de Citation que je n'approuve pas du tout.

Arguments qu'utilisent les parents pour te convaincre que leur enfant est la huitième merveille du monde :
" Il arrive à colorier des formes sans déborder !"

Bravo, ton enfant n'est pas mongolien !
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Si le poil est vulgaire, c'est parce qu'il contredit les codes de la pornographie.
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Boire provoque des textos romantico-lyriques ridicules qu'on regrette amèrement d'avoir envoyés quand on était bourré, mais c'est trop tard.
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1. « Les humains qui font et refont leur vie sont peut-être les mêmes qui la gagnent. Refaire sa vie, gagner sa vie, réussir sa vie, rater sa vie... Il y a derrière ces expressions l'idée que la vie n'est pas acquise, que le corps et l'esprit qui s'animent chaque jour ne suffisent pas à définir la vie. » (p. 55)
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Cet animal, c'est le coq, et ne croyez surtout pas pouvoir y échapper: son cocorico strident a spécialement été conçu par Dieu-tout-puissant pour traverser les murs les plus épais et les bouchons auditifs les plus perfectionnés, car Dieu-tout-puissant ne veut pas que vous fassiez la grasse matinée, il veut une "France qui se lève tôt" asservie au "travailler plus pour gagner plus", c'est un dangereux sarkoziste, et cette enflure de coq est son bras armé. Malheureusement, on ne le fait pas disparaître en votant. Pour faire taire le coq, une seule solution: un bon coup de fusil dans la gueule, et 45 minutes au four avec du thym et du laurier pour savourer votre vengeance dans tous les sens du terme.
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2. « Une maîtresse m'a confié un jour sur un coin d'oreiller qu'elle papillonnait sexuellement d'un partenaire à l'autre en attendant de trouver "l'amour de sa vie". Curieux, je lui demande comment elle définissait ce fameux amour. Elle m'a répondu : "Je ne sais pas le définir, mais quand je le rencontrerai, je le reconnaîtrai, je saurai que c'est lui, et il me reconnaîtra aussi."
Je ne connais qu'un type de personne capable d'en reconnaître une autre avec un tel instinct : une maman. » (p. 89)
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Aimer, c'est là, maintenant, tout de suite, dans le temps bref d'une pulsation du coeur, qui bat plus vite quand je te désire, moins vite quand tu m'apaises. C'est une expérience sensorielle de l'instant, pas une assurance anti-solitude pour quand on sera vieux, qu'on contracte avec une assurance-vie et une convention obsèques.
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Comment passer pour un pro en dégustation
Vous êtes invité à une dégustation, mais vous n'y connaissez rien ? Voici la marche à suivre pour faire illusion, et même pour briller.

* NE BUVEZ JAMAIS LE PREMIER :" C'est en général au premier buveur que revient la responsabilité de dire si le vin a un goût de bouchon. Et si c'est le cas et que vous ne vous en rendez pas compte, vous serez déconsidéré à vie. Donc attendez que tout le monde ait goûté, et si le vin est bouchonné de l'avis général rejoignez l'avis général en braillant aussi fort que les autres.

* PARAPHRASEZ CE QUE DISENT LES AUTRES : Cela vous permettra d'avoir l'air de reconnaître les arômes du vin que vous dégustez. Si quelqu'un identifie " de jolies notes de lavande" réjouissez-vous à votre tour d'"un bel arôme floral". Si quelqu'un reconnaît des " arômes de mûres et de groseille", surenchérissez d'un " le fruit rouge s'invite à la fête!" bien placé.

* DITES UN TRUC COMPLÈTEMENT DÉBILE : Après avoir convaincu l'assistance de vos capacités d'appréciations, proférez une phrase absurde, du genre " une structure trapézoïdale intéressante en retour de fruit", ou "les tannins sont miséricordieux sans être enveloppants". Plus c'est débile, moins vos camarades de dégustation n'oseront vous contredire de peur de passer eux-mêmes pour des néophytes.
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Quand votre enfant ne veut pas se brosser les dents. Montrez-lui la photo
( de Michel Houellebecq) et dites : " si tu ne te brosses pas les dents, elles tomberont, comme celles de Michel Houellebecq!"
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Anaïs

Un premier baiser qui modifie durablement le cours d'une existence est chose originale, de surcroît s'il est donné à l'âge de trente ans. Ma première rousse, je l'ai embrassée devant un film thaïlandais au nom prémonitoire : Tropical Malady.
Outre sa qualité de rousse, Anaïs est aussi une fille. Elle arriva donc en retard. Je l'attendais depuis un bon quart d'heure devant l'entrée du cinéma en proie à un mélange équitable d'anxiété et d'excitation quand elle apparut au coin de la rue, sapée, maquillée et coiffée avec juste ce qu'il fallait de discrète provocation pour m'indiquer qu'un effort avait été fourni par rapport à l'ordinaire vestimentaire.
Parfumée, aussi.
La première odeur qui vint à mes narines quand nous nous retrouvâmes assis dans la salle fut celle de son parfum. La seconde, celle de son shampoing. Effluves de jeune fille propre, coquette et soignée, qui n'a pas pour habitude de se rendre à un rendez-vous galant en sentant la sueur ou le graillon. Son odeur de rousse, je ne l'identifiai que dans un second temps. Par déduction. Ce n'était ni celle du parfum, ni celle du shampoing, c'était autre chose, un petit complément inattendu, l'invité surprise au banquet des stimuli qui suscita d'autant plus ma curiosité que je venais de vivre trois décennies sans en soupçonner l'existence. Une odeur naturelle, animale, sauvage. Tropicale ? Une odeur d'une subtile singularité, impossible à synthétiser par la chimie. Et d'autant plus excitante qu'elle sortait des pores de la peau d'une jolie minette de vingt-trois ans, resplendissante de charme et de bonne santé, alors qu'on l'aurait crue échappée de la cage de quelque fauve exotique exhibé dans les foires.
Voilà, c'est dit, et donc assumé d'emblée : je suis de ceux qui pensent que les rousses ont une odeur spécifique. De ceux qui le pensent, mais aussi, et surtout, de ceux qui le savent.
Évoquant Nini-Peau-d'Chien, Aristide Bruant chantait :

Elle a la peau douce,
Aux taches de son,
À l'odeur de rousse
Qui donne un frisson.
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Quelle sottise, de se teindre les cheveux en roux! Quelle grossière erreur d’appréciation de penser qu’un roux se résume à la couleur de ses cheveux! Peut-on devenir nègre et crier à sa fierté d’être noir après avoir passé du cirage sur sa peau blanche? Possible que l’on chante le blues un peu moins juste quand même…
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Face à mes interlocutrices, je manifestais une hâte malsaine. J’effrayai l’une d’entre elles une heure après avoir fait sa connaissance en lui imposant de me laisser respirer ses seins sous peine de ne plus jamais me voir. J’en insultai une autre qui tardait trop à daigner me rencontrer. Je perdais goût à la correspondance, à l’attente, à la curiosité. Je voulais des rousses prêtes à la consommation, livrées à domicile sous vingt-quatre heures, et si possible pas des boudins, merci.
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Et n'oublions pas ceux qui s'en foutent. Ceux qui préfèrent être seuls, qui trouvent qu'aimer, c'est trop compliqué, qui préfèrent l'amour inconditionnel d'un chien, ou pas d'amour du tout.
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Certains se croient princes ou princesses, d'autres se croient crapauds ou grenouilles, alors qu'ils ne sont que banalement humains.
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Tous les gens qui comme moi étudient l'emmerdeur vous le diront : le plus fascinant, chez l'emmerdeur, est son inépuisable capacité à repousser les limites de la bêtise. Au point que certains emmerdeurs en deviennent presque, paradoxalement, des génies de connerie.
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Je sui une femme gentiye douce
alors faisez moi pas chié
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J'explique ce tsunami dépilatoire par la conjugaison de trois forces, contemporaines de notre époque et complémentaires : 1. Pornographie. 2. Hygiénisme. 3. Mercantilisme. La démocratisation de l'Internet a entraîné celle de l'accès aux images pornographiques, gouvernées par la norme américaine du sexe sans poils. Cette norme du glabre, d'abord reprise à son compte par l'idéologie hygiéniste qui exerce une influence grandissante sur les rapportes qu'entretiennent les humains avec leur propre corps, l'est au final par les industriels et leurs boutiquiers qui, en croquant à leur tour dans le gâteau de l'épilation, le rendent perpétuellement plus gros. Telle est, résumée en quelques lignes, l'argumentation que je vais tâcher de développer dans les pages de ce modeste ouvrage.

P.15
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J’embrassai ma proie dans l’urgence du désir, perdu quelque part entre l’homme et la bête, dans une confusion qui se démultiplia lorsque la créature, non contente de ne pas s’effaroucher de mes manières de butor, me répondit à l’unisson de ma bestialité en me bouffant littéralement le visage, suçant mes lèvres, mordillant mes joues, fourrant sa langue dans mes oreilles en prenant soin d’y glisser autant de salive que de petits bruits obscènes. Un authentique baiser d’affamée, qu’elle ne jugea pourtant pas suffisant pour me laisser entrevoir l’étendue de son appétit : une minute à peine après avoir goûté ma bouche, elle poussa l’audace jusqu’à prendre ma main dans la sienne, en déplier deux doigts et les sucer comme une bite en plantant ses yeux droit dans les miens avec une détermination guerrière
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Comme les fois précédentes, je n'en tirai pas de réel plaisir physique, mais la compagnie de cet individu singulier m'apporta un apaisement moral digne d'un antidépresseur. Son effet fut toutefois de courte durée. Au beau milieu de la nuit, de retour au bercail, je compris que la parenthèse se refermait en même temps que la porte que je claquais derrière moi. Mon appartement, au milieu duquel trônait une table surmontée d’un ordinateur équipé d’une connexion haut débit, était le ventre dans lequel je me laissais digérer. Mais cette nuit-là, malgré des discussions en cours et des e-mails en attente de réponse, je n’allumai pas mon ordinateur. Je me contentai d’ouvrir le tiroir magique et d’en extraire un par un les objets qui constituaient mon petit musée de la rousseur. Je les posai sur la moquette et m’assis parmi eux comme un enfant au milieu de ses jouets. La comparaison n’est pas innocente : ma petite collection était la source d’un plaisir puéril, je la contemplais toujours saisi d’un sentiment qui touchait à l’émerveillement. Eparpillés sur le sol autour de moi, ces touffes de poils, mèches de cheveux, sous-vêtements parfumés et objets divers délimitaient une zone qui échappait à la réalité, un petit sanctuaire de fétichisme onirique dans lequel je me sentais sinon à l’aise, du moins apaisé.
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