Dans le cadre du Moi(s) Montaigne, Stephane van Damme vous présente son ouvrage "Les voyageurs du doute : l'invention d'un altermondialisme libertin " aux éditions Fayard. Entretien avec Frédéric Tinguely.
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Une première thèse renvoie à la « violence symbolique ou réelle » de l’État royal ou de l’Église qui fait de cette « population intellectuelle » une minorité persécutée. Une seconde rapporte les gestes et les pratiques des libertins à une « culture de la violence » des élites de l’Ancien Régime et transforme le libertin en praticien de la guérilla intellectuelle à l’instar du janséniste ou du huguenot. Ces formes de violence, l’une subie et victimaire, l’autre active et créatrice, sont considérées comme étant aux origines d’une identité collective. C’est sur ces évidences du discours historiographique que ce chapitre souhaite revenir.
Les événements qui mettent en scène une lutte entre la justice royale, les ordres religieux et les « représentants » du libertinage sont un site d’observation très riche pour saisir la pluralité des pratiques et des usages de cette violence intellectuelle.
Pour prendre en compte les transformations de l’art de la guerre à la Renaissance et du rôle qu’y jouent les sciences, rien de tel que deux représentations contrastées. La première est celle de François Ier chargeant les Suisses à la lance, en armure fleurdelisée, sur le bas-relief de Bontemps réalisé pour le tombeau de Saint-Denis, la seconde celle où l’on voit Cosme Ier de Médicis, le compas à la main, se pencher sur un plan de fortification bastionnée pour préparer l’assaut de la ville de Sienne, oeuvre conçue par Vasari pour orner l’un des caissons du plafond du Palazzo Vecchio de Florence. Entre les deux événements représentés (Marignan et le siège de Sienne en 1555) ne se sont écoulées qu’une trentaine d’années, mais le paradigme militaire a été de l’un à l’autre considérablement ébranlé.
Plus encore, les sciences modernes se caractérisent par leur capacité de création de nouveaux êtres, ou plutôt de description ou de nomination, qui n’est pas pure invention ou construction, mais une manière de promouvoir des dispositifs concrets ou théoriques qui rendent visible ou possible l’identification des phénomènes.
1647 : sécheresse estivale dans la Somme, au nord de la France.
1662 : famine.
_ Papa, on a faim.
_ Je sais. Moi aussi.
Avant, on allait se servir de gibiers dans les forêts.
Mais progressivement la chasse a été réglementée ainsi que l'administration des forêts.
Le pouvoir royal a vu dans ces domaines les moyens de constituer des ressources naturelles renouvelables.
Une source de profit.
1680 : loups anthropophages dans les environs de Maintenon.
Les usages mêmes du terme de « philosophie de la nature » en lieu et place de « science », qui a rapidement conquis l’histoire des sciences, ont permis aussi de réinscrire la démarche savante dans un horizon philosophique qui, longtemps, lui a préexisté dans les définitions anciennes (Lorraine Daston).