« Laissons l’évolution décider, se dit-il, laissons la faculté d’adaptation et l’ingéniosité arbitrer. Á supposer que les adeptes de l’Occident l’emportent, nous pourrons féliciter notre civilisation supérieure. Mais si, en face, les autres acquièrent la bombe et nous tuent tous dans une joyeuse bacchanale de ferveur religieuse, alors, qu’il en soit ainsi. Ni le bien ni le mal ne l’emporteront, seulement les blattes qui vaquent à leurs affaires en ricanant. »
"- Il est gravement malade?
- Mourant.
- Merde, que va faire ta mère? Je veux dire, après...
- Elle mourra à son tour
Je ne sais pas quoi dire de plus.Je suis navré pour elle, mais en bon égoïste, je ne peux m'empecher de me dire lugubrement que ce n'est pas le genre de conversation que j'aurais aimé avoir avec elle."
Il y a de grands écrivains qui veillent à ne pas se servir de leurs personnages pour exprimer leurs opinons personnelles. Ils ne les voient pas comme des haut-parleurs. Il y a aussi plein de non écrivains qui n'ont rien d'intéressant à dire sur l'état du monde, ou bien qui choisissent de ne pas le dire.
Il a beaucoup d’affection pour elle. Il ne sait pas au juste s’il l’aime encore, mais cela a-t-il seulement un sens et est-ce si important ? Quand elle n’est pas là, elle lui manque et quand elle est là, il est bien. Il s’est habitué à son rythme et elle au sien. C’est une relation façonnée par la longévité, un paysage conjugal gentiment sculpté, érodé par le temps, sans arêtes tranchantes ni crevasses.
- Hamish, des centaines de milliers de gens, voire plus, ont été fauchés par cette affaire. Certains ne s'en remettront jamais.
- Peut-être, mais ce n'est pas ma faute.
- C'est la faute de qui, alors ?
- Des acheteurs. Ils sont censés savoir ce qu'ils achètent. Je ne vendais pas aux veuves et aux orphelins.
- Tu savais ce que tu leur vendais ?
- J'en savais assez.
Tu aurais pu en savoir plus ?
Ecoute, papa, ce sont des produits très complexes. Je crains que personne ne les comprenne vraiment.
- Tu ne crois pas que tu aurais pu te renseigner ?
- Bon sang, lâche-moi un peu. Je n'étais qu'un tout petit rouage d'une énorme machine.
Et voilà. l'argument de l'autojustification qui a traversé les millénaires, trouvant son apogée à Nuremberg - je n'étais pas responsable, je suivais les ordres, je ne savais pas, ce n'était pas à moi de savoir, comment aurais-je pu, si j'avais su.
Mon révèrent, de toute ma vie, je n’ai jamais rien fait qui sorte de l’ordinaire. J’ai résisté à toutes les tentations pendant plus de soixante ans. Et, depuis peu, ça me dégoute, alors j’ai pris la décision, en toute conscience, de m’écarter un peu du droit chemin. Ces deux derniers jours en tout cas.
J’ai résisté à toutes les tentations pendant plus de soixante ans. Et, depuis peu, ça me dégoûte, alors j’ai pris la décision - en toute conscience - de m’écarter un peu du droit chemin.
Voilà ce que c'est d'avoir un boulot bien payé. On accepte les compromis, les sacrifices. On ramène sa paie à la maison, en espérant que nos gosses ne se rendent jamais compte de la lâcheté de leur paternel.
On ne connait jamais vraiment les gens.Avec le temps, ils finissent toujours par vous surprendre.
J'ai vécu une période un peu difficile dernièrement... Vas-y je t'écoute.