ACT Immersion with Steven C. Hayes
Étymologiquement "souffrir" signifie déplacer, emporter un fardeau trop lourd, injuste ou inadapté. Nous partirons de cette notion pour différencier souffrance et douleur.
L’évitement expérientiel est le processus par lequel nous fuyons ou cherchons à maîtriser notre expérience personnelle (pensées, sentiments, sensations) et les événements externes qui la provoquent, qu’il s’agisse d’aller à une fête ou de surmonter le décès d’un être cher. Nous agissons ainsi parce que notre esprit nous dit que c’est un moyen facile d’éviter la douleur, et que nous ne nous sentirons libres que si nous nous sentons BIEN. Mais en général, l’évitement ne fait qu’aggraver nos difficultés et restreindre notre capacité à sentir.
Pour la plupart d'entre nous, les angoisses les plus profondes ne sont pas liées à des évènements récents. Au contraire, elles se tapissent dans l'ombre depuis des années voire des décennies. Si bien que les solutions habituelles ne sont pas efficaces dans ces cas. Si elles l'étaient, pourquoi n'auraient-elles pas fonctionné depuis tout ce temps ? En réalité la rémanence des conflits psychologiques suggère que les méthodes que nous employons pour les résoudre participe peut-être elles même du problème de la façon que celui qui se débat dans les sables mouvent ne peut que sombrer d'avantage.
En toute logique, nous cherchons aussi à comprendre nos propres problèmes, à les réparer pour nous en débarrasser. La vérité, malheureusement , est que notre vie intérieure ne fonctionne pas comme les événements extérieurs.
En premier lieu , la douleur psychologique est le résultat de notre histoire, elle fait partie de notre vie.
Il ne s'agit pas de l'évacuer, mais plutôt de conclure un pacte avec elle pour pouvoir avancer.
Chercher à éliminer la douleur ne fait que l'amplifier : on finit par se prendre au piège et devient un évènement traumatique, au point qu'on en oublie de vivre
N'importe qui peut à n'importe quel moment opter pour une vie pleine et entière, fondée sur des valeurs essentielles ; il s'agit seulement d'apprendre à penser moins pour être heureux.
Or, pour vivre réellement, nous ne pouvons nous contenter de penser : il nous faut apprendre à expérimenter. Il s'agit pour cela de briser certaines règles et conditions du mental.
Quels que soient le domaine et les problèmes considérés, on dirait bien qu'il s'agit d'un phénomène récurrent : les êtres humains- y compris ceux dont la vie semble être un succès -connaissent la souffrance et le conflit intérieur.
D'ailleurs parmi vos connaissances, combien y a-t-il de gens qui ne rencontre pas de sérieux problèmes psychologiques, sociaux, relationnels, sexuels, professionnels, d'anxiété, de colère, de self-control, de crainte de la mort ?
Parfois, nous croisons des gens à qui tout semble réussir. Ils paraissent heureux, satisfaits d leurs vie. Ne vous arrive-t-il pas, les mauvais jours, de regarder les passants que vous croisez et de penser :Pourquoi ne puis-je pas être heureux comme tout le monde ? Les autres ne souffres pas d'anxiété chronique de dépression, de dépendance , ils n'ont sans cesse comme moi un nuage noir au dessus de leur tête. Pourquoi ne puis-je pas être comme eux ?
D'après la distinction entre vous comme être conscient et ce que votre esprit vous raconte que vous êtes, êtes-vous prêt dans ce temps et cette situation à vivre vos expériences telles qu'elles sont, et non comme ce qu'elles prétendent être, pleinement et sans défense superflue, à diriger votre attention et vos efforts vers la création d'habitudes de comportement plus vastes, qui reflètent vos valeurs choisies ? OUI ou NON ?
En fait, recevoir simplement des conseils, et même des messages contraignants nous incitant à changer de comportement, n'est pas très motivant ; cela peut même être démotivant. Nous n'aimons pas les sermons. Non, vraiment, nous n'aimons pas ça. Nous avons plutôt besoin d'être aidés à nous libérer de l'emprise des pensées et émotions nuisibles qui s'opposent au changement.