Steven Jezo-Vannier

Creedence Clearwater Revival est un groupe que j’aime écouter depuis quelques années. Je suis tombée par hasard sur ce livre en explorant le catalogue des éditions « Les mots et le reste » et j’ai eu la chance de le trouver d’occasion.



L’auteur retrace toute l’histoire du groupe depuis 1958 et de manière parfois un peu trop détaillée à mon goût.



J’étais loin d’imaginer que le groupe s’était formé à la fin des années 50 mais au début, il portait le nom de « The Blue Velvets » (1958-1959) et n’était composé que de John Fogerty, Doug Clifford et Stu Cook. Tom Fogerty n’a rejoint le groupe qu’en 1960.



Entre 1964 et 1967, les dirigeants de Fantasy Records leur ont imposé le nom de « The Golliwogs » qui était un très mauvais choix. Ils détestaient ce nom et pour cause, c’est celui d’une poupée qui caricature les personnes de couleur noire. J’ai trouvé sur Deezer un album qui contient tous les titres de cette époque (et qui ne sont pas repris sur les autres compilations de CCR).



Ils ont beaucoup galéré pour enfin parvenir à un succès (bien mérité) qui n’a malheureusement pas duré en raison de l’éclatement du groupe en 1972. John s’accaparait beaucoup de choses (du point de vue créatif) et les autres membres avaient envie de participer davantage même si le partage des profits était équitable. Les dissensions ont commencé et puis ce fut le début de la fin.



L’auteur passe ensuite en revue les parcours des membres du groupe et toutes les batailles juridiques qui ont suivi.



En 1993, Stu et Doug forment le Cleedence Clearwater Revisited mais je n’ai encore rien écouté de ce groupe. Jezo-Vannier s’arrête à la sortie, en 2013, du 9e album de John Fogerty « I wrote a song for everyone . Tom est mort du sida en 1990.



Dans l’ensemble, j’ai trouvé cette lecture intéressante. J’ai appris des choses sur l’Histoire comme par exemple sur l’occupation de l’île d’Alcatraz par des activistes du Red Power entre 1969 et 1971. J’ai aussi beaucoup aimé les anecdotes comme celle qui explique pourquoi ils ne sont pas sur le film documentaire du festival de Woostock de 1969.







Challenge ABC 2022-2023

Challenge musical 2022-2023

Challenge multi-défis 2023 (28)

Challenge non-fiction 2023 (27)

Respect : ce sont les paroles de la chanson créée par Otis Redding et interprétée par Aretha Franklin en 1967.

L’idée de mettre en valeur ces femmes chanteuses et engagées me plaisait énormément. On apprend quelques anecdotes. Mais il y a un hic. Je l’ai lu par étapes. Une construction trop linaire qui devient vite rébarbative. Une centaine de chanteuses y sont décrites : naissance, parcours, mort si c’est le cas et ça repart sur la suivante. Ça démarre en 1920 avec la blueswoman Mamie Smith pour finir sur Agnès Bihl en passant par les plus grandes comme Billie Holliday, The Supremes, Nina Simone, Janis Joplin, Donnar Summer, Tina Turner, Patti Smith, Blondie, Kate Bush, Madonna, Piaf, Barbara, Les Rita Mitsouko et bien d’autres encore. Des photos et la traduction de chansons bien agréables. La matière était bien là pourtant et quelle matière !

Voilà le parcours complet des Byrds, un groupe que j'apprécie depuis longtemps. J'ignorais tout de la naissance du groupe, je pensais bêtement que c'était des potes, pas du tout. C'est presque une fabrication de studio. Steven Jezo-Vannier raconte ça très bien, le recrutement des uns, le renvoi des autres, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que Roger McQuinn comme membre original.

Tous les albums sont décortiqués, j'ai donc tout réécouté, voire même découvert quelques morceaux sur des albums que j'avais négligé jusqu'à lors, comme « Ballad of easy rider », « (Untitled) ». Bon je n'aime toujours pas « Sweetheart of the rodeo » mis à part deux ou trois titres, et « Byrdmaniax » est toujours aussi mauvais.

Je trouve l'écriture de S. Jezo-Vannier un peu froide, presque scientifique, néanmoins il a le grand mérite de ne rien laisser de côté, que ce soit au sujet de la musique, de la composition des morceaux et des relations avec Bob Dylan, mais aussi des très nombreux membres du groupe et de leurs talents et apports respectifs, de leurs parcours avant, pendant et après les Byrds, c'est riche en informations sur la discographie erratique de Gene Clark par exemple. Et surtout, il ne s'attarde jamais trop sur la vie privée, les frasques, les drogues et les conneries people.

Seule la musique compte, et c'est très bien comme ça.

La maison d'édition Le Mot et le Reste est surement la meilleure référence en matière de livres sur la musique en France.

Ont été publiés dans cette maison d'excellentes biographies, mais aussi et surtout des anthologies, qui sont aussi des sortes d'essais sur la musique. Les meilleurs albums de Jazz, les meilleurs albums Live dans le Rock, et aujourd'hui les meilleures chanteuses du XXème et XIXème siècle, dans le blues, la pop, le rock, le rap et la soul ! Autant dire qu'il y a de quoi faire.



Forcément, sont cités les plus grands. Kate Bush, Ella Fitzgerald, Beyoncé, Deborah Harry...Ne cherchez pas des noms moins connus, et surtout, ne cherchez pas des musiciennes jouant dans un groupe ou le leader est un homme ! Ce livre est réservé aux leadeuses, celles qui ont pavées l'histoire de la musique et se sont imposées par leur indépendances.



Ainsi, le livre se décline en plusieurs parties, la première englobant le début du XXème siècle jusqu'au années 50, après quoi ça avance par décennie. La première partie, donc, est la plus longue et peut-être la plus intéressante, puisqu'elle parle des chanteuses de blues. Quelques noms moins connus apparaissent ici, mais surtout, on a un bon cours d'histoire sur la place des femmes dans ce genre à cette période !

Ensuite, on assiste à l'évolution progressive de la place de la femme dans la musique populaire au fil des décennies, même si on est obligé de constater une dégradation à partir des années 2000...



Un bon livre pour se faire une idée du panorama féminin dans la musique, même si une certaine lassitude s'impose vers la fin, dû au rythme répétitif des chapitres, chacun sur une artiste différente, tous très courts, toujours basés sur la même structure.

Les quelques appréhensions quand j'ai ouvert ce livre avaient à voir avec sa densité : 500 pages de texte continu. Mais l'auteur nous conte la vie de Frank Sinatra d'une manière fluide, en plantant tout au long le contexte socio-économique et c'est instructif et passionnant.

Dès sa naissance, on voit comment Frank Sinatra s'est construit. Dans la communauté italienne soumise à l'animosité des natifs américains, fils unique, couvé par une mère au caractère fort, Frank côtoie un univers où la réussite à l'italienne se marque à travers l'émergence de la mafia. La position géographique de son quartier natal, Hoboken, imbrique encore plus ses liens avec la mafia pendant la Prohibition, de même que les activités pas toujours réglementaires de ses parents.

Ses débuts dans la chansons, son intégration dans des orchestres qui vont lui permettre de progresser en chant sont décrits dans les moindres détails ( un peu de longueurs pour moi parfois).

Il est conscient du charme qu'il exerce sur la gent féminine, et celle-ci, s'émancipant pendant la deuxième guerre mondiale, devient son public cible et lui permettra un succès immédiat quand il se lance en solo.

Son talent et sa renommée s'épanouissent aussi quand il participe aux "V Disc", les disques de la victoire envoyé aux soldats au Front. En 1944, sa notoriété explose quand CBS lui ouvre une émission radiophonique hebdomadaire où il reçoit les stars de Hollywood.

Son succès est dû aussi à des causes sociologiques, les adolescents de l'époque ayant peu de place dans la société peuvent s'émanciper à travers la musique. La gloire entraîne aussi des jalousies. Il est mis à mal par une certaine presse, pour sa non-participation à la guerre, son entourage douteux, sa vie privée non exemplaire, on l'accuse de pervertir la jeunesse, puis de l'endoctriner, il est ensuite suspecté d'être communiste. Cela entraîne même l'ouverture d'un dossier par le FBI, qui le gardera dès lors dans son collimateur. Ensuite, il dérange de par sa lutte ouverte contre la ségrégation, utilisant sa notoriété pour imposer des artistes talentueux tels que Sammy Davis Junior. La montée du MacCarthysme va également peser sur sa carrière, on lui reproche ses accointances avec la Mafia, et il n'a pas toujours une défense claire.

Il connaît ensuite des heures sombres, ses chansons marchent moins bien, une liaison tumultueuse avec Ava Gardner le déstabilise, des problèmes de santé et d'argent le mènent au creux de la vague. Bien sûr, il rebondira, grâce notamment à son rôle dans "Tant qu'il y aura des hommes", pour lequel il gagnera un Oscar, il contribuera à l'élection JFK, ...sa notoriété souffrira parfois de sa personnalité complexe mais sa carrière grandiose, force l'admiration et il brillera sur scène jusqu'à ses quatre-vingt ans!

Un livre plus que complet ( les chansons, arrangements, sessions d'enregistrement sont expliquées dans les moindres détails), qui nous fait connaître un Frank Sinatra sous toutes ses facettes. Merci beaucoup à Babelio pour l'envoi de ce roman !
Lien : https://instagram.com/danygi..

Je remercie les éditions « le mot et le reste » et le site Babelio.com pour ce service de presse.

Les 520 pages se suivent et ne se ressemblent pas. La personnalité même de l’artiste, paré de multiples facettes (tout feu, tout flamme) contrecarre la menace d’un éventuel ennui, car l’évocation de toutes les personnalités nous remémore des icônes, un faste rare dans une société en perpétuel mouvement. N’oublions pas que l’ambition de Franck Sinatra d’assouvir sa passion vient d’un acharnement au travail, et que son charisme est aussi dû à sa générosité et sa fidélité en amitié. Plusieurs parties composent le livre (très très résumées à la fin de la chronique).

Cette biographie se lit comme un roman, le texte écrit dans un style agréable et fluide est agrémenté d’une mine d’informations. Chaque titre de chanson est resitué et expliqué dans son contexte, appuyé d’une photographie (noir et blanc) de la pochette de l’album du disque elle-même commentée. Bonus : Les paroles les plus retentissantes sont retranscrites en V.O. et traduites !

UNE BIOGRAPHIE EXTRA-ORDINAIRE

Cette chronologie de Franck Sinatra détaille avec objectivité tous les aspects de la vie de ce chanteur-acteur-politique-ami-animateur télé- mari-père hors-norme qui a presque vécu l’intégralité du XXe siècle. Une carrière menée avec des hauts et des bas, des très hauts et des très bas qui assène le lecteur d’optimisme. Une ode à la vie. Il est dommage que la mémoire collective retienne surtout de lui ses accointances avec le milieu mafieux (Cf. Le Parrain), car avant tout, Franck Sinatra symbolise la réussite possible offerte à ceux qui foulaient le sol américain début XXe. Son succès musical et cinématographique illustre le rêve américain rendu possible à un immigré italien qui a séduit les plus belles femmes et côtoyé les « grands » son époque.

Beaucoup plus de détails sur le blob !
Lien : https://lesparolesenvolent.c..

The Doors-Ship of fools est une biographie très bien documentée et passionnante. On ressent la passion de l'auteur pour la musique et le travail d'enquête qu'il a mené pour relater et analyser le parcours du groupe. Si la psychologie et la complexité de la personnalité de Jim Morrison sont particulièrement explorées, de ses inspirations à ses excès, les trois autres membres du groupe ne sont pas oubliés, et c'est bien l'histoire de leur synergie collective et de leur évolution dont il est question. Dense et détaillé, ce livre retrace les nombreux concerts, ceux des transes créatrices comme ceux des naufrages avinés, les idées géniales et les innovations du groupe californien comme les moments de rupture où les menait souvent leur incontrôlable leader.



De nombreux passages de chansons traduits viennent éclairer le récit. L'auteur se prête souvent à l'exercice périlleux de tenter d'expliquer le sens des paroles. Disons-le, lorsqu'on s'attaque à l'oeuvre de Jim Morrison, crépusculaire, mystique et nourrie de multiples références aussi subtiles que riches, le pari est plus que risqué. C'est l'un des seuls bémols que je formulerai sur cet ouvrage : bien souvent le biographe se réfugie dans une lecture simpliste des textes du Roi lézard en les renvoyant systématiquement à sa compagne, Pamela Courson. De quoi parle telle chanson ? De Pam. Telle autre, de sa relation avec Pam. Telle autre, de sexe. Celle-là, de sexe avec Pam. Connaissant la richesse culturelle et littéraire de Jim, cela laisse un peu sceptique. Mais ces quelques maladresses n'enlèvent rien à la qualité de ce livre très complet et bien écrit, qui sait souligner tout le talent des Doors et leur contribution historique au rock.

La guerre du Vietnam a suscité maints commentaires et a durablement marqué les Etats-Unis. En prise avec un conflit qui a très vite dépassé tout le monde, la jeunesse s’est mise à rêver d’un monde meilleur pour sortir de l’impasse. Fruit de l’activisme et de l’idéalisme, la révolte a pris forme en refusant toute violence et en parlant de paix et d’amour. Une utopie ? Steven Jezo-Vannier, spécialiste de la contre-culture et des mouvements rock, revient sur l’action des hippies et autres beaknits, plus psychédéliques les uns que les autres, portés à faire librement l’amour, à fumer de la drogue et à défendre toutes les libertés. De leur imagination est né un monde chimérique qui continue de propager ses effets aujourd’hui et qui, après chaque crise, ressort des slogans vieux d’un demi-siècle. En 1967, le Summer of Love battait son plein et les jeunes débarquaient de partout. Leur objectif : se réunir dans le quartier de Haight-Ashbury et refaire la société. Cri dans le silence ou vraie révolution des mentalités en rupture avec les générations passées, les enfants de ceux qui étaient sortis vainqueurs de la seconde guerre mondiale revendiquaient leur droit au rêve, à une prise en main de leur existence et à un monde fraternel.

San Francisco, été 1967. Le Summer of Love bat son plein et des milliers de jeunes arrivent par vagues de tous les États-Unis pour atteindre le quartier de Haight-Ashbury, le laboratoire de l’utopie libertaire des sixties. Fruit de la rencontre de l’activisme et de l’idéalisme d’une jeunesse révoltée, elle a pris forme en quelques années sous l’action des Beatniks, des Diggers, des Merry Pranksters, des Hippies, des Hell’s Angels, des artistes et de toutes les tribus du San Francisco psychédélique. Ces utopistes aspirent à bien plus que le traditionnel Peace and Love caricaturé par les clichés formatés des médias. Ils défendent la liberté, la gratuité, la spiritualité, l’autonomie, la solidarité et nombre de valeurs libertaires, dans la perspective d’un monde plus juste et plus harmonieux.

Ce livre revient sur la société alternative qui a vu le jour à San Francisco, fruit de l’émulsion de toutes ces tribus pourtant si dissemblables. De leurs imaginations et de leur capacité à vivre ensemble dans une utopie libertaire est né un monde qui continue de propager aujourd’hui ses initiatives contre le système dominant, proposant d’autres alternatives, notamment l’écologie, face à l’individualisme forcené.

Un ouvrage qui choisit judicieusement de ne pas s'encombrer du volet "potins croustillants" mais se déleste malheureusement aussi un peu trop du contexte et de l'époque en privant quelque peu le récit d'une mise en perspective, pour ne se concentrer que sur le projet musical du groupe tant dans son travail de studio que dans le cadre de ses performances scéniques. Par un déroulé chronologique s’égraine les différentes périodes d'enregistrements d'albums et les tournées consécutives avec son lot de changements de Line-up,de matériel et d’anecdotes Backstage. De bout en bout passionnant quoiqu'un un peu mécanique ,ce travail fin et bien documenté nous fait découvrir un combo ou l'Harmonie qui, préside au Titre Byrdsien s'avère en revanche totalement absente des relations entre les membres du groupe. Entre R.Mc Guinn le gardien du temple, D. Crosby ,l'enfant terrible, G. Clark ,le Soleil Noir et les plus discrets C. Hillman (bassiste) et M. Clarke (Batteur). Plan marketing omniprésent, impitoyable bataille d'Egos, prestations Live déplorables et pourtant le mythe des Byrds survit , tant l'ensemble relève malgré tout d'une aventure humaine ou la création musicale productrice de beauté est demeurée centrale.