Steven Jezo-Vannier

Voilà l’image machiste et solidement ancrée contre laquelle les femmes doivent lutter dans leur conquête de la scène et des charts. Image caricaturale et partielle, car l’histoire et la légende du rock oublient un peu vite que les femmes ont toujours été présentes, parfois même à l’origine des révolutions musicales. Elles oublient que le premier emploi du terme rock’n’roll vient de l’une d’elles, Trixie Smith, dans « My Man Rocks Me (With One Steady Roll) », que les femmes ont été les premières icônes du blues, à l’instar de Bessie Smith et Ma Rainey, que certaines d’entre elles livraient des paroles beaucoup plus osées et dominatrices que bien des mâles, que le si sulfureux mouvement de bassin d’Elvis lui a été enseigné par une femme, Tura Satana, et que Mick Jagger doit ses postures à Tina Turner.

D'abord animé par la joie et la satisfaction d'être repris, il [John Fogerty] glissera vers une certaine jalousie, engendrée par la crainte de voir l'originale occultée par la reprise. En 1972, il enragera de voir Ike et Tina Turner obtenir pour leur version le Grammy Award de la performance vocale dans la catégorie R&B, alors que Creedence n'a jamais reçu de récompense de ce type.

Nina Simone
Pour le prouver, un récital est organisé en l’honneur des mécènes. Malheureusement, les lois ségrégationnistes s’insinuent jusque dans la salle et empêchent ses parents de s’asseoir au premier rang. L’adolescente est choquée devant cette injustice. Sa colère éclate, elle dit aux organisateurs : « Je ne jouerai pas. Ma mère est une femme noire, mais si elle ne peut pas voir mes mains, alors je ne jouerai pas. Papa, tu peux me fouetter, me battre tout ce que tu veux… je ne jouerai pas ». Elle obtient gain de cause, la combattante des droits civiques émerge en elle.

La discographie entière de Creedence est habitée par les effluves des marécages, par le rythme des bateaux à roue, la magie des prêtres vaudou et l'écho du blues de Bourbon Street.

Il arrive que des culottes et des soutiens-gorge lui soient lancés sur scène. Certaines admiratrices, submergées d'émotions, s'évanouissent en entendant leur chanson favorite, en croisant ses yeux ou son sourire, comme la domestique au début du film Amour et Swing. La chose se répète de plus en plus souvent en concerts, une sorte de spécialité qui lui vaut des surnoms : "Swoonatra" ou "The Sultan of the Swoon".

Cynthia Albritton est devenue célèbre grâce à la quantité de stars qu’elle a fréquentée, mais surtout grâce aux moulages qu’elle a réalisés de leurs parties génitales, avec l’aide de ses deux complices : Marylin et Dianne. Jimi Hendrix, Dennis Thompson, Harvey Mandel, Eddie Brigati, Ricky Fataar, l’anatomie de nombreuses stars figurent dans la collection de celles qu’on surnomme les Plaster Casters (mouleuses de plâtre).

Lorsque les producteurs du film lui demandent la permission d'utiliser les images tournées sur "Bad Moon Rising", il refuse catégoriquement, contre l'avis de ses partenaires, ne souhaitant pas refléter la vision d'un groupe devant lequel le public dort. Creedence rate ainsi l'un des plus fantastiques tremplins de l'histoire du rock. Projeté à travers le monde, le film propulse la carrière de plusieurs artistes, dont Joe Cocker, Santana et Crosby, Stills & Nash.

Creedence est une success story de quatre ans qui a mené un petit groupe de lycéens d'El Cerrito au sommet, jusqu'à rivaliser avec les Rolling Stones et les Beatles, mais le groupe est avant tout une famille de quatre garçons, amis et frères, qui ont grandi et rêvé ensemble de cette réussite pendant quinze ans.

Le véritable héritage d'Ella Fitzgerald est [...] un bien immatériel et commun : sa musique, des milliers d'enregistrements, un peu plus de deux cents albums, studio, live ou collectif, écoulés de son vivant à plus de quarante millions d'exemplaires. Une œuvre à sa mesure, hors-norme, hors catégorie.

Elle est née avec le jazz, elle a grandi et s'est épanouie avec lui, en même temps que lui.
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"Waiting for the sun", album le plus court de la carrière des Doors, est complété par une des rares nouveautés produites par Morrison durant les sessions : "My wild love". Suivant "Spanish caravan" sur la tracklist, elle propose une autre ouverture musicale. Jim invite l'ensemble des gens en studio -y compris Billy James et son fils, passés inopinément - de se réunir autour de lui pour chanter et rythmer sa lecture en frappant des mains et battant des pieds. Attiré par le blues et les racines de la musique américaine, il s'inspire des formes de chant collectif des anciens esclaves, qui ont évolué vers les premiers negro spirituals et les chants de travail cadencés.

Décontracté, mais studieux, le groupe est dans des dispositions optimales. Jim s'alcoolise en tenant Jimbo à bonne distance et limite les retards. Dès qu'il dépasse l'heure fixée, il s'impose de distribuer des dollars à tous ceux qu'il a fait attendre. Alors que Rohtchild estimait qu'il n'y avait rien à tirer du groupe, les Doors bouclent l'album en une semaine. Ils commencent par enregistrer les versions définitives de "Love her madly", "L.A. woman" et "Riders on the storm". Seul titre à la production affinée, "Riders on the storm" prend toute sa dimension au mixage, sous les doigts experts de Bruce Botnick. L'ingénieur recourt aux field recordings, enregistrement de sons naturels qui s'associent à la mélodie et renforcent l'exceptionnelle capacité des Doors à générer des atmosphères et des images.