Devant lui s'ouvrait un très grand tunnel.
Il abandonnait sa canne, il n'en avait plus besoin.
il courait vite, de plus en plus vite, dans ce Grand Tunnel, et puis, soudain, ses pattes ne touchèrent plus le sol.
Il se sentit basculer, tête en bas, et tomber, tomber...
Blaireau se sentait libre.
C'était comme s'il avait quitté son corps.
La neige fondit et la tristesse des animaux aussi.
Chaque fois que l'on prononçait le nom de Blaireau, quelqu'un se rappelait une autre histoire qui redonnait le sourire à tous.
Blaireau n'avait pas peur de la mort. Pour lui, mourir, c'était simplement quitter son corps. Cela ne l'inquiétait guère, car son corps ne fonctionnait plus aussi bien que dans sa jeunesse. Une seule chose le tourmentait: la peine qu'éprouveraient ses amis.
Blaireau leur avait demandé de ne pas être malheureux, mais c'était bien difficile.