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Citation de le_Bison


A Moscou, une nuit du mois d’août, j’ai bivouaqué involontairement dans la rue, assommé de vodka, le visage contre terre. Au matin, je me réveillai grelottant et m’aperçus qu’on m’avait volé mon pantalon, mes chaussures, mes chaussettes, ma ceinture et ma veste. Ainsi je me trouvai sur le pavé d’une ville inconnue, seul, à moitié nu, incapable de me souvenir de mon adresse. Je tombais amoureux à ce moment de la Russie. Les Russes affichent une grande solidarité avec les ivrognes, presque de l’affection : chacun sait qu’il sera un jour dans la situation d’être secouru. Un balayeur dans une courette me sauva en me cachant dans son manteau. Il m’expliqua que des ivrognes s’endorment chaque hiver dans la rue par une nuit de neige et qu’on les retrouve cinq mois plus tard quand le printemps fait fondre leur linceul. On les compte par centaines en Russie. On les appelle les « perce-neige ».
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