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Citation de emdicanna


C'est un deuxième petit recueil de nouvelles, comme pour L'éternel retour, cité dans ma critique précédente. Des Folio à deux euros, achetés dans un hypermarché qui depuis toujours propose aussi de la culture, non pas en rayons comme les yaourts, mais dans un espace librairie qui en vaut d'autres.
L'une des nouvelles, La ligne, est empreinte à la fois de sensualité et de poésie. Je vous en livre un extrait ; l'un des personnages y raconte deux nuits sans électricité à cause d'une panne :
"Avec Svieta, on n'a jamais baisé comme ces deux nuits-là, mon vieux. On avait allumé les bougies sur la table et il y avait la vieille lampe-tempête de mon grand-père posée devant l'icône de la Vierge de Notre-Dame-des-Affligés. Svieta ? Elle est devenue serpente, elle se cambrait et regardait le cerne de sa croupe vacillante, souple, projetée sur le mur de rondins par la flamme des bougies. (...) Elle est devenue une ombre. Une ombre, c'est attaché à son objet, ça essaie de s'échapper, ça se tord de douleur, ça supplie qu'on la libère. Elle frémissait, s'assouplissait. Une flamme noire vivante, je te dis ! Et les lueurs donnaient vie à sa peau. Elle miroitait, mon vieux ! Davantage encore que la surface gelée d'un lac saupoudré de soleil à travers les nuages. Sa peau, je ne l'avais jamais vue comme ça. On ne devrait regarder les femmes qu'à la lueur des cierges ou de l'acétylène. (...) De la neige sous un soleil rasant : le moindre grain en était révélé !"
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