Le téléphérique et autres nouvelles

“Au bar des hôtels, dans la moiteur des spas, jusque dans les cuisines des restaurants, on commençait le naufrage : deux types…la télécabine…coincés. le vent avait forci, des gifles de grésil crépitaient contre les vitres. Ce doit être l'enfer là-haut.
…
Et ce soir, ils aspiraient à l'air sec, au vin clair, à la nuit pure. Ils allaient vivre un réveillon digne de Zarathoustra sur la corde raide, pendus au câble d'acier. La cabine du téléphérique serait le lumignon de leurs rêves, accroché au plafond de la nuit…Ils avaient conquis leur tranquillité.”

“Le téléphérique” fait partie du recueil de nouvelles “S'abandonner à vivre" écrit par Sylvain Tesson en 2014 et publié aux éditions Gallimard. Il contient six nouvelles qui sont extraites de cet ouvrage.

Ce recueil reste dans la même veines que l'ensemble de ses romans par leurs thématiques en abordant notamment la nature et le voyage.

Dans ces textes, l'auteur nous emmène aux quatre coins du monde, en hiver, sous la neige, dans des moments de lâcher prise absolu.

Regarder ce qui nous entoure, vivre le moment présent, se laisser porter par nos émotions sont ce qui attend le lecteur au cours de cette lecture.

Bienvenue en Chine dans la région de Yunnan afin d'observer un barrage, en Russie au coeur de la grande armée de Moscou, ou en forêt de Sibérie auprès d'un ermite ou encore en Suisse en pleine montagne lors d'un hiver rigoureux à Zermatt.

Avec comme toile de fond le froid, la neige et le silence : laissez-vous emporter par les mots de Sylvain Tesson le temps d'un moment calme dans son univers.

Une très bonne lecture de saison.
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Il s'agit d'un recueil de nouvelles extraites de « S'abandonner à vivre » où l'on retrouve les thèmes chers à l'auteur : le voyage, les grands espaces, la Russie, l'ermite dans sa cabane en Sibérie et quelques aphorismes bien sentis sur notre société de consommation.
Des instants suspendus du quotidien (surtout le téléphérique, ha ha!) exprimés avec le talent qu'on lui connaît.
Ce n'est jamais évident pour moi de commenter un recueil de nouvelles alors je termine par une petite citation.
« Noël était la plus parfaite entreprise de détournement spirituel de l'histoire de l'humanité.
On avait transformé la célébration de la naissance d'un anarchiste égalitariste en un ensevelissement des êtres sous des tombereaux de cadeaux ».
Je ne comprends rien à la polémique autour de sa nomination en tant que parrain du Printemps des poètes. Tesson me fait toujours voyager, réfléchir et souvent sourire et c'est tout ce que je lui demande.

Challenge Multi-Défis 2024.
Challenge Riquiqui 2024.

Pendant l'été caniculaire de 2018, j'avais lu Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson, qui ne m'avait pas plu, malgré les critiques plus qu'élogieuses de mes amis et sur Babelio. J'ai l'habitude de laisser une deuxième chance après une mauvaise rencontre littéraire, plutôt que de risquer d'être déçue après un livre qui m'a enchanté.

Le téléphérique est un court (100 pages) recueil de six nouvelles, extraites du recueil S'abandonner à vivre.

Je n'ai pas été plus convaincue par l'écriture fiction "format court" que par le journal de naufragé volontaire au fond de la forêt sibérienne.

Sylvain Tesson, qui nous entraîne de la Chine à la Suisse, en passant par la Russie et la France ne me semble pas toujours savoir « de quoi qu'il cause ». Par exemple, dans la nouvelle le barrage à la page 18 : 1) "Pour l'instant les cumulus jouaient à s'épanouir dans l'atmosphère comme les nuages de lait dans une tasse d'Earl Grey." M. Tesson n'a jamais dû boire d'Earl Grey, un mélange de thé noir parfumé à l'essence de bergamote, qui se boit sans lait. Par ailleurs, les Britanniques qui boivent du thé au lait versent d'abord le lait, puis le thé chaud pour que le mélange soit homogène. Il n'y a que dans Astérix que les Bretons font des "nuages" en versant le lait froid dans la bouillante eau.

2) "Un soir, sous le toit de bardeaux d'une auberge tenue par un IMMIGRE tibétain dont l'unique soin semblait de nous convaincre de la supériorité du thé AU BEURRE RANCE sur le Darjeeling ANGLAIS, ... ». La Chine a envahi le Tibet, mais restreint fortement les déplacements des Tibétains et encore plus des yaks qui fournissent le beurre rance je suppose ; Darjeeling se situe en Inde et non en Angleterre. le Yunnan où se situe l'action est considéré comme le pays d'origine du thé et produit toujours les thés très appréciés, mais aucune plantation de thé en vue au cours de ce voyage de noce.

Dans la nouvelle le téléphérique, qui se situe à Zermatt en Suisse : « Il y avait quelque chose de pourri au royaume du télémark » (page 98). N'est pas Shakespeare qui veut, M. Tesson : La Suisse n'a jamais été un royaume et Telemark est une région de Norvège.

Quand à passer un « Noël de rêve » dans une cabine de téléphérique bloquée en pleine tempête un soir de réveillon … pour échapper aux de cailles aux pruneaux et de foie gras – typiques de la cuisine allemande de Noël ( ?), c'est tellement « se laisser porter par la vie pour savourer l'instant présent » ? C'est tellement bien connaitre la mentalité valaisanne ...

J'aime bien la collection Folio 2€. Le prix, d'accord, mais aussi et surtout les choix.

6 nouvelles (extraites du recueil ‘S'abandonner à vivre'), 6 histoires, 6 invitations à méditer sur l'homme et les aléas de la vie.

‘Le barrage' et le village natal de Lao-tseu.
‘La bataille' de Borodino et son Napoléon local.
‘La ligne' électrique ou du boom de la libido après une coupure de courant.
‘L'ermite', de la taïga évidemment avec un tel auteur aventurier.
‘La lettre', seul bémol dans le recueil.

‘Le téléphérique' – Waouw – ou comment échapper à un Noël pantagruélique, sans le vouloir…

Cette dernière nouvelle mérite le détour !

Sylvain Tesson ou Une philosophie de vie

Recueil de 6 nouvelles :
Le barrage ou de la folie des hommes à vouloir, encore et toujours, dompter et maîtriser la nature -
La bataille ou de la persistance du lien marital amoureux quelles que soient les épreuves -
La ligne ou des progrès technologiques, supposés nous apporter, toujours plus de confort et de bien- être -
L'ermite ou de vouloir que tout être humain soit le clone de son voisin ; à défaut, on doit le psychiatriser -
La lettre ou de la nécessité (ou pas) de modifier le destin de chacun -
Le téléphérique ou l'art de faire un pied de nez aux conventions sociales.