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Critiques de Tania Tchénio (6)
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Regards fauves

Un texte très fort sur le harcèlement, un texte poétique en prose et des illustrations qui symbolisent parfaitement la violence du harcèlement, la solitude des enfants harcelés, le caractère monstrueux aussi, comme si les enfants harcelés étaient noyés dans une masse de noirceur et d'angoisse.

C'est le calvaire quotidien d'une jeune fille qui est décrit, un calvaire ignoré par les adultes, qui minimisent ou qu'ils refusent de voir.

Et quand arrive un nouvel élève, lui aussi victime du harcèlement, cela n'aide en rien la jeune fille, ils sont seuls chacun dans leur cauchemar, mais le jeune garçon va vouloir y mettre un terme en attentant à ses jours...sans y parvenir fort heureusement.

A la fin, rien ne garantit que les harceleurs aient véritablement pris la mesure de leurs actes, et c'est ce qui est décourageant et effrayant dans ce fléau...
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Pop-corn

"Pop-corn" est un recueil de commande dont le thème, "grandir" était imposé aux six auteurs ayant participé à la collection anniversaire des 40 ans des éditions Cheyne.



Les poèmes sont courts, en vers libres. Le lecteur peut les picorer au gré de ses envies.

Personnellement, j'ai été plus sensible aux textes ajoutés en première partie, suite à la découverte par l'auteure de sa grossesse. Ils sont plus personnels, plus incarnés.

Dans la seconde partie, certains poèmes sur la découverte de soi-même, les changements du corps, sont bien trouvés. Elle est agréable mais m'a semblée plus abstraite.



Un recueil qui parlera aux parents de jeunes enfants.
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Regards fauves

La douleur que les regards produisent. Surtout celle des regards fauves ; mauvais et aiguisés à souhait.

Elle voit, elle sait ; elle subit surtout.

Cela ne la dérange plus, c'est la résiliation totale.

Puis il arrive, un spécimen rare, la proie idéale.

Et les regards fauves ont une nouvelle cible, à cribler de balles, à détruire, à rabaisser.

Elle voit sa déchéance, et sa souffrance croître.

Et puis les regards fauves en ont termine, sous les yeux des adultes.

Et les adultes arrivent, que le tard, beaucoup trop tard.

Dire des mots d'adultes.
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Regards fauves

Une thématique hélas bien trop actuelle et récurrente dans la cour de récréation !

Le harcèlement.



L’auteur nous parle d’Elle, une jeune fille sans doute collégienne, victime de harcèlement scolaire. Des premières insultes, aux premiers gestes mimant des coups, jusqu’aux brimades continues, inlassablement répétées jour après jour. Qu’Elle réagisse ou pas, rien ne change.

Puis arrive un nouveau qui devient à son tour victime. Elle s’en aperçoit, pourtant Elle garde le silence, elle aussi, ce silence si pesant des autres qui la blessait autant sinon davantage que les brimades.

La violence monte progressivement dans le coeur et l’esprit des victimes. Jusqu’au jour où…



Tania Tchénio nous raconte ce drame par le biais de quelques phrases calibrées, de mots bien pesés. Un texte minimaliste qui pourtant fait monter crescendo le ressenti, les émotions multiples, la souffrance, « l’envie de » qui affronte « l’impossibilité de ».

Une grande pudeur habite ce texte, pudeur que l’on retrouve dans les illustrations de Anne Leloup : des traits simples, fins, et des tâches de peinture, des ronds. Bleu, rouge et noir sont les seules couleurs. Comment représenter ce qui est ici évoqué ? Pas si facile. Lors de ma lecture, j’ai perçu une complémentarité entre le texte et les illustrations, les deux s’accompagnent harmonieusement.



Un bel ouvrage de forme allongée, en hauteur. Un papier de qualité. Une histoire qui restera gravée en moi.

A lire et faire lire, d’urgence !!
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Regards fauves

Est-ce un jeu ? Est-ce un choix ? Ou bien est-ce « comme ça » ? Anne Leloup hésite, cherche une réponse. L’illustratrice dit qu’elle sent assez vite que c’est bien… c’est ce qui convient. Après s’être imprégnée du texte qu’elle a lu, lu, relu et relu, elle s’en remet à sa main. À ses gestes selon les techniques qu’elle connaît et remet à l’épreuve par études successives. Le résultat, ce sont des courbes en droite ligne de ce qu’elle offrait déjà dans Le jardin en 1999 et qui font désormais sa patte, sa griffe ; entre CoBrA, art brut et art naïf.



On lui a dit gogol, on lui a dit tu fais pitié, on lui a dit pupute en rigolant.



Des formes creuses et pleines, monochromes et minimes, a-géométriques et sauvages, jettent des pavés gras et pâtés furieux. Ils s’opposent à des traits au crayon fin représentant des visages vidés et anonymes, parfois augmentés de végétaux délicats et fragiles, poussés, pensés de l’intérieur. Le contraste est très grand tant en forme qu’au fond. En rouge de boue sanguine, des cercles interrompus figurent des lèvres qui semblent crier ou embrasser. Des grappes de gros raisins noirs de colère sont ici remplies et là creusées. Des explosions mentales inondent les pages en un feu d’artifice gore. Des feuilles végétales sont hachurées de nerfs tendus, appuyés au plomb.



Leurs yeux sur elle sont des sables mouvants. Elle est dévisagée. Elle se débat – elle sombre. Elle se fige – elle sombre.



Le texte de Tania Tchénio raconte le harcèlement scolaire d’une victime secondée par l’arrivée d’une suivante prenant sa place. Les regards fauves se détournent de l’une à l’autre, la première alors écartelée entre le soulagement, la culpabilité et la solidarité. Situations horribles, de pleine actualité, où les élèves apprennent comment se comporter pour gagner plus tard : par la ligue de la domination et de la violence, toujours plus suprêmes, prenant toutes les normes, tout de suite, lentement, psychologiquement et à mort.



Les mots des petits font plus mal. On se passe, de grand frère en petit frère, le droit de lui dire des noms d’animaux.



De facture pointue, le livre édité par Cheyne est un bijou typographique de papier ivoire lisse. Le choix de la police de caractère, un Helvetica Neue administratif et rigide, glace la narration où le texte s’impose entre les dessins, exigeant toute la froide attention du lecteur, suspendu entre le témoignage de victimes manifestes et l’impéritie d’autorités artificielles.



Le nouveau n’est plus là. Qui l’a remarqué. Le nouveau n’est plus là. Et les professeurs ont les traits tirés. Des adultes viennent à sa place. Dire des mots d’adulte.
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Regards fauves

Ce long poème bénéficie d'illustrations d'Anne Leloup en noir, rouge et gris. Pas de visage, pas de détails distinctifs mais des formes, des ronds, des traits rouges... C'est intense et viscéral.
Lien : https://www.ricochet-jeunes...
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