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Citation de graslionel


Non seulement la vie commune, mais toute la vie sociale supposait finalement une considérable dose de confiance. Tous les jours, elle devait s'en remettre à des systèmes et des mécanismes qu'elle ne maîtrisait pas. Les freins de sa Fiat par exemple. Elle appuyait sur une pédale et la voiture s'arrêtait, mais elle n'avait jamais vu à quoi ressemblaient des disques de frein. Elle ne réussirait jamais à les décrire, encore moins à les réparer. Elle devait donc placer sa confiance en un ouvrier totalement inconnu d'Italie du Nord en estimant qu'il avait fait correctement son travail, et, pour les révisions, faire de même confiance aux gars du garage de Västberga, moins inconnus mais qui restaient malgré tout pour elle des étrangers.
Sa confiance devait également s'étendre à des quantités de gens aux quatre coins du monde, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. La vie moderne avait rendu les êtres humains plus dépendants les uns des autres que jamais. Raison pour laquelle elle paraissait si précaire, si épuisante. Raison aussi pour laquelle chaque signe d'insécurité semblait si catastrophique. Sans cette confiance, le monde s'effondre.
Bien des gens prétendent, à tort, que l'industrialisation a rendu la vie moins humaine ; au contraire, l'industrialisation a rendu les êtres humains plus dépendants les uns des autres. Une Fiat emmène bien plus de gens qu'un apôtre.
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