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Citations de Theodor Kallifatides (19)


Les verres, maintenant vides, paraissaient plus grands. Apparemment, le vide prend de la place.
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"Pourquoi Dieu nous donne-t-il la vie, si n'importe qui peut nous la voler ?"
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Il était temps pour moi de retourner auprès de la tombe de papa.
Je m’aperçus soudainement que je ne devais pas retourner auprès d’une tombe, mais auprès d’une source vieille et tarie, mais une source quand même.
(...)
C’est ma ville pensai-je, bien que je sache que deux jours plus tard, je monterai à bord de l’avion pour Stockholm. Là-bas aussi il y avait une ville qui était en train de devenir la mienne (...)
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Il me fallait attendre d’avoir pris le recul nécessaire à l’examen de mon sujet d’un œil critique et libre de préjugés. Mais, d’autre part, il ne fallait pas que ce recul soit trop important, ce qui aurait fait de moi un étranger à la vie que je voulais écrire.
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Si l'on reçoit un cadeau par la Poste céleste, on n'a pas à être mesquin ni à avoir mauvaise conscience. Il faut recevoir et remercier.
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Theodor Kallifatides
Les Suédois n'aiment pas que je parle d'eux dans mes livres. Ils ne veulent pas, en quelque sorte, que je fasse du roman suédois. Je ne les intéresse vraiment que dans la mesure où je raconte la Grèce.
Le problème est d'écrire. C'est le seul problème ; si par la suite on écrit dans sa propre langue ou dans une autre, cela ne fait pas de grosse différence.
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Ensemble ils écoutaient la mer, ensemble ils la regardaient et ils savaient que plus jamais de leur vie ils ne seraient aussi proches l'un de l'autre qu'en cet instant, devant cette bête prodigieuse, devant cette eau bleue dans laquelle le ciel se noyait chaque jour depuis des centaines de milliers d'années.
Pourquoi les genoux des amoureux deviennent-ils si faibles? Pourquoi le corps est-il attiré vers la terre par cette force irrésistible et inexplicable? Pourquoi le sol est-il si mou?
Comment les mains et les lèvres connaissent-elles toutes ces caresses et ces baisers, comme si caresses et baisers n'avaient fait que dormir dans les mains et les lèvres ?
D'où viennent tous ces mots nouveaux ? D'où vient ette certitude, cette confiance qui met deux enfants dans les bras l'un de l'autre.
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Stelios était en outre ancien marin, plombier, gendarme, inventeur, farceur de taille, menteur de taille et très aimé. Il étati le vaste coeur du village. Tout le monde y trouvait place et au fond de ses yeux bleux, devenus gris avec les ans, on pouvait voir les reflets d'une vie reiche de nombreux êtres et de nombreux destins.
Le père Stelios, comme tous l'appelaient, fut amené devant le capitaine allemand afin d'être testé sur ses connaissances de la langue allemande. Le père Stelios n'en savait pas grand-chose, mais il connaissait quelques histoires cochonnes en allemand. Cétait sa manière de connaître beaucoup de langues. Il collectionnait des histoires et par là même des langues.
Il débita sa première histoire cochonne en bavarois et le capitaine fut conquis. La chaleur de STelios l'avait déjà vaincu.
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Östen Nilsson s'étonnait toujours de la quantité de choses stockées sur tout un chacun, même sur les gens qui n'avaient jamais dérangé la police ni le système judiciaire. Cette facilité et cette indécence l'inquiétaient [...]. Vivre sans jamais être remarqué était certainement frustrant, mais vivre observé était encore pire.
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Il existe un genre d'amour qui ressemble à un feu de Bengale. Qui illumine brillamment le ciel nocturne, puis s'éteint. Son amour à elle n'était pas ainsi. Il n'avait jamais abandonné le terrain.
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Pourquoi se cacher derrière des mots quand on peut se cacher derrière des actes? Pourquoi se cacher derrière les autres quand on peut se cacher derrière soi-même?
Père Theodoricus Ravenna (épigraphe).
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Tout allait pour le mieux, à un détail près, un terrible détail : la solitude. Il n'aurait imaginé qu'on pouvait se sentir aussi seul, que la solitude l'empêcherait de dormir, de rire, et finalement de connaître autre chose que la terreur d'un coeur vide.
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À peine Kristina fut-elle assise derrière son bureau que Göran Syrén, le directeur de la police de Huddinge, la convoqua. Celui-ci avait fait une carrière éclair grâce à une technique très développée de léchage de cul qui, à sa plus grande déception, n'avait pas encore été reconnue comme une discipline olympique. Il était extraordinairement équipé pour cet exercice, car sa langue était si longue qu'elle manquait de place dans sa bouche. Elle pendait pour moitié en dehors, comme chez un limier anglais haletant, animal avec lequel il possédait d'ailleurs globalement des ressemblances frappantes. Ses joues couleur bordeaux tombaient en doubles poches, il n'avait pas de sourcils et il avançait sans cesse ses lèvres dans une sorte de tentative de paraître sensuel.
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On ne tombe pas amoureux, si ce n'est d'un détail, qui agit sur nous comme la madeleine de Proust. Il s'agit la plupart du temps d'un détail sans importance, mais qui se révèle fatal. Un mouvement, un geste, un certain maintien du corps dans un situation donnée. Par exemple, rien de plus gracieux qu'Anja se mettant sur la pointe des pieds pour prendre le sucre sur l'étagère. Curieusement, ça ne concerne que le sucre. Si elle attrape le sel, c'est différent.
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Non seulement la vie commune, mais toute la vie sociale supposait finalement une considérable dose de confiance. Tous les jours, elle devait s'en remettre à des systèmes et des mécanismes qu'elle ne maîtrisait pas. Les freins de sa Fiat par exemple. Elle appuyait sur une pédale et la voiture s'arrêtait, mais elle n'avait jamais vu à quoi ressemblaient des disques de frein. Elle ne réussirait jamais à les décrire, encore moins à les réparer. Elle devait donc placer sa confiance en un ouvrier totalement inconnu d'Italie du Nord en estimant qu'il avait fait correctement son travail, et, pour les révisions, faire de même confiance aux gars du garage de Västberga, moins inconnus mais qui restaient malgré tout pour elle des étrangers.
Sa confiance devait également s'étendre à des quantités de gens aux quatre coins du monde, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. La vie moderne avait rendu les êtres humains plus dépendants les uns des autres que jamais. Raison pour laquelle elle paraissait si précaire, si épuisante. Raison aussi pour laquelle chaque signe d'insécurité semblait si catastrophique. Sans cette confiance, le monde s'effondre.
Bien des gens prétendent, à tort, que l'industrialisation a rendu la vie moins humaine ; au contraire, l'industrialisation a rendu les êtres humains plus dépendants les uns des autres. Une Fiat emmène bien plus de gens qu'un apôtre.
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Nous autres les suisses, nous n'avons jamais rien découvert mais nous utilisons l'essentiel. Nous n'avons pas découvert l'argent mais avons les plus grandes banques. Nous n'avons pas découvert l'horloge mais avons les plus grands fabricants. Nous n'avons pas découvert la neige mais avons les meilleures pistes du monde. La liste est longue.
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- L'homme de la haute montagne, ça fait biblique.
- J'y ai pensé aussi, dit Irène (...). Une autre chose indique encore qu'il est arabe ou d'Orient.
- Laquelle ?
- C'est qu'ils parlaient français entre eux. Personne d'autre ne parle plus français aujourd'hui. Pas même les Français.
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Il paraîtrait même que les Grecs sont fiers de la faculté qu'ils ont de supporter autant la soif que la faim.C'est en fait devenu une nécessité pour eux.De nombreuses générations de Grecs se sont nourries d'olives noires et fripees, d'une moitié d'oignon, d'une gorgée de vin et d'un crouton de pain.De nombreuses générations de Grecs sont mortes trop tôt mais avec fierté.Il en va de même pour les passions.Les Grecs sont doués de beaucoup de passions.Seulement ils sont obligés de les maîtriser s'ils tiennent à leur peau.
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Le peuple grec a toujours eu des ennuis avec ses rois, ses présidents, ses généraux et ses évêques,Les dieux par contre ne lui en ont pas trop causé.Il est vrai qu'autrefois Zeus descendait sur la terre de temps en temps pour ravir une belle jeune fille par ci, par-là, belle fille qu'il ne manquait pas de rendre enceinte mais à part cela il utilisait sa foudre de manière relativement raisonnable.
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