Quand je revins le soir, le cerveau marbré de quelques veines de gris de perle, une vague bouffée de parfum oriental me chatouilla délicatement l’appareil olfactif ; la chaleur de la chambre avait attiédi le natrum, le bitume et la myrrhe dans lesquels les paraschistes inciseurs de cadavres avaient baigné le corps de la princesse ; c’était un parfum doux quoique pénétrant, un parfum que quatre mille ans n’avaient pu faire évaporer. Le rêve de l’Égypte était l’éternité : ses odeurs ont la solidité du granit, et durent autant.