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Citation de Aproposdelivres


La maison du rabbi était envahie d'un désordre indescriptible. Les meubles poussiéreux servaient de refuge aux vers, et, sur les étagères de la bibliothèque, les toiles d'araignées couvraient presque totalement les volumes du Talmud, du Zohar et de la Guemara. Un morceau de beigel rassis, oublié sur une soucoupe, se voyait offert en pâture à un essaim de souris dont le museau frémissait de terreur à chaque soupir de rabbi.
Car le rabbi soupirait abondamment. Confusément, sans se prévaloir de quelque obscur don de devin, il pressentait que les temps à venir ne seraient pas cléments pour le peuple d'Israël. Mordechai Hirshbaum ne vivait pas coupé du vaste monde. Toutes les semaines, le courrier de Lvov apportait un ballot de journaux pour le rabbi. Les titres démontraient que les préoccupations de Mordechai étaient éclectiques : on pouvait relever des revues polonaises, bien entendu, mais surtout allemandes, russes, et même américaines ! L'employé de la poste qui livrait la presse n'y jetait même pas un coup d'œil. Et dans tout Niemerov, Rabbi Mordechai Hirshbaum passait pour un illuminé. Aussi, personne ne s'étonnait de le voir abonné à tant de journaux aux noms si énigmatiques.
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