La misère fait fantasmer tous ceux qui ne la connaisse pas, et la confonde avec la pauvreté volontaire, l’ascèse.
Je ne vais pas me fatiguer à essayer de démonter les rouages d’un système qui broie des hommes et en sous-paye d’autres pour maintenir les premiers dans une survie résignée.
De toute façon, seuls les imbéciles et les porcs peuvent encore croire à la pérennité d’un tel monde.
"Travailleur social enthousiaste pendant près de dix ans, je n'ai plus très envie d'être le kapo bienveillant de mes frères humains. Je me borne à raconter ce que j'ai cru voir et entendre. Je ne vais pas me fatiguer à essayer de démonter les rouages d'un système qui broie les hommes. De toute façon, seuls les imbéciles et les porcs peuvent encore croire à la pérennité d'un tel monde."
Si la grande désocialisation et la toxicomanie sont bien des pathologies mentales, je trouve, moi, plutôt sain de refuser ce monde, fût-ce à en perdre la raison. La « normopathie », ce refus d’une singularité qui nous rattache pourtant à l’universel, me semble une affection bien plus grave et bien plus répandue. La sanctification du travail, la volonté de réinsérer des gens qui veulent ou ne peuvent pas bosser – alors que du boulot, y’en a et y’en aura de moins en moins et que, de toute façon, la plupart des activités salariales possibles participent à la destruction de la planète – sont des lubies aussi folles que vaines.