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Critiques de Thomas C. Durand (72)
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Quand est-ce qu'on biaise ?

Devrait être d’utilité publique.



La zététique, l’art du doute nourri par la méthode scientifique. L’auteur met en scène des dialogues entre deux personnages, Vled Taps, le zététicien pédagogue et la marionnette Mendax le contradicteur, qui représente les mauvaises intuitions. On peut retrouver ces dialogues sur la chaîne Youtube « La tronche en biais ». Auquel je vais de ce pas m’abonner d’ailleurs.





Les biais cognitifs de toute sorte, le doute raisonnable, le besoin de cohérence, les biais de confirmation, synchronicité, l’appel de la nature, les explications monocausales… Tout cela peut paraître barbare à un profane comme moi, mais la mise en scène et l’humour développé font passer toutes ces informations avec une facilité déconcertante. Bon j’avoue que le terrain était propice. Je connaissais un peu la zététique et c’est ce qui m’a fait choisir de lire ce livre.

Cela étant, je le conseille à tous ceux qui aiment réfléchir et qui ne se contentent jamais des assertions qu’on leur assène de tout bord.

On abordera également dans ce livre, plusieurs sujets dits de société, passés au crible de la pensée critique et notamment, la « théorie » ou l’étude de genre. Très éclairant.

Vous ne trouverez pas une étude en bonne et due forme de l’homéopathie ou du réchauffement climatique, le consensus scientifique s’en est déjà chargé, mais des outils et des réponses à pourquoi peut-on être amené à penser ainsi ou ainsi. Apprendre à prendre en compte ces informations pour apprendre ou réapprendre à douter, à raisonner, à reconnaître tous les biais cognitifs qui polluent souvent les idées soutenues par tout le monde et surtout n’importe qui avec forces de conviction.

Bon l’auteur n’évite pas les piques acides sur les charlatans de tous bords, mais ça n’a pas été franchement pour me déplaire.





Un livre de salubrité critique qui devrait être déclaré d’utilité publique. (Parallèle que l’éditeur a voulu qu’on fasse ? J’adhère).

Pour aller plus loin et facilement, la sitographie vous donnera plusieurs sites à consulter sans modération.
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Cette critique peut heurter la sensibilité de certains lecteurs.

Quand est-ce qu'on biaise ?

- Dieux n'existent pas, ils sont trop nombreux de toute façon

- Le sida ce n'est pas la CIA c'est bien une maladie à la con

- Le cancer ne se guérit pas pas le jeûne ou l'homéopathie

- L'astrologie, les médiums et tout le tralala, ça pue du cul

- Le 11 septembre, c'est des guignols en mal de reconnaissance portés sur l'absurdité d'un dogme à la con et non la CIA

- La magie n'existe pas, l'imaginaire oui

- Les extra terrestres pourquoi pas, pour le moment hein...

- personne ne guérit par la psychanalyse

- Le réchauffent climatique c'est pas les chinois pour anéantir l'industrie des États Unis...



La liste est longue...



Oh putain je vais me faire plaisir et laisser cours à ce qui me fait bander depuis quelques années maintenant, Hormis les femmes, la nudité des femmes, leur sourire, leur doux visage, leur féminité, leur douceur, bref la vie m'a fait bien dans ma tête de part une naissance aisée, dans un pays aisé avec des parents biaisés, Rassurez-vous le « I » en trop a fait de moi ce que je suis. Cela étant et fort heureusement je ne suis pas pédé, maladie reconnue officiellement par les dogmes divers et variés de l'enculerie générale, ou plus poliment parlant de l'enfumerie générale, car tout dogme quel qu'il soit renferme un mystère scientifiquement et irréfutablement non prouvé par l'Étude critique des sciences, destinée à déterminer leur origine logique, leur valeur et leur portée (théorie de la connaissance) soit par ce terme un peu gourou « L'épistémologie ».



Depuis toujours je vous dis que je suis une burne, pas intellectuel, pas formé, pas éduqué intellectuellement, bref je remets en cause mes capacités personnelles car je suis dans l'incapacité de piger un truc un peu chiadé avec des mots pompeux, hasardeux, des formules au sophisme et à la rhétorique musicale qui résonne à tout ceux qui se trouvent sensible à cette musique, les autres se perdent dans l'incompréhension et le désintérêt se sentant exclue d'une telle sentence discriminatoire et parfaitement subjective qui nous est proprement dû en fait parce QU'ON S'EN BRANLE.



Mais moi, je ne m'en branle pas, j'ai envie de comprendre pourquoi, comment, bref je suis con comme les autres qui veut savoir pourquoi il est aussi teubé, demeuré, mais pourquoi je ne comprends rien à la psychologie, à la philosophie, comme-ci j'étais hermétique à ces disciplines.

Alors j'ai cherché dans mon passé, parce que ça me concerne et ça me ronge un peu de l'intérieur, pourquoi je suis devenu athée à 13 piges, pourquoi j'ai arrêté d'aller voir un psy au bout de 4 séances et pourquoi j'ai guéri de mes petites névroses tout seul comme un grand gourou de l'introspection personnelle etc… :



« Allez mon jeune apprenti, tu te branleras une fois par jour pendant 10 jours, tu peux t'aider de tous les supports à ta disposition pour faire péter le désir entre tes deux mains »



Yeahhhh j'étais guéri, enfin presque… Alors quoi ? comment ? bah j'en sais foutrement rien, j'ai lu des trucs, plein de trucs en LOGIE, en SOPHIE, et j'ai trouvé des réponses à la con encore plus nébuleuse que le mal de tête de toute femme de mauvaise foi préférant simuler un mal pour un bien commun qui nous apporterait à nous les homme l'illusion que vous nous aimez surtout et avant tout pour le cul… le romantisme et les sentiments me vont droit dans le calbute sachez-le, le reste c'est de la poésie de perlinpinpin couchée dans les livres aux pages cornées.



Donc j'ai lu, j'ai lu, et j'ai regardé des trucs sur internet pour comprendre mieux, l'auteur est-il reconnu comme l'élite intellectuelle de notre monde ? parce que je ne comprenais toujours rien…



« Ah merde oui le mec est une putain de pointure dans le domaine de nébulation féminine, je me souviens il s'appelait « Rocco Siffredi », et j'ai enfin admis que j'avais un petit zizi de rien du tout, que le quantique servait à comparer l'infiniment petit à l'aide de calculs savants qui m'échappaient mathématiquement parlant mais dont je ne réfutais en aucun cas la véracité scientifique prouvée jusqu'à preuve du contraire. le micro-ondes peut vous en parler d'ailleurs… ou les lasers.



Et bah ouais, les petites bites ne sont pas gage d'un grand savoir, rumeur ? croyance populaire ? anecdote ? hum, cela a-t-il été prouvé scientifiquement, je me le demande ?



En fait j'ai besoin d'être rationnel, cohérent, cartésien (bien que Descartes soit une peu chahuté à ce sujet), sceptique, dubitatif, dans le doute permanent, de toutes choses qui semble être ce qu'elles sont alors qu'elle ne sont point ce qu'elles semblent ne pas être, mais moi je « Suis » et toi qui tu es ?



Bref en somme je suis un con qui se respecte et qui comme tout un chacun, je suis souvent crédule mais je sais changer d'avis, je le fais tout le temps, à condition d'avoir la preuve irréfutable jusqu'à une nouvelle preuve irréfutable de ce que je crois.



Pour résumé je comprends tous les bouquins de vulgarisation sur l'astronomie, de sociologie, je comprends les faits scientifiques avérés E=MC2 mon amour, et quand je ne comprends pas alors je cherche comme pour la psychologie récemment :



« Freud, Jung » qui m'amusent autant qu'ils me frustrent, des légendes dans leurs domaines acclamés par l'élite intellectuelle parfois pédante de supériorité persuadée de détenir une vérité que seuls les initiés peuvent comprendre et connaitre…



Donc j'ai cherché de mon propre « Moi » pourquoi je comprenais que dalle hormis deux trois théories très fun comme l'interprétation des rêves, le refoulement, la libido, les archétypes et j'en passe de commentaires tellement j'étais paumé.



Scientifiquement ça pue du cul si, si je vous assure, ça vaut tout le savoir du monde officiellement mais officieusement ça vaut autant que le complexe d'oedipe qui a toujours été pour une moi une fable mythologique.

Tout n'est surement pas à jeter non plus hein.



Moi je me suis guéri tout seul de mes névroses, le reste est pompeusement cognitif lié à des facteurs purement scientifiques qui expliquent de manières limpide notre façon d'être ce que nous sommes comme la femme à genoux qui dans un élan de générosité altruiste après un bon doliprane éliminant un mal de bide impromptue s'adonne à la plus grande démonstration d'amour de tous les orgasmes… « Ohhhhh mon dieu que c'est bon »



Je digresse de bonne foi, car dieu est le garant d'un esprit « sein » que auquel le je joins volontiers ma langue…



Bref quand je ne comprends rien, c'est qu'il y a un hic, je peux ne rien comprendre hein, je ne suis pas un savant littéraire scientifico gaucho populo, parfois je raconte des conneries, je cache ma profonde bêtise dans la digression, l'humour, l'ironie, l'auto-dérision mais je me soigne tout seul, à l'aide de compétences qui m'échappent parfois, j'insiste je creuse et j'emmerde le reste du monde.



Les gens peuvent croire en ce qu'ils veulent, souvent convaincus, impossible à raisonner même par les faits, les preuves, la rationalisation, la cohérence, ils s'obstinent dans leurs croyances souvent anodines, bénignes mais souvent loufoques, grotesques, et forte déplaisante pour l'espèce humaine, mais l'égo, la fierté, l'estime de soi sont plus fortes que la vérité, plus forte que la véracité des protocoles scientifiques, dévalorisant l'adversaire, proposant des théories Ad hoc qui viendront corroborés leurs théories, s'entourant de gens qui croient aux mêmes choses, voilà pourquoi j'évite le débat, la confrontation, les dissonances cognitives sonnent comme le diable, elle attribuent l'erreur à autrui et les réussites a soi, « c'est pas moi chef… »



Moi je ne suis pas végétarien, je bouffe de la merde tout le temps, pourtant je condamne les abattoirs, la traite des animaux, la pollution etc… des convictions certes mais biaisées en pleine dissonance avec mes actes qui se justifient par le fait que j'étais élevé comme ça, que ce n'est pas de ma faute si je bouffe de la viande que de toute façon quelqu'un d'autre la bouffera à ma place, bref si demain j'arrête par une volonté de fou furieux alors je m'attribuerais tout le mérite et je condamnerai dans les flammes de l'enfer les mécréants bouffeurs de viande.



Qui n'a jamais dit : « putain j'ai encore choisi la mauvaise caisse »

Moi ça me fait marrer quand je le dis parce je ne me souviens que des fois ou j'ai choisi la caisse à la con, la majorité du temps je m'en branle car ça avance vite, et en plus je ne prends pas en compte les autres pour qui ça avance… mais pour établir une réelle « malédiction du choix de la caisse qui n'avance pas » faudrait créer un protocole scientifique qui éliminerait le hasard de l'équation soit un calcul très simple :



Sur 100 fois ou vous allez faire les courses il faudrait tomber 63 fois sur une caisse à la con, autant vous dire que personne ne passera ce premier test, mais quand bien même il le passerait parce que c'est la norme, ils resterait à réaliser d'autres tests pointus qui valideraient si oui ou non vous avez cette malédiction de merde qui fait chier votre impatience de claquer votre tune de prolétaire dominé par le capitaliste mondial bientôt anéantie par le réchauffement climatique.



Tu digresses encore avec tes paraboles fumeuses de contrepèteries…



Alors voilà tout ça pour dire : « Je sais que je ne sais rien »

Seule citation que j'emploie pour paraitre cultivé, bien sur je cite mes sources : « Socrate disait… »



Bah ouais Soso t'étais le boss, t'avais tout compris en fait, l'esprit critique sous l'antiquité, l'ouverture d'esprit :



« Quand est ce qu'on biaise » vulgarise la zététique et c'est avant tout une chaine sur You tube se nommant : « La tronche en Biais »



Alors C'est quoi ou juste la zététique, petite définition :



(source Wikipédia) La zététique est définie comme « l'art du doute » par Henri Broch, le terme d'art se comprenant au sens médiéval (ars) d'habileté, de métier ou de connaissance technique, en clair, de « savoir-faire » didactique qui permet la réflexion et l'enquête critiques.

La zététique est présentée comme « l'étude rationnelle des phénomènes présentés comme paranormaux, des pseudosciences et des thérapies étranges ».

La zététique est destinée aux théories scientifiquement réfutables, c'est-à-dire respectant le critère de discrimination de Karl Popper. de fait, contrairement aux autres mouvements sceptiques, elle ne pose pas la question des religions et des croyances non réfutables. Son objectif est la mise à l'épreuve d'énoncés pourvus de sens et de nature scientifique (c'est-à-dire réfutables selon Popper) dont les explications ne semblent pouvoir se rattacher à aucune théorie communément acceptée.

La zététique se réclame aussi du scepticisme scientifique, et plus généralement de la démarche de doute cartésien qu'elle décrit comme nécessaire en science comme en philosophie. Elle se veut, pour reprendre le mot du biologiste Jean Rostand, une « hygiène préventive du jugement » (source Wikipédia)



A quoi ça sert finalement ?



A plein de chose, mais surtout à nous comprendre, à se comprendre, à comprendre le monde, les croyances, les vérités, les conneries qui nous formatent à longueur de vie, avoir l'esprit critique, être rationnel, ils parlent de dissonance cognitive, de rationalisation, ils prouvent ce qu'ils avancent, corrigent les erreurs qu'ils auraient pu commettre et c'est pertinent, passionnant... petits coeurs d'amour



Moi je le fais à mon échelle, mais j'en suis arrivé là, j'ai l'impression d'avoir trouvé enfin une vraie réponse à mes trop nombreuses questions, mais je n'ai pas le talent, la patience, la rhétorique, les arguments, et l'aplomb pour ouvrir ma gueule, je me contente de me contredire tout le temps, de me poser mes questions, de trouver mes propres cheminements de pensées, je suis souvent dans l'erreur que je corrige tant bien que mal avec l'expérience et la maturité du coup on peut arriver à faire plein de trucs cool, comme donner du plaisir à sa femme enfin…



" j'ai comme un doute…"



Merci à toute l'équipe de la tronche en biais pour leur vulgarisation, leur humour, leurs sources, leur clarté, leur esprit de contradiction et tout le reste.



Et merci à mère, car grâce à elle je me pose des questions.



A plus les copains

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Les énigmes de l'aube, tome 1 : Premier souffle

Comme chaque année, les trois maisons d’édition qui composent le collectif des Indés de l’Imaginaire ont fait le pari de sortir conjointement pour la rentrée de septembre trois ouvrages écrits par de jeunes auteurs et autrices prometteurs. Si du côté de Mnémos et des Moutons Électriques, on a misé sur des têtes connues (à savoir Adrien Tomas et Alex Nikolavitch), ActuSF a en revanche décidé de mettre en avant un auteur jusqu’ici absent de son catalogue : Thomas C. Durand. Déjà publié en 2011 par les éditions Asgard, le diptyque des « Énigmes de l’aube » est une œuvre appartenant au registre de la « light fantasy », comprenez de la fantasy humoristique où quiproquos, loufoqueries et bizarreries sont au programme. On pense ici évidemment beaucoup à Terry Pratchett, pour le côté décalé et la légèreté du ton employé, mais aussi, dans une certaine mesure, à J. K. Rowling et son célèbre « Harry Potter ». Le premier tome met en effet en scène une certaine Anyelle, adolescente élevée au fin fond de la forêt par son père, et qui se découvre un pouvoir magique puissant, celui de Renfort (soit la capacité de démultiplier la puissance du pouvoir des autres). Ce don étant à la fois fort rare (et par conséquent très convoité) et fort dangereux, décision est prise d’emmener la jeune fille dans l’école de magie la plus proche afin qu’elle puisse apprendre les bases et éviter de provoquer trop de catastrophes avec son pouvoir. Seulement, Anyelle ne correspond pas vraiment au profil type des élèves de l’École des Magies Utiles et Laborieuses. D’abord parce que la jeune fille possède un caractère bien trempé et n’apprécie que modérément de devoir quitter sa forêt pour suivre un cursus pour lequel elle n’a aucune appétence. Ensuite parce que sa position sociale est très inférieure à celle de ses camarades qui sont tous des citadins plus ou moins fortunés. Enfin, et surtout, parce qu’elle est une fille, et que l’apprentissage de la magie est d’ordinaire réservé aux garçons…



Le lien avec « Harry Potter » saute immédiatement aux yeux et pourra, au choix, rebuter complètement le lecteur, lassé de la sempiternelle rengaine du néophyte qui découvre les joies de la magie, ou au contraire lui procurer un agréable sentiment de familiarité. Car si l’école d’Anyelle n’est certes pas Poudlard, on trouve malgré tout de nombreuses similitudes dans la manière d’aborder le quotidien des élèves ou d’évoquer les spécificités de l’école. Sport en apparence loufoque mais très codifié et suscitant une adhésion sans borne des élèves, professeurs tour à tour étranges, odieux ou protecteurs, chicaneries et inimités entre élèves… : si le monde imaginé par l’auteur n’a rien à voir avec celui de J. K. Rowling, force est de constater que le précédent créé par cette dernière rend presque impossible l’absence de comparaison (difficile en effet de ne pas faire le lien entre métaball et Quidditch, ni d’imaginer le professeur Ferigas autrement qu’en un mélange de Rogue/Lupin oscillant entre froideur et bienveillance). Certains pourraient trouver à y redire, pour ma part j’ai trouvé le décor agréable et les trouvailles de l’auteur plutôt amusantes. Le principal intérêt de la scolarité d’Anyelle réside d’ailleurs moins dans les péripéties qu’elle suscite que dans les thématiques sociétales qu’elle permet à l’auteur d’aborder. C’est le cas notamment du sexisme qui occupe une place centrale dans le roman et qui transparaît dans le comportement de la plupart des personnages, à commencer par les élèves et enseignants de l’école, unanimement scandalisés par la présence dans leur rang d’une représentante de la gente féminine. Les inégalités de classe figurent également au cœur du récit puisque l’auteur insiste bien sur la différence de traitement et de perspective entre les élèves lambda et ceux issus de familles puissantes et fortunées. Le rapport entre homme et nature est aussi évoqué, notamment via la « fonction » du père d’Anyelle (antibûcheron !) qui permet à la forêt de se régénérer rapidement mais pose malgré tout la question de l’exploitation immodérée des ressources naturelles.



On passe donc un agréable moment au côté de cette jeune fille perdue dans un univers dont elle ne connaît pas les codes, même si le roman n’est pas exempt de tout défauts, certains plus dérangeants que d’autres. Parmi eux, et sans doute le plus handicapant pour le récit : la quasi-absence d’intrigue. Certes, il s’agit d’un premier tome, mais, à l’exception de la scolarité d’Anyelle, on ne trouve pas beaucoup d’éléments auxquels se raccrocher pour imaginer une histoire plus complexe et ambitieuse (même si la conclusion laisse malgré tout espérer un second volet avec plus de matière…). Les quelques aspects de l’univers évoqués par l’auteur sont intrigants, mais on reste sur notre faim, dans la mesure où ces précisions ne servent, pour le moment, qu’à donner de l’épaisseur au décor et non à l’intrigue. Les personnages sont quant à eux tour à tour extrêmement sympathiques ou extrêmement agaçants, mais étant donné qu’il s’agit d’un parti pris visiblement assumé par l’auteur, cette polarisation fait davantage rire qu’elle ne dérange. Je suis en revanche un peu plus nuancée sur le personnage d’Anyelle qui séduit par son humour et sa force de caractère, mais lasse aussi souvent par son comportement puéril et son attitude faussement détachée qui frôle l’insolence (je côtoie assez d’ados mal lunés dans la journée pour ne pas avoir envie d’en retrouver dans les romans que je lis !). Dernier bémol, plus anecdotique cette fois : la multiplication des notes de bas-de-page qui apportent parfois un complément amusant mais dont la fréquence finit par casser le rythme de lecture, et par conséquent l’immersion.



Thomas Durand signe avec « Premier souffle » un premier volet prometteur qui séduit non seulement par son humour, mais aussi par les problématiques sous-jacentes qu’il aborde. Le mariage entre un décor à la Rowling et un ton décalé à la Pratchett est quant à lui très réussi, même si l’héroïne agace parfois et que l’intrigue reste pour le moment un peu trop simpliste. Ces « Énigmes de l’aube » n’en demeurent pas moins agréables et mettent en scène un univers intriguant dans lequel je ne serais pas contre refaire une incursion à l’occasion de la sortie du deuxième volume des aventures d’Anyelle.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Quand est-ce qu'on biaise ?

Deux interlocuteurs se répondent, l'un sceptique, l'autre pas, pour expliquer les divers aspects de la croyance et de la science. De nombreux sujets sont abordés, en particulier celui de l'évolution et du darwinisme.

Malgré un humour décapant, je n'ai pas été captivée par cet argumentaire. Non que je ne soit pas d'accord, au moins en partie, mais je me suis quelques peu ennuyée lors de cette lecture. Est-ce dû à ma formation littéraire et non scientifique ?
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Quand est-ce qu'on biaise ?

Ce titre avait tout pour (me) plaire, et je ne cache pas qu'il y eut même quelques bonnes surprises à sa lecture. Si vous ignorez tout des biais cognitifs, des erreurs de logique et de la zététique, si vous n'êtes pas familier de Daniel Kahneman et de Georges Charpak, Thomas Durand est un assez bon vulgarisateur, qui appréhende avec pluridisciplinarité la problématique de la vérité scientifique. Il est en particulier assez appréciable qu'il cherche non pas seulement à décrire les mécanismes classiques de l'erreur de raisonnement, mais plus largement la méthode didactique de résolution de l'erreur. Ou pour le dire autrement "comment parler avec un tenant de la théorie du complot généralisé ou de l'homéopathie". Malheureusement il souffre d'un affreux défaut, qui entrave souvent une lecture qu'on aurait voulu plus fluide. En effet la totalité du livre est construite sur un dialogue entre un maître et un élève. Et ce dernier tient plus du cancre qui interrompt le cours avec des boules puantes et des blagues potaches qu'au disciple socratique. On se serait bien passé de sa présence.
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Le rebord du monde

Merci aux éditions ActuSF pour l’envoi ! Le rebord du monde de Thomas C. Durand m’intriguait grâce à son résumé qui proposait un twist à la classique histoire d’école de magie, mais aussi une critique de notre monde. Il anime également en duo la chaîne La tronche en biais, dont j’avais parlé dans un autre article.



Le roman pose de prime abord un cadre classique. Nous suivons le jeune Clour, dont le don envahissant embarrasse une famille qui ne faisait de toute façon que peu de cas de sa personne. Il se retrouve donc envoyé dans la Chartre. Loin d’une prison horrible, ce lieu autarcique est en réalité une école formant des personnes à maîtriser leurs capacités. C’est un lieu étrange obéissant à des règles ancestrales. L’auteur crée tout un lexique unique, souvent cocasse, qui permet de bien saisir à quel point l’endroit est particulier. Les membres de l’ordre sont des Frés, qui sont encastillés. Ils sont tous frères, même les femmes. L’ensemble ressemble à un ordre religieux aux règles précises. Le style est très fluide et se suit facilement, avec un soin particulier apporté aux dialogues.



Et l’on comprend assez vite qu’il s’agit en réalité d’une image qui critique les communautés fermées sous couvert d’humour. Ainsi, la Chartre repose sur des lois ancestrales qui ont été créées pour des raisons que tout le monde semble avoir oubliées. Lorsque le jeune Clour pose des questions, on lui rabat le caquet, sûrement car ses interlocuteurs ne connaissent pas la réponse et refusent de l’admettre. C’est très notable dans la deuxième partie du roman, quand ils admettent suivre la même marche à suivre depuis des siècles face à l’un des pensionnaires aux capacités bien étranges, sans même savoir pour quelle raison. Le récit pointe les dangers aussi bien du manque de curiosité mais aussi de la curiosité elle-même. Quel est le plus grave entre les deux ?



Le style met bien en avant les personnages, en particulier Clour. Garçon serviable et de bonne volonté, il s’acquitte volontiers de toutes les taches, même s’il pose trop de questions. On le suit de ses 9 à 13 ans. La jeunesse du garçon pourrait rebuter certains, mais l’histoire est loin d’être niaise. Au contraire, le récit est assez sombre bien qu’il soit orienté jeunesse. Les autres personnages sont moins mis en avant mais ils ont parfois des origines dramatiques qui sont en lien avec leur don. Cela donne également une certaine maturité aux personnages et une noirceur aux enjeux qui se développent.



J’ai cepandant été désarçonnée par la différence de rythme entre la première et seconde partie. Si le récit est assez rapide au début, on se plonge dans le quotidien de Clour à la Chartre. Il est intéressant de découvrir les rituels immuables qui animent cette communauté et les personnages qui y gravitent, mais le scénario met un peu de temps à se dérouler, ce qui pourrait déplaire à certains lecteurs. En comparaison, la seconde partie est presque trop rapide, comme si toutes les péripéties étaient concentrées en fin de récit.



Le rebord du monde met en scène Clour, un jeune garçon doté d’un don envahissant, qui découvre les us d’une communauté autarcique. Le récit construit un vocabulaire ludique qui permet de placer la Chartre à l’encontre de l’Endehors, appuyant son aspect isolé et spécifique. Cependant, l’auteur souligne habilement à quel point certaines règles immuables étouffent l’esprit critique, lorsqu’elles sont appliquées sans réflexion ni discernement. Le côté classique du récit ne m’a pas gêné, notamment car le style est fluide et que d’autres éléments du récit sont plus originaux. J’ai cependant été surprise su rythme inégal entre les deux moitiés, qui donnent l’impression d’une certaine précipitation à la fin du récit.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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Quand est-ce qu'on biaise ?

Après avoir explicité l'ensemble des sources d'ambiguïtés pour les éviter, ne reste alors plus qu'à décortiquer les idées. C'est ce que propose ici Thomas C. Durand avec brio, profitant de plus, de l'occasion, pour expliquer les mécanismes qui nous induisent parfois en erreur, ce qui nous évitera alors peut-être de tomber à nouveau dans ces pièges que le cerveau semble vouloir nous jouer.



À peine le livre fini, j'ai déjà envie de le reprendre en main. J'aimerais pouvoir en assimiler complètement le contenu. Je sais que je le lirai à nouveau, j'espère pouvoir faire en sorte que ma façon de penser profite pleinement de l'ensemble des connaissances développées au fil des chapitres. J'ai vu les vidéos de « La Tronche en biais », le livre ne m'a pas semblé une redite pour autant, étonnant puisqu’il s’agit des mêmes textes, compréhensible puisque j’ai vu les vidéos il y a déjà quelques temps. Les épisodes étant parfois très denses, il est intéressant d'avoir accès à un format papier qui permet, pour moi en tout cas, de mieux assimiler certains contenus.



Pour être complet, je dois tout de même admettre que le livre n'est pas sans défaut, je les estime pour ma part aux nombre de deux (que j'admets très subjectifs):

1. Puisqu'il s'agit en partie d'une réutilisation des scripts de l'émission « La tronche en biais », j'aurais aimé une illustration présentant les deux personnages, en préface ou en quatrième de couverture.

2. Certains passages sont assez complexes, il m'a fallut quelques relectures pour saisir certains paragraphes. En particulier, le très intéressant chapitre 16, dont la page 191 (avec la citation de Carl Gustav Jung) m'a semblé incroyablement obscure. Lue encore, relue et lue, rien à faire, son sens m'est resté inaccessible.



Le chapitre 7, démontant en quelques pages le célèbre paradoxe de l'oeuf et de la poule, donnant une réponse qui devient alors une évidence est délicieux. La plupart des chapitres, sont l'occasion de décortiquer des questions de façon non manichéenne, apportant un recul bienvenu, des explications parfaitement explicites, documentées et référencées. Certes, cela n'est pas toujours facile à digérer mais c'est incroyablement enrichissant. le chapitre 23 « le sexe, le genre et les biais cognitifs » est un parfait exemple de cette qualité. Incroyablement riche, il permet non seulement de comprendre à la fois ceux qui défendent et ceux qui abhorrent la "théorie du genre" mais surtout permet de prendre énormément de recul sur un sujet complexe et clivant, comme sur des sujets annexes (l'essentialisme en particulier).



Le dernier chapitre est un appel à la bienveillance et à l'humilité, car nous ne devons jamais oublier que nous sommes tous victimes de biais, sur un sujet ou un autre. Un chapitre intelligent que j'ai écorné (j'ai écorné plusieurs pages mais sur la fin, j'ai écorné les chapitres, c'était plus pertinent). Dommage que mon marque-page précédait cet ultime chapitre de quelques pages lorsque ma belle-soeur m'a défié de démontrer que les citrons momifiés par un magnétiseur, qu'elle me montrait en photo, ne sont pas une preuve indiscutable que les magnétiseurs ont un pouvoir que la Science est incapable d'expliquer. J'ai beau savoir depuis quelque temps déjà qu'il est inutile et contre productif de s'emporter, je n'ai pourtant pas réussi à faire preuve d'humilité (du tout). Ma lecture est alors devenue un chouette boomerang, le retour de bâton bien mérité. C'est une façon d'apprendre et de progresser.



Un livre passionnant. À lire, relire et offrir.



Si l'on prend le titre au premier degré, je connais parfaitement la réponse : dès la lecture de la couverture. du moins, c'est la réponse que m'inspire la tête de ma voisine dans le car, il semble qu'elle ait été biaisée dès la lecture du titre.
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La vie après la mort ?

Ce livre se présente comme une analyse, ciblée et synthétique, des croyances qui se sont fortement diffusées ces dernières années concernant les "expériences de mort imminente" (E.M.I ou N.D.E. pour les anglophones), passées au crible de nos connaissances empiriques sur le sujet.

Fidèle à son rôle, Thomas C Durand ne nous explique pas dans ce livre ce en quoi il faut croire et ce en quoi il ne faut pas croire. Il nous présente quelles sont les preuves qui vont dans le sens d'avoir une raison de croire - et celles qui n'y vont pas.

Écrit par une plume aiguisée, il a le mérite de démystifier un phénomène fortement impacté par notre imaginaire collectif le plus profond, quelles que soient nos croyances.

Ce qui fait sa force faisant également sa faiblesse, il est probable que la lecture de ce livre serait une expérience désagréable pour quiconque n'aurait pas envie d'éprouver les faits avec recul et objectivité.

Dans un domaine - parmi d'autres - presque totalement investi par le regain de mysticisme, Thomas C Durand instille un éclairage neutre à des phénomènes souvent obscurcis à dessein.
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Dieu, la contre-enquête

Au XVIIe siècle, la toute jeune science expérimentale fondée sur les mathématiques est en plein essor. Dans Dom Juan, Molière témoigne alors du changement de mentalité en cours. A l'acte III, un personnage – probablement un ecclésiastique – tente de convaincre Dom Juan de l'existence de la providence divine par la considération des oeuvres de la nature (qui sont belles, harmonieuses, obéissant à un dessein, etc.). Pourtant Dom Juan semble plus que dubitatif.



L'homme religieux l'apostrophe alors de la sorte :



« Est-il possible que vous ne croyiez point du tout au Ciel ? »



Dom Juan réplique :



« Je crois que deux et deux sont quatre, et que quatre et quatre sont huit. »



Car Dom Juan, loin d'être un simple libertin amoureux, est aussi un libertin philosophique. A l'époque, il était encore possible de congédier le libertin : Pascal proposait à celui qui croit uniquement à deux et deux font quatre l'argument du Pari. le problème ne semblait pas mériter qu'on s'y attarde plus que quelques pages.



Depuis, ce qui était encore pour les contemporains de Molière une simple règle arithmétique est devenu l'unique repère à quoi l'esprit humain puisse se raccrocher. Pour preuve, l'homme religieux contemporain, plutôt que de lui claquer la porte au nez, court désespéramment après le libertin. Il écrit non pas Les Pensées mais Dieu, la science, les preuves. Et si ce n'est pas assez clair on précise par le sous-titre « La science, nouvelle alliée de Dieu ».



Sur ce, le libertin lui rend la pareille avec Dieu, la contre-enquête. Il est expressément précisé que l'auteur est docteur en sciences : voici donc « la réponse scientifique » au livre de Bolloré –manière implicite de dire que celui-ci ne l'était pas. Deux et deux font quatre est décidément très intimidant.



Tout cela est très étrange : la question de l'existence de Dieu aurait-elle intégralement changée de nature pour se voir dorénavant investie par les sciences ? Je dois reconnaître mon étonnement, car je pensais naïvement – Thomas Durand le concède lui-même – qu'en science « on ne produit pas de vérité absolue, mais des modèles explicatifs du monde que l'on remet constamment à l'épreuve du fonctionnement du réel » (p.23). du coup, quelle "équation", quelle "loi", quel "modèle" se verra assimilé à Dieu ?



Pourtant, Thomas Durand semble faire volte-face quelques chapitres plus tard : il est tout à fait possible pour la science de parler de Dieu, elle est même en première ligne. le chapitre 24, « La science a-t-elle le droit de parler de Dieu ? » répond de façon tout à fait catégorique. La science parle, voilà qui est intéressant… Il y a donc un sujet qui lui prête sa voix – en l'occurrence Michel-Yves Bolloré ou Thomas Durand.



Bref, eu égard à toutes ces promesses, on est logiquement en droit d'attendre que la partie du livre qui s'occupe de déconstruire les fameuses "preuves", à défaut de faire pure oeuvre de science, entretienne tout du moins un rapport étroit avec elle. Vérifions cela par un inventaire des différents champs du savoir que recouvrent les "preuves" présentées dans le livre :



1. La preuve cosmologique. Preuve par la "contingence" du monde, développée chez Leibniz ou Thomas d'Aquin. Philosophie.

2. La preuve par le commencement. Argument dit du "kalam", abordé dans la scolastique islamique médiévale. Philosophie.

3. La preuve téléologique. Principe anthropique (XXe). Philosophie de la physique (philosophie de la nature).

4. La preuve par le design. Théologie naturelle, développée au XVIIIe et XIXe par William Paley (entres autres). Philosophie de la biologie (philosophie de la nature).

5. La preuve ontologique. Saint Anselme, Descartes ou encore Hegel. Philosophie.

6. La preuve par la raison. Argument de C.S. Lewis. Philosophie (épistémologie).

7. La preuve par la morale. (+ Problème de l'existence du mal). Philosophie morale.

8. Les preuves historiques. Preuve par l'universalité de la croyance en (des) dieu(x). Anthropologie, sociologie des religions.

9. La preuve par les miracles. (?)

10. La preuve par l'expérience mystique. (?)

11. La preuve par les Ecritures. Fiabilité et origine des textes sacrés. Exégèse biblique, histoire, archéologie.

12. le pari de Pascal. Philosophie.

13. le miracle de Fatima. (?)



(Note : J'ai mis un point d'interrogation pour les domaines de connaissance qui me paraissent flous ou incertains, voire hors sujet en vue d'une investigation rationnelle de l'existence de Dieu).



Alors, qu'en est-il ?



On ne peut évidemment pas affirmer que la science n'a rien à dire sur aucun de ces sujets, mais force est de constater qu'elle reste une discipline assez périphérique, et ce dans la grande majorité des cas. « La science a-t-elle le droit de parler de Dieu ? », certes oui, mais indéniablement moins que la philosophie. Et quand c'est effectivement le cas, c'est la philosophie qui la fait parler.



Mais alors, que peut bien avoir à dire d'intéressant un docteur en biologie (physiologie végétale) sur des problèmes qui sont par nature philosophiques ? Loin de moi l'idée de réserver la philosophie aux experts mais Thomas Durand nous recommande fortement de « déléguer une partie de la connaissance vers des référents, des experts auxquels nous faisons confiance. »



Peut-être serait-il raisonnable alors de ne pas croire, a priori, ce que raconte Thomas Durand sur le sujet. de faire oeuvre de scepticisme, au moins de prudence. Que ses admirateurs ne s'en formalisent pas trop : après tout, ils savent très bien que l'absence de croyance n'est pas la croyance de l'absence.



Il serait surtout opportun de se souvenir que la notoriété de Thomas Durand n'est pas la conséquence de son doctorat en physiologie végétale (de ses travaux dans ce domaine), mais plutôt de son statut de vulgarisateur sur internet. Si on y regarde de plus près, ses vidéos et son travail se réclament effectivement d'une certaine philosophie.



Laquelle ? le scepticisme scientifique.



Pour commencer, il aurait donc été plus honnête de formuler le sous-titre non pas « la réponse scientifique… » mais « la réponse du scepticisme scientifique… ». Laissons donc le principal intéressé nous parler du scepticisme scientifique. Ça tombe bien, au début de la conclusion il se réclame explicitement de cette filiation. Et là, gros malaise :



« le quasi-monopole des puissances religieuses sur la philosophie et les sciences durant tout le Moyen Âge explique bien le rejet du scepticisme, école de pensée de l'Antiquité qui doute de la capacité humaine à atteindre une réelle connaissance du monde. »



Et un peu plus loin :



« … l'hypothèse que les sceptiques ont tort, c'est-à-dire que la connaissance absolue est accessible. »



Moi non plus, je ne suis pas un expert en philosophie, mais ne confond-il pas le scepticisme philosophique (dont les origines remontent à l'Antiquité) et le scepticisme scientifique (contemporain de la révolution scientifique du XVIIe) ? Les sceptiques de l'Antiquité auraient-ils uniquement douté de la possibilité d'une connaissance absolue, non pas de la connaissance tout court ?



Qu’y-a-t-il de véritablement commun entre celui qui doute du pouvoir de la raison et celui qui doute de tout sauf de la science ? N’est-ce pas deux mentalités profondément inconciliables ? Les grands héritiers des sceptiques se rangent-ils du coté de Descartes, Bacon et Galilée ou plutôt de Nietzsche, Kierkegaard, Chestov et Camus ? La réponse est sans équivoque... Bref, devant ce qui semble un contresens, on est un peu perdu. Thomas Durand ferait-il donc partie de ces sceptiques que dénonçait Chesterton, ceux dont la prouesse était d’engendrer chez le lecteur des doutes plus grands que leurs propres doutes ?



Car il est pour le moins ironique de le voir se réclamer du scepticisme philosophique qui – rappelons-le – était le postulat épistémologique de départ… des sophistes. du coup on ne sait plus : est-ce de là que lui vient sa science de la rhétorique et de l'argumentation ? Comme les sophistes, met-il ses compétences au service de l'efficacité d'une argumentation se déployant en dehors de toute vérité ?



Bref, on ne sait plus où l'on en est. A examiner le discours déployé dans ce livre, il est à croire qu'il est effectivement possible de statuer des "preuves" de l'existence de Dieu avec pour seule arme une panoplie de biais argumentatifs. Vas-y que je te glisse un "homme de paille" par-ci, un "argument d'autorité" par-là, un "non sequitur" ailleurs, sans oublier la terrible "analogie douteuse".



Finalement, qu'importe si ces preuves sont ancrées dans la complexité d'un système philosophique, qu'elles impliquent des présupposés méthodologiques, épistémologiques ou encore physiques irréductibles. Par exemple, les "cinq voies" de Thomas d'Aquin sont tributaires de la physique aristotélicienne, l'argument par la "contingence" de Leibniz du principe de raison suffisante, les preuves par le "dessein" d'une philosophie de la nature finaliste (ah non, parait qu'il faut maintenant dire une "illusion d'agent" !). Mais on ne parle pas de tout ça dans ce livre.



Prenons un exemple trop fameux – quitte à me faire l'avocat du diable. La célèbre preuve ontologique (quelle horreur !). le constat que cet argument refait surface fréquemment dans l'histoire de la philosophie – chez des penseurs de premier ordre – devrait à minima inciter quiconque à un peu de mesure et de réflexion. Il est peu probable que l'argument ontologique soit résumable à un grossier sophisme. Pourtant, Thomas Durand l'expédie en deux pages (quand il croit bon d'en faire 40 sur le miracle de Fatima !). de quelle manière cet argument fut-il utilisé par Descartes, Anselme ou Hegel ? En quoi un certain "idéalisme" philosophique en vient-il inéluctablement à rencontrer ce problème ? Mais non, l'argument ontologique est traité hors sol, résumé à un tour de passe-passe rhétorique, si ce n'est à de la malhonnêteté intellectuelle à caractère prosélyte.



Visiblement, toutes ces preuves étaient donc affaire de "dissonance cognitive" ! le mystère est éventé, circulez, il n'y a rien à voir. A ce compte-là, on comprend pourquoi « la question de l'existence de Dieu n'a rien de spécialement complexe » (p.25).



Pour reprendre le fil de mon raisonnement, on sait en fait assez vite que Thomas Durand n'est pas un sceptique radical. Il nous explique :



« Depuis le XVIe siècle de Galilée et de Francis Bacon, toute entreprise de connaissance passe par le crible de l'empirisme, la mise à l'épreuve des hypothèses au contact du monde, ce qui force le chercheur à changer son approche »



Notez bien qu'il est spécifié « toute entreprise de connaissance ». Comme il était facile de le deviner, Thomas Durand ne déploie pas sa rhétorique en dehors de toute vérité. Quelle est la sienne ? Pour le savoir, il faut revenir au début du livre.



A ce moment-là, l'auteur croit devoir se prémunir des accusations de "scientisme" : « Exiger de la science ce qu'elle ne peut fournir, c'est tomber dans le scientisme. » ou encore « il serait présomptueux d'affirmer que la science nous livre un accès direct aux secrets intimes de l'univers ». Et pour le coup, je ne peux pas lui donner tort : non, Thomas Durand et la science ne peuvent pas statuer sur l'existence de Dieu (même s'il semble se contredire un peu plus loin p. 303, dans ce qui ressemble surtout à un procès d'intention : « Beaucoup estiment que c'est une hérésie de réduire Dieu à une hypothèse que la science pourrait valider. Leur émoi est sensé : ce que la science pourrait prouver, elle pourrait aussi le réfuter »).



Ca y est, réglé le compte du scientisme ?



"Scientisme" est un terme flou, pouvant signifier beaucoup de choses. D'un côté, les prétentions exagérées de la science à posséder toutes les réponses. Mais aussi la volonté de réduire la connaissance à ce qui est validé par la science expérimentale. En gros l'idée qu'il n'y a de connaissance que scientifique (parlons donc plutôt de positivisme scientifique). Remarquez que cet énoncé n'est pas le résultat des sciences, il n'est issu d'aucune équation, d'aucune "loi" de l'univers. Cette thèse semble se réfuter d'elle-même. le positivisme scientifique serait une "philosophie" niant toute pertinence à la philosophie...



Que dit donc Thomas Durand de la connaissance philosophique ? Quel statut lui accorde-t-il ? Déjà, une première remarque : au milieu d'un tombereau d'éloges sur la "méthode scientifique" il est bien difficile de trouver quoi que ce soit sur la philosophie et son rapport à la connaissance (274 occurrences pour "science", contre seulement 16 pour "philosophie"...). C'est pour le moins suspect vu le sujet du livre. du coup j'ai cherché un peu, pour finalement trouver ça :



« La question des valeurs, du sens à donner à l'existence, de la morale, etc. intéressent également d'autres domaines de la pensée [que la science] : en particulier l'éthique et la philosophie qui traitent du bien et du mal. La science est apte à répondre aux questions du vrai et du faux. »



Visiblement, sauf si j'ai compris de travers, la philosophie ne s'occupe dorénavant plus que du bien et du mal. Il faut reconnaitre que c'est du moins très ambigu... Pour nous faire un avis plus certain allons voir plus loin :



« Il y a une légère crispation des philosophes envers les scientifiques qui s'aventurent à répondre à des questions que la science a jusqu'ici laissées à la philosophie. Peut-être les philosophes oublient-ils que les scientifiques sont des philosophes empiristes […] c'est-à-dire des penseurs impliqués dans la distinction entre ce qui est vrai et ce qui est faux. »



Bref, maintenant les scientifiques sont des types particuliers de philosophes, spécialisés « dans la distinction du vrai et du faux ». Je me demande vraiment ce que pouvaient bien faire les autres philosophes en attendant, si ce n'est de s'occuper aussi du vrai et du faux ? Ils se tournaient les pouces ? Non, j'imagine qu'ils coupaient les cheveux en quatre sur des choses qui n'existent pas – dissonance cognitive oblige !



Qu'est-ce qui permet donc à la science une telle prétention à la connaissance, dont ne pourrait se prévaloir aucune autre discipline ? C'est simple pour Thomas Durand : elle est quasi vierge de tout présupposé idéologique ou philosophique. Elle est objective ! La science n'est pas née de conditions historiques particulières, d'une certaine philosophie de la nature (et donc de ses a priori) avant de s'en émanciper. A croire qu'elle est tout simplement descendue du ciel pour révéler la vérité-vraie à l'homme de science. Un peu comme le Saint-Esprit pour l'homme religieux.



Bon, j'avoue je suis un peu mauvaise langue, car Thomas Durand lui-même reconnait que la science a bien quelques préconçus "métaphysiques". Après intense réflexion de sa part, il s'avise que la science présuppose que « le monde est réel » et « le monde est compréhensible » (p.51). Et… c'est tout. Notez, au passage, que la méthode scientifique se base sur un consensus, qui fait « qu'elle est vraie pour tout le monde » (p.284). Elle est donc "universelle" – c'est-à-dire catholique -, comme l'Esprit Saint, je vous dis ! Les théories "scientifiques" (ou qui se prétendent tel) qui ne font pas consensus ne sont pourtant pas si rares : ainsi de la psychologie évolutionniste, fil rouge d'une grande partie du livre. Mais passons...



Mais alors, quels pourraient bien être les autres présupposés de la science ?



Prenons l'exemple du « deux et deux sont quatre », seule et unique croyance du libertin de Molière. La mathématisation de la physique au XVIIe siècle pose effectivement question. Est-elle une lecture orientée du monde ? Les faits expérimentaux de la physique contemporaine sont-ils vraiment une "matière première" ou déjà un "produit transformé", conséquence d'un projet théorique prédéterminé ?



Apportons quelques pistes de réflexion :



- Un phénomène ne risque-t-il pas d'être étudié uniquement s'il est susceptible d'être mesuré ? Tout ce qui n'est pas mesurable ne risque-t-il pas de devenir "irréel" ? Notre attention ne sera-telle pas focalisée sur la quantité propre aux objets étudiés, au détriment de leur qualité (trop subjective) ?



- Que faire du hiatus créé avec le monde du "vécu", celui du "sens commun" ? N'y-a-t-il pas un décalage problématique entre la perception d'une couleur et une longueur d'onde stimulant un récepteur visuel ? Entre un parfum et une molécule se fixant sur un récepteur olfactif ? Entre un son et une onde faisant vibrer les tympans ? L'intériorité subjective ne risque-t-elle pas d'être interprétée comme une simple illusion ?



- Si le monde est mathématique, l'idée la plus spontanée n'est-elle pas de l'assimiler à une immense machine (d'où l'idée d'un "Dieu architecte") ? Ce qui veut dire qu'elle doit pouvoir s'expliquer par des modèles mécaniques. Comment serait-il possible d'observer une hypothétique "téléologie", un "finalisme" dans la nature, si par son essence même le modèle "mécanique" n'admet pas sa possibilité ?



- La structure mathématique de la physique moderne n'influence-t-elle pas la tournure d'esprit de celui qui cherche la vérité ? L'esprit ne risque-t-il pas de prendre l'univocité (le propre des mathématiques) pour unique critère du vrai ? L'ambiguïté interprétative devenant alors suspecte ?



Non, les présupposés de la science contemporaine ne se réduisent pas à la réalité du monde et à son intelligibilité. Malheureusement, nombreux sont les esprits chez qui toute problématique doit être intronisée par « deux et deux sont quatre » pour acquérir une once d'existence. Ainsi, si les scientifiques semblent moins "croyants" que la population générale (p. 307), ce n'est pas en raison de leur prétendue "supériorité" (?) intellectuelle mais parce qu'ils finissent tôt ou tard par avoir l'idéologie de leur méthode.



Heidegger disait fort justement que « la grandeur et la supériorité de la science de la nature aux XVIe et XVIIe siècles résident en ceci, que tous les chercheurs d'alors étaient philosophes ; ils comprenaient qu'il n'y a pas de purs faits, mais qu'un fait n'est ce qu'il est qu'à la lumière du concept qui le fonde et selon l'ampleur d'une telle fondation. En revanche, la caractéristique du positivisme dans lequel nous nou
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Les énigmes de l'aube, tome 1 : Premier souffle

Entre Harry Potter et Terry Pratchett, Thomas Durand nous offre un roman de fantasy humoristique léger et sympathique. Ce choix pourrait ne pas plaire à certains lecteurs, mais moi j'ai trouvé cela très rafraîchissant et agréable, une bouffée d'air frais par rapport à mes lectures fantasy habituelles. Si vous aimez l'humour à la Pratchett, laissez-vous tenter !
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Dieu, la contre-enquête

J'avais déjà lu auparavant des livres critiquant les croyances religieuses, mais aucun n'avait la clarté, l'exhaustivité et l'humilité de celui-ci.

D'abord, la clarté est un atout majeur de l'ouvrage. Je ne m'attendais pas à autre chose de la part d'un vulgarisateur scientifique rodé, sur Youtube, à l'explication de notions complexes à un public néophyte (ou presque) sur ces sujets. Cette clarté se retrouve pleinement dans le livre, par l'utilisation d'exemples clairs, pas des reformulations précises mais jamais redondantes, et par le soin de toujours définir les termes spécifiques qui sont utilisés.

L'exhaustivité, ensuite, ou, du moins, une approche de très nombreuses raisons de croire en Dieu, de toute celles qui sont couramment utilisées par les croyants ou de celles qui questionnent les non-croyants. La revue des arguments rationnels courants pour défendre l'existence d'un dieu personnel, partie qui occupe la majorité du livre, est classique mais elle prend en compte des particularités de ces arguments qui, pour des raisons d'efficacité, sont souvent mises de côté dans les autres ouvrages du même genre (je pense par exemple à la question de la contingence, rarement abordée d'habitude et ici brillamment expliquée et réfutée). Outre la réponse aux non-arguments des theistes, Thomas Durand propose une partie très fouillée sur les miracles et sur les apparitions mariales, en particulier celle de Fatima. Enfin, le traitement de la question des raisons de croire est riche et pertinente.

Pour finir, j'ai trouvé dans l'écriture de l'auteur une vraie humilité, que l'on pourrait attendre de tout penseur sceptique mais qui est si peu évidente dans d'autres ouvrages de ce genre (notamment celui de Dawkins ou celui d'Hitchens) qu'elle les rend parfois insupportables, et empêche surtout qu'ils puissent toucher, même un tout petit peu, les croyants que le doute n'a encore jamais effleuré. Au contraire, je me verrais tout à fait proposer ce livre à mes proches croyants (si, bien sûr, ils ont envie de questionner leurs croyances ou si ils y sont disposés). L'humilité n'empêche pas une grande fermeté dans certaines conclusions, elle n'affadit pas l'ensemble.



Enfin, je ne peux que regretter le sous-titre du livre laissé par l'éditeur : "la réponse scientifique au livre Dieu, la science, les preuves". Si ce livre y répond en partie (et y consacre un chapitre), il est bien plus que cela et peut se lire indépendamment de l'ouvrage de Bolloré et Bonnassie.



Bref, excellent ouvrage, un vrai coup de coeur.
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La science des balivernes

Pourquoi je pense ce que je pense ? Quels pièges me tend mon cerveau ? Pourquoi ai-je tendance à croire les "balivernes" que je vois passer sur les réseaux sociaux ?

Quelques questions essentielles en ces temps d'informations (vraies et fausses) débridées.

L'ouvrage de Thomas C. Durand se propose de nous faire voyager dans les méandres de notre psychisme, dans son historie aussi, et - potentiellement - son futur. Ce livre de vulgarisation peut se voir comme un petit manuel de pensée critique, très accessible et avec des choix d'exemples particulièrement édifiants.

Le style est assez direct et un peu pince-sans-rire. Personnellement j'aime bien mais ça peut en calmer plus d'un. La lecture reste un moment agréable (marrant même parfois) même si certains termes auraient mérités une définition dans un ouvrage de vulgarisation, par définition destiné à un public néophyte.

Si vous connaissez déjà les œuvres vidéo de "La Tronche en Biais", vous ne serez pas dépaysé, mais n'apprendrez certainement pas grand chose de plus.

Un très bon livre cependant, dans lequel il est (un peu) question de notre crise sanitaire actuelle et qui mérite d'être lu dès 15 ans.
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Quand est-ce qu'on biaise ?

Thomas C. Durand se consacre à la vulgarisation scientifique, à travers ses livres et aussi sa chaine YouTube La Tronche en Biais. Dans ce livre, il s'intéresse à la zététique que, en raccourci, on pourrait définir comme l'art du doute nourri par la méthode scientifique.

Le sujet est essentiel, dans ce monde où n'importe quel expert autoproclamé trouve le moyen d'être mieux écouté que des scientifiques internationalement reconnus. Toutes les assertions, farfelues ou sérieusement argumentées, sont trop souvent placées sur un pied d'égalité. Il est vrai que la science ne peut pas donner, à l'instant t, toutes les réponses à toutes nos questions; elle progresse pas à pas, en remettant en cause peu à peu ses propres conceptions - seulement si c'est indispensable. L'auteur a écrit, p. 139: « Notre meilleure source de connaissance, c'est le consensus scientifique. le consensus, ce n'est pas l'unanimité, ni le résultat d'un vote à la majorité, mais un accord collectif qui résulte de la méthode scientifique ».

Mais le consensus demande du temps: certains refusent cette exigence de recul, car ils voudraient obtenir tout de suite la "vérité définitive". Ils préfèrent souvent adhérer à des théories "irréfutables". Irréfutables dans le sens: pour lesquelles on n'a aucun moyen de tester si elle sont vraies ou fausses: Or, « Une hypothèse irréfutable, c'est un poids mort », écrit notre auteur. Il ajoute: « A force d'utiliser un doute hypercritique [vis-à-vis de la science officielle], on se retrouve tôt ou tard aspiré par le tourbillon absurde des théories irréfutables ».

La nature humaine est ainsi faite que notre esprit use souvent des "biais cognitifs" et d'autres subterfuges, pour tirer hâtivement les conclusions qui l'arrangent. C'est à ce niveau que le doute doit être systématiquement appliqué. Et ça, c'est difficile, même pour d'excellents scientifiques ! Mais ceux-ci "dérapent" un peu moins - en moyenne - que la plupart des gens… L'auteur examine ces ruses de notre esprit, en les illustrant par quelques exemples parlants: le paranormal, les coïncidences, ce qui est étiqueté "naturel", la synchronicité, etc...

En pratique, ce livre se présente comme un dialogue entre deux protagonistes dont le ton est souvent ludique. Mais le sujet est sérieux. Il est traité d'une manière agréable. Je ne regrette pas d'avoir lu cet ouvrage.

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Les énigmes de l'aube, tome 2 : Les quatre vérités

Nous retrouvons la petite Anyelle, devenue élève à la célèbre école de magie d'Ithir, et qui n'a rien perdu de son caractère "entier". C'est d'ailleurs encore à cause de ce dernier qu'elle va se mettre dans les ennuis. Voilà que, contrairement à ce qu'elle pensait, elle découvre qu'elle n'est pas la première fille à entrer à Ithir. Aussitôt, sa curiosité la pousse à en apprendre plus et, les zones d'ombre autour de cette mystérieuse Méliandra d'Azur se faisant de plus en plus nombreuses, Anyelle décide de percer tout cela au clair. N'y aurait-il pas eu meurtre ?



La suite sur mon blog :
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Les énigmes de l'aube, tome 1 : Premier souffle

Alors j’ai découvert avec ce roman le terme « light fantasy » ou fantaisie humoristique. Alors même si j’en ai déjà lu auparavant, je n’avais pas forcément relevé qu’il s’agissait d’un sous-genre de la fantasy. Comme quoi on en apprend tous les jours.

Un peu comme Anyelle qui va devoir quitter sa forêt, sa nature et une vie campagnarde pour aller étudier à la ville dans une école de magie qui, à la base, n’accepte ni les filles ni les pauvres.

On commence à entrevoir déjà le contexte et surtout la mise en avant de thèmes sociaux comme l’inégalité des classes, le sexisme et tant d’autres. Mais Anyelle n’est pas tout le monde, son caractère frais et franc va détonner dans ce cadre normé qu’est l’école. Ici un seul circuit tracé, pas de chemin de traverse, le système est codifié jusqu’à l’absurde. L’élève apprend mais n’a pas besoin de comprendre. Et cela dure depuis tellement longtemps que les questionnements d’Anyelle sur le pourquoi ? apporteront des réponses totalement incompréhensibles. Parce que tu es une fille ? parce qu’est comme ça ? ou alors complétement inventées car même les professeurs n’en savent rien. De là à y voir une caricature de notre enseignement français il n’y a qu’un pas que le lecteur fera ou non selon ses appétences.

Au travers de personnages parfois surjoués, odieux, loufoques, à côté de leurs basques ou étranges nous allons suivre la vie d’Anyelle dans cette école toute sauf ordinaire. Autant j’ai pu avoir quelques rigolades face à des scènes humoristiques de par l’image qu’elles véhiculaient autant sur la longueur je n’ai pas su trop quoi en retirer. Les notes de bas de pages qui auraient pu permettre elles-aussi des touches d’humour décalées ont perdu leur entrain en cassant par trop souvent le rythme de la lecture.



J’oserais penser que la période actuelle ne m’a pas rendu suffisamment réceptive à l’humour pas toujours politiquement correct à la Terry Pratchett de ce roman. Je ressors donc de ma lecture mitigée.

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Les énigmes de l'aube, tome 1 : Premier souffle

Je tiens à remercier les éditions ActuSf et Babélio pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la masse critique d'octobre.



Je ressors très mitigée de cette lecture, et j'en suis déçue.

Le résumé de la quatrième de couverture m'avait pourtant mis l'eau à la bouche et paraissait en effet sympathique avec de bons enjeux.. mais je n'ai pas réussi à entrer dans l'histoire après 200 pages de lecture... j'ai finalement lu la suite en diagonale.



Si Anyelle, l'héroïne, est assez sympathique, je n'ai pas accroché aux personnages et encore moins aux noms -professeurs ou élèves- qui m'ont perdus ^^' En plus des notes de bas de pages qui cassent le rythme encore plus.

On ne peut s'empêcher de faire la comparaison entre Les enigmes de l'Aube et Harry Potter, si la recette du gamin qui doit aller se former dans une école de magie et accomplir de grandes choses fonctionne bien : pas de problème ! Ici en revanche, j'ai l'impression que l'on allait nul part, et qu'il n'y avait pas de véritable but à toute cette histoire... Je ne suis peut-être pas le public cible, j'ai pourtant déjà lu de la Fantasy humoristique avec Les poisons de Katharz et Le donjon de Naheulbeuk que j'avais beaucoup appréciés ; je pense que j'avais envie de quelque chose de plus mature, et d'un peu plus sombre à cette période.



Si la légèreté de l'action et les loufoqueries ne vous dérangent pas, tentez ! Sinon, je pense qu'il vaut mieux passer son chemin ...
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Quand est-ce qu'on biaise ?

J'avais été attiré par ce livre lors de sa parution, tant la couverture (titre, sous-titre et illustration) laissait penser à un livre sur les biais statistiques. Le résumé puis les critiques m'avaient cependant vite refroidi. En particulier, le dialogue avec une marionnette ne m'emballait pas trop. Et effectivement, le résultat n'est pas vraiment à la hauteur de ce que j'espérais.



Il s'agit donc d'un essai sur la zététique, qui vise à nous aider à faire le tri parmi ce qu'on peut lire et entendre et à réfuter de façon cartésienne les théories et propos qui ne le sont pas. Le livre se présente en chapitres sous forme de chroniques issues de la chaîne YouTube ''La tronche en biais" qu'anime l'auteur. Des chroniques à deux voix donc, avec une marionnette en guise de candide.



Alors ce livre est très intéressant sur le fond et, malgré quelques passages un peu plus complexes, compréhensible et utile pour un large public. Malheureusement, si cette forme de dialogue est sans doute nécessaire pour dynamiser les vidéos et apporter un peu d'humour, ça perturbe plus la lecture qu'autre chose. Je pense qu'il aurait mieux valu réécrire les textes en y mêlant les deux personnages. Par ailleurs, certains passages sans doute ironiques, qui devaient bien passer à l'oral, sont difficiles à comprendre à l'écrit.



Sur le fond, pas vraiment de biais statistiques donc, mais un livre sur les biais cognitifs, qui sont plus axés psychologie que statistique et logique mathématique. Encore une fois, c'est souvent intéressant, mais pas vraiment ce qui me passionne. Et encore certains chapitres, comme celui sur les psychopathes, me semblent carrément hors sujet.



Bon, tout cela est très riche et bien écrit, donc je recommande le livre malgré mes propres réserves.

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Quand est-ce qu'on biaise ?

Qui est arrivé en premier : l’œuf ou la poule ? Thomas C. Durand répond à cette question qui nous taraude depuis toujours.

Mais cette problématique n’est qu’une infime partie des thématiques abordées par l’auteur. Ce dernier retrace certaines grandes expériences de la psychologie, comme celle de Milgram qui fait particulièrement froid dans le dos. Il nous donne des méthodes pour s’adresser à des personnes qui n’ont pas les mêmes opinions que nous afin de se comprendre avec respect, comme pour les personnes qui croient aux théories du complot. Et surtout, il nous explique comment nous prémunir des biais cognitifs en doutant, toujours.

La forme du dialogue et la démarche rappellent beaucoup les textes de Platon et un peu Le monde de Sophie dans le sens où on apprend à réfléchir. Les chapitres sont thématiques, ils se lisent dans l’ordre qu’on veut. Le ton est humoristique, il y a de petites références à la culture. L’auteur a rendu très accessibles toutes les connaissances qu’il développe. Cet essai peut être lu dès le lycée, il peut même être intéressant pour la philosophie.
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L'ironie de l'évolution

La théorie de l’évolution qui explique pourquoi la théorie de l’évolution est si mal acceptée ? C’est cocasse mais c’est le challenge de ce livre. La théorie de l’évolution qui explique que la croyance au surnaturel, à un Dieu quelconque, fut un avantage pour la survie de l’espèce ? C’est inattendu mais éclairant. En fait, ce livre est plein de surprises et dérange les idées reçues ou préconçues. Il explique pourquoi la théorie de Darwin, par son côté contre-intuitif, a été, et est encore, tellement controversée par les croyants et tenants des religions. Et surtout, il ne se prive pas de démonter les nombreux contre-arguments des créationnistes.

Malgré son approche quelquefois très technique, pas toujours accessible aux communs des lecteurs - ce n’est franchement pas une vulgarisation de la théorie de l’évolution -, ce livre est une mine de réflexion et de bon sens scientifique.

Merci La Tronche en biais !
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La science des balivernes

Qui n’a pas été surpris, horrifié, scié d’entendre des bobards, conneries et autres balivernes proférés avec sureté et aplomb par des personnes pas forcément stupides par ailleurs. L’auteur démontre et démonte les processus psychologiques expliquant ces facéties. Faisant preuve de la modestie nécessaire, il indique par ailleurs que personne n’échappe à une certaine dose de balivernité et d’errements intellectuels. Restons modestes et regardons nous dans le miroir, tout en étant conscients que parfois, on se laisserait volontiers à “estourbirˮ la stupidité humaine tant la mansuétude atteint par moment ses limites. Hilarant et inquiétant à la fois, mais tel est le fonctionnement de notre cerveau il n’existe pas d’autres modèles sur le marché.
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