Madame Saddiki me regardait avec les yeux d’une petite fille devant l’étalage d’une pâtisserie. Évidemment, elle gardait l’allure bien disposée de la thérapeute, elle gardait le contrôle sur son langage corporel pour me mettre en confiance (épaules face à moi, tête légèrement inclinée, mains posées et croisées sur la table), mais ses narines palpitaient d’une impatience gourmande, trahissant le fait qu’elle me prenait sans doute, en ce moment, comme un des grands moments de sa vie professionnelle.