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EAN : 9782846269612
336 pages
Au Diable Vauvert (31/08/2017)
3.27/5   164 notes
Résumé :
Bébé rescapé d’un accident d’avion, Charles grandit dans la jungle africaine.
Retrouvé par hasard le jour de ses seize ans et ramené à sa famille, il va découvrir les misères de la civilisation dans une petite ville du nord de l’Europe. La rage au ventre, il mettra tout en oeuvre pour retourner d’où il vient et où l’attend l’amour de sa vie.
Un magnifique roman d’amour, classique et drôle, lyrique et cruel, sombre et optimiste.
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Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
3,27

sur 164 notes
La vie sauvage, c'est celle de Charles, seul survivant, alors qu'il n'était qu'un bébé, d'un crash aérien quelque part au-dessus de la jungle africaine. Recueilli par un groupe d'hommes armés en guerre perpétuelle, tantôt victimes, tantôt bourreaux, contre une autre bande, une autre milice, tribu ou ethnie, il grandit sous l'aile de Cul-Nu, son père adoptif à l'immense culture générale, féru de littérature et de poésie. Elevé au milieu des mots de Verlaine, de Baudelaire ou de l'Encyclopédie, Charles l'enfant sauvage est aussi témoin de la cruauté des hommes dans ce coin du monde oublié de la civilisation.

Oublié ? C'est sans compter sur Google Maps qui, par le plus grand des hasards et le miracle de la technologie, permet à la famille de Charles de le retrouver le jour de ses 16 ans. Et de l'arracher à Septembre, la jeune fille dont il est éperdument amoureux, et à leur vie sauvage, pour le rapatrier vers sa ville natale, une bourgade du nord de l'Europe, et vers la civilisation.

La civilisation, vraiment ? Sérieusement ?

Charles découvre une ville morne, un climat gris et glacial, un oncle et une tante qui ne savent pas quoi faire de lui, deux cousins adolescents mal dans leur peau, la superficialité de ses camarades d'école, l'incompétence ou l'indifférence de ses professeurs, des psychologues et des adultes en général.

Rien ni personne ne trouve grâce aux yeux de Charles, en colère, en rage, qui hait cet endroit et ces gens de toute son âme, et qui n'a qu'une idée en tête, retourner en Afrique pour retrouver Septembre. Mais pour mener son plan à bien, il comprend vite qu'il a intérêt à faire profil bas et à faire semblant de s'adapter et de s'intégrer.

La « vie sauvage » n'est donc peut-être pas celle qu'on croit ou, à tout le moins, ce roman-conte-fable veut montrer que la vie « civilisée », d'une façon plus sournoise ou insidieuse, peut, elle aussi, être cruelle et traumatisante. Ici le trait est certes forcé, c'est plein de clichés, d'invraisemblances et de personnages caricaturaux. Ca ridiculise les adolescents, dépeints comme décérébrés, futiles, amorphes, moutons, « loosers » ou « cools », accros aux réseaux sociaux et obnubilés par le nombre de « like » récolté à chaque publication. Ca flingue les adultes, qui cachent à peine mieux leur superficialité et leur vide existentiel abyssal sous un vernis de bourgeoisie et d'aisance financière. Ca vitriole le système éducatif encroûté et inadapté, ça dézingue la faiblesse des femmes quadras en mal d'amour, le clientélisme politique et les gourous du développement personnel.

Ecrit à hauteur d'adolescence (au ton parfois potache, parfois condescendant), « La vie sauvage » est surtout une charge féroce contre les adultes coincés dans leurs vies étriquées et vaines, incapables d'offrir d'autres perspectives à la génération suivante. C'est aussi une réflexion cruelle sur le sens de la vie et le vide de l'existence, celui qu'on peut ressentir (ou pas) plus ou moins consciemment à l'adolescence, et qui renvoie peut-être, parfois (ou pas), douloureusement au gâchis de nos propres vies.

Comme dans ses chroniques à la radio*, l'auteur a le ton acerbe, le sens de la formule et de la métaphore. Il livre un conte sombre, immoral et absurde, bourré d'humour noir et éclairé de poésie.
Et d'espoir, puisqu'au final certains des camarades de Charles trouveront peut-être une autre voie.
Et d'amour, puisqu'au final il n'y a peut-être que cela qui compte.

* "La plume de Gunzig", sur La Première (RTBF)
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Voici un drôle de livre écrit par un auteur belge né à Bruxelles, oú il vit , chroniqueur à la radio, déniché par Marylin, mon amie fidèle de la médiathèque.
L'auteur imagine l'histoire d'un bébé rescapé d'un accident d'avion: Charles ,(qui grandit dans la jungle africaine),: le drame du vol Paris - le Cap, oú 320 passagers et membres d'équipage avaient disparu , ce jour là , dans une zone entre le Congo et la République Centrafricaine .
La France et la Belgique dépêchèrent des secours et des experts .
Retrouvé par hasard dans la jungle le jour de ses seize ans, ramené à sa famille dans une petite ville belge , il fait connaissance avec son oncle Alain Vanhout, le bourgmestre, Murielle , son épouse, ses cousins : Frédéric, mal dans sa peau, et Aurore, deux adolescents .......
Charles :" enfant sauvage "éduqué en pleine brousse , refuge d'une bande armée, à la fois victime et rebelle , mûr et cultivé, grâce à son père adoptif, grand amateur de littérature , qui l'a initié à la poésie et à la philosophie ..........
Celui-ci , en réintégrant l'Europe prend connaissance de l'univers scolaire , de la vie familiale et sociale en Belgique .
Rien ne lui convient , il critique violemment le milieu enseignant , et, pourtant il s'agit de professeurs désintéressés et dévoués ......
Tous les personnages à part cul- nu , Aurore et Septembre , la femme qu'il aime, sont dépeints de maniére caricaturale !
Ses camarades : "les loosers, "les cools "et "les populaires " sont ridiculisés ,
Il déplore la tyrannie et l'absurdité des réseaux sociaux .
Il évoque avec férocité la futilité des jeunes d'aujourd'hui et leur côté moutonnier ........
Le vocabulaire est riche , brillant , ponctué de métaphores, les dialogues sont crus et contemporains .
Nombre de citations de poèmes classiques viennent enrichir le texte avec grâce , " de Charles-Baudelaire, Gerard-de-Nerval, Paul-Verlaine en excluant Arthur-Rimbaud, "prétentieux , menteur, malhonnête , déserteur ......"
L'auteur utilise un style direct, sans fioritures, il est doué pour les images poétiques et pose un regard cruel et décalé , féroce sur notre société contemporaine .
C'est une critique impitoyable , ironique , sous forme de fable parfois absurde et burlesque de la civilisation dans une petite ville du Nord de l'Europe , teintée d'humour, une oeuvre drôle , à la fois sombre et optimiste puisque à la fin l'amour attend notre héros ! N'en disons pas plus .......
Un livre qui fait réfléchir , revenons au titre , et si " La-vie-sauvage" n'était pas celle que l'on croit ?
Je ne connais pas l'auteur, édité au "Diable Vauvert ,"peut- être mes amies belges le connaissent -elles ?
Ce n'est que mon avis , bien sûr !
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Charles est un bébé lorsqu'une bande de rebelles le retrouve , seul rescapé sur les lieux d'un crash aérien.
Il va vivre son enfance avec ce groupe au milieu de sauvageries entre tribus. le chef qui s'occupe de lui a dans sa sacoche des livres de Baudelaire et d'Apollinaire. Charles va s'instruire et approfondir ses réflexions grâce à ses lectures. Il fait la connaissance d'une toute jeune fille du même âge que lui. C'est la seule survivante de son village. Elle suit le groupe. Charles et Septembre vont tomber tout doucement amoureux.
Pendant ce temps, alors que Charles a 16 ans, un informaticien spécialiste de Google le repère sur les photos.
Il est ramené chez son oncle qui a deux enfants et ne pense qu'à une chose, retrouver Septembre.
Il compare les sauvageries du monde du centre de l'Afrique et les sauvageries dans un autre genre du monde occidental avec Internet, le darknet fréquenté par son cousin.
Charles utilise les gens autour de lui pour se rendre invivable et ce, de façon cruelle et calculée.
A certains moments, le livre se montre très riche en réflexions, en passages très bien choisis de Baudelaire, d'Apollinaire et à d'autres moments, ses propos sont barbares, sans grand intérêt pour moi.
Je l'ai classé dans les romans Jeunesse car les réflexions de l'auteur font penser que c'est un adolescent qui a écrit.
J'ai donc moyennement apprécié le livre alors que j'avais beaucoup apprécié son dernier roman "Feel good".

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L'auteur a 47 ans ? J'ai pourtant eu l'impression de lire une prose écrite par un ado, même si le héros principal en est un. Application de phantasmes de jeunesse ? Charles, récupéré en Afrique où il vit depuis qu'il est bébé, réintègre l'Europe. le sujet semblait intéressant. Seulement on part sur la manipulation par internet et sur ce jeune de 17 ans qui aura des rapports sexuels avec sa psy, sa tante, sa prof parce qu'il les hait comme le reste du monde. Roman bourré d'invraisemblances.
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J'ai toujours beaucoup aimé les chroniques radiophoniques de Thomas Gunzig.
Mais, autant le dire de suite, j'ai détesté ce livre, et ce dès les premières pages.

J'ai tenté de surmonter ce sentiment de rejet mais il ne m'a pas quitté, j'ai été près d'abandonner le livre plusieurs fois et même alors qu'il ne me restait qu'une petite dizaine de pages à lire.
Jai tenu bon néanmoins.

Pourquoi ce rejet, pourquoi ce qui me plaît quand j'écoute Thomas Gunzig ne passe plus quand je lis ce roman, pourquoi ce qui me paraissait des traits d'esprit se transforme-t-il à la lecture en humour potache ? Peut-être parce que la parole est fugace alors que les écrits s'impriment davantage en moi.
Je n'ai pas adhéré non plus à la trame de ce roman ni à ce regard méprisant du protagoniste sur tout ce qui l'entoure et sur notre société. Son attitude, ses actions m'ont dérangé.


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critiques presse (1)
Actualitte
08 septembre 2017
Les aventures de notre jeune sauvage au cœur de la civilisation deviennent prétextes pour poser un regard acéré sur les travers de nos sociétés.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
"Ta tête, ton geste, ton air
Sont beaux comme un beau paysage,
Le rire joue en ton visage
Comme un vent frais dans un ciel clair .
Ainsi je voudrais, une nuit,
Quand l'heure des voluptés sonne,
Vers les trésors de ta personne,
Comme un lâche, ramper sans bruit,
Pour châtier ta chair joyeuse,
Pour meurtrir ton sein pardonné,
Et faire à ton flanc étonné
Une blessure large et creuse,
Et, vertigineuse douceur!
À travers ces lèvres nouvelles,
Plus éclatantes et plus belles,
T'infuser mon venin, ma soeur !"

Baudelaire .
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Madame Saddiki me regardait avec les yeux d’une petite fille devant l’étalage d’une pâtisserie. Évidemment, elle gardait l’allure bien disposée de la thérapeute, elle gardait le contrôle sur son langage corporel pour me mettre en confiance (épaules face à moi, tête légèrement inclinée, mains posées et croisées sur la table), mais ses narines palpitaient d’une impatience gourmande, trahissant le fait qu’elle me prenait sans doute, en ce moment, comme un des grands moments de sa vie professionnelle.
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- T'es hyper fort en français. C'était marrant, finit-elle par dire.
Je compris que "marrant" était pour elle un mot fourre-tout qui pouvait lui servir pour traduire toute une série de sensations pour lesquelles il lui manquait des ensembles entiers du lexique francophone.
- J'aime bien lire.
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Il lui avait suffi de passer sa main dans mes cheveux, de me regarder avec tendresse pour me faire comprendre et surtout sentir que toutes les tristesses du monde pouvaient bien venir nous ravager le coeur et nous labourer l'esprit, nous serions toujours l'un avec l'autre, pour nous rafistoler les blessures, éponger nos hémorragies, apaiser nos douleurs. La promesse de cette présence indéfectible n'était bien entendu pas la garantie d'une vie sans drames, mais elle était l'assurance qu'au moment de ces drames il y aurait toujours la voix de l'autre, le regard de l'autre, les bras de l'autre, la peau de l'autre et que tout ça, contre le malheur, ça ferait comme un toit, ce serait comme un lit, ce serait comme une île.
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Elle est nue, allongée sur le ventre, je regarde sa peau noire et, sur sa peau noire les longues cicatrices que lui ont laissées les tourments de son enfance. Et, sous sa peau noire, la pulsation souple de sa musculature et sous ses nattes noires, sous le cuir de son crâne à l'horizon de sa conscience, tous les nuages sombres chargés de la mauvaise pluie de ses souvenirs. Ma main va et vient sur son dos, sa peau est faite d'or et de soie. Je me penche vers elle, je pose mes lèvres à la naissance de sa nuque, je sens son odeur sucrée où se mêlent en un étrange bouillon celles de la mangue mûre, de la banane cuite, de la poussière de la piste, de l'humus de la forêt, des larmes de joie et des larmes du malheur et aussi, évidemment, l'odeur de la poudre à canon.
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Videos de Thomas Gunzig (27) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Thomas Gunzig
À l'occasion de la 25ème éditions des correspondances de Manosque, Thomas Gunzig vous présente son ouvrage "Rocky, dernier rivage" aux éditions Au diable Vauvert. Rentrée littéraire automne 2023.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2892690/thomas-gunzig-rocky-dernier-rivage
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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