Nous étions tellement habitués à sentir la mer danser autour de nous que nous n'y faisions plus attention. Tant pis si nous tournoyions un peu au-dessus de quelque mille brasses d'eau, du moment que nous et le radeau restions à la surface. La seule question était de savoir combien de temps nous pourrions y rester. On voyait sans peine que les troncs s'imprégnaient d'eau. La traverse de l'arrière était plus gorgée encore que les autres. Il suffisait de la presser du doigt pour la faire suinter. Je cassai en cachette un bout de ce bois détrempé et le jetai par-dessus bord. Il coula doucement et disparut sans se presser dans les profondeurs.