Et ainsi, dans mon imagination et grâce aux histoires de Billy et à ses visites guidées, une autre ville s'élevait, plus concrète et vivace que celle que je croyais connaître : une cité sombre. Une ville fantôme. Une vile de parias, fièrement dressée, majestueusement brisée : une architecture de perdition, de loin plus monumentale que les triangles grouillants de monde formés par les boutiques ou les bureaux entassés autour des gares, et investie sans le savoir de la grandeur de son passé oublié. La ville sombre de Billy était une épopée dont le but, la conception et la construction étaient bien au-delà des moyens - ou des rêves - de l'homme moderne, et elle avait été bâtie par une race dont on ne verrait jamais plus les semblables [...].