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Citation de gabilou


Alors elle entendit un craquement violent dans les branches.
Elle leva les yeux. Une ombre circulait très vite dans l'arbre au-dessus d'elle.
Ethel se mit à courir. L'ombre se déplaçait en même temps.
La forêt devenait plus dense. Ethel ne voyait pas où elle mettait les pieds. Elle se cognait dans les troncs d'arbres.
Elle tomba finalement au sol.
Sa main se mit à trembler sur le fusil. Elle le braqua vers le ciel et tira un premier coup. L'ombre s'arrêta et se jeta dans le vide juste au-dessus d'elle.
- Non! cria Ethel.
Elle tira un deuxième coup au hasard.
L'ombre poussa un cri et s'écrasa à moitié sur elle.
Haletante, gémissante, Ethel essayait de soulever ce corps trop lourd sur sa poitrine. Ses bras étaient transis. Elle entendit une voix épuisée qui disait juste contre son oreille :
- Ethel
Elle se crut morte envolée vers un autre monde car la voix était celle de Vango.
- Ethel, ils sont là ?
- Vango ?
- Est-ce qu'ils sont là ?
- Il n'y a que moi, Vango.
Elle l'entoura avec son bras, embrassa son front et ses yeux.
- Qui a tiré ? demanda-t-il.
- C'est moi. C'est seulement moi.
Ethel sanglotait et souriait en même temps. Elle le serrait très fort.
- D'où tombes-tu, mon Vango ? Il n'y a même pas de lune.
- Il vont revenir, dit-il.
- Non. Je te garde avec moi.
- Ils me cherchent. Ils n'arrêtent pas de me chercher.
- Ils ne te trouveront pas ici.
- Ils ont même des chiens. Je suis fatigué.
- N'aie pas peur.
- Tu m'a blessé, dit Vango.
- C'est toi qui m'a blessée. Je t'attends depuis six années.
- Je venais vers toi, Ethel. Je suis venu de Londres à pied et de beaucoup plus loin...
- Viens là.
- Ils ne me lâchent pas. Ils sont nombreux. Ils ont des chiens.
- Reste avec moi.
- Ce n'est pas que je suis fou, Ethel. Ils sont partout derrière moi.
- Je sais que tu n'est pas fou, je sais qu'il te veulent.
- Ethel...
- Tu m'avais promis, Vango. Dans le ballon, tu m'avais promis...
- Tu m'as blessé, Ethel.
- C'est moi qui souffre. Je t'aime. Je suis là. Je t'aime.
- Tu m'as transpercé le bras, souffla-t-il.
Elle poussa un cri. Elle sentait le sang sur ses mains.
- Vango!
La première balle avait traversé le bras juste au-dessus de sa blessure de Londres. La seconde il l'avait sentie caresser ses cheveux.
Lorsqu'elle dut le déposer sur le sol pour aller chercher son cheval, ce fut comme un déracinement.
Rien ne pouvait plus les séparer même pas une épaisseur de nuit et de forêt. Après l'avoir doucement aidé à monter, elle crut rêver quand elle donna un coup de talon et qu'elle sentit Vango derrière elle sur le cheval, son bras enroulé autour de sa taille.
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